Cinéma

Lumière MFC 2016 - Martin Bidou : “Le patrimoine permet de proposer le choix le plus large possible au public”

Date de publication : 13/10/2016 - 08:33

Le programmateur, qui travaille sur plusieurs salles parisiennes, dont Le Louxor et le Max Linder intervient également à l’Astrée de Chambéry, au Sémaphore de Nîmes et sur les salles CNP de Lyon.

Qu’est-ce qui vous amène à choisir de programmer un film de patrimoine ?
Je programme des salles art et essai donc, par définition, nous sommes sur un public plutôt amateur du genre. Et le patrimoine s’inscrit dans un éventail ou entrent aussi en ligne de compte les sorties nationales et le jeune public. Ensuite, il n’est pas négligeable à la fin de l’année d’avoir programmé des labels patrimoine pour le classement art et essai. Mais ce n’est jamais notre motivation principale. On le fait avant tout par rapport au public, afin de lui proposer le choix le plus large possible. En outre, le numérique permet à présent de présenter des copies qui sont impeccables, ce qui n’était pas le cas auparavant.

C’est un public globalement senior ou vous arrivez à attirer des jeunes ?
Généralement, sur le répertoire on est sur un public CSP+, donc vieillissant. Mais c’est le problème de l’art et essai en général et le patrimoine ne fait pas exception à cette problématique. En fait, tout dépend des lieux. Paris est assez différent. Sur le Louxor, (photo) nous avons affaire à un public plus jeune et il est plus facile d’y programmer spécifiquement du patrimoine en tant que tel. Dans des salles comme celles de Nîmes ou Chambéry, où c'est un peu plus compliqué, l’idée de base est de proposer l’éventail le plus large possible à notre public. Mais celui-ci apprécie généralement les rééditions.

Le patrimoine est donc un complément de programmation prenant toujours plus d’importance ?
Avoir accès plus facilement aux copies a fait exploser les séances de films de patrimoine dans les salles. Le cinéma étant un marché de l’offre, l’augmentation de la proposition a eu un effet positif sur la fréquentation. Mais attention ! Faire trois séances de ciné-club dans la semaine ne sert à rien. Il suffit d’en faire une seule. Multiplier les séances de patrimoine ne permet pas non plus de multiplier automatiquement le nombre de spectateurs. Ce n’est pas extensible et il y a une limite à cette expansion. L’offre augmente car, à présent, on peut pratiquement programmer un titre de patrimoine par semaine, le coût de l’acheminement des films s’étant très amoindri. Auparavant, on devait faire venir la copie par transporteur et prendre en compte le temps du montage puis du démontage. Il fallait au moins une trentaine de spectateurs pour amortir le coût d’une séance. Aujourd’hui la rentabilité se situe à un seuil beaucoup plus bas et le risque est donc moindre.

Recueilli par Patrice Carré
© crédit photo :


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