Cinéma

Cannes 2017 : Entretien avec les producteurs de "Mobile Homes"

Date de publication : 21/05/2017 - 08:15

Frédéric de Goldschmidt et Virginie Lacombe pour Madeleine Films ont coproduit le film de Vladimir de Fontenay, présenté à la Quinzaine, avec Éric Dupont, fondateur de Incognito Films.

Éric, pouvez vous faire une petite présentation de Incognito Films ?
Éric Dupont : J'ai fondé Incognito Films afin de défricher de nouveaux auteurs et raconter des histoires singulières.  De par mon parcours, je possède un savoir-faire spécifique pour les projets liés au monde anglo-saxon. Incognito a produit le court métrage Ave Maria du réalisateur Palestinien Basil Khalil qui était en sélection officielle à Cannes en 2015 et nommé aux Oscars l'année dernière.
 
Comment et quand avez-vous fait la connaissance de Vladimir de Fontenay ?
Frédéric de Goldschmidt : J’ai rencontré Vladimir de Fontenay à New York début 2013, à l’instigation d’un ami commun qui m’avait montré le court métrage Mobile Homes que Vladimir venait de réaliser dans le cadre de ses études à NYU.  Je lui ai donné mon feu vert pour qu’il écrive un scénario pour un long métrage autour de la scène centrale du court.
E. D. : J'ai rencontré Frédéric de Goldschmidt, puis Vladimir de Fontenay, début 2014. Frédéric recherchait un coproducteur ayant l'expérience des tournages à l'étranger.
Virginie Lacombe : J’ai rejoint Madeleine Films et le projet début 2015. Le projet et Vladimir m’ont immédiatement emballée.

Qu'est-ce qui vous a donné envie de produire "Mobile Homes" ?
F. G. : Le court métrage d’abord mais aussi le sujet, peu traité au cinéma, d’une mère qui doute de son instinct maternel.
É. D. : Dès que j’ai vu le court métrage, j’ai su que j'étais en présence d'un talent original. Il y avait une évidence.
 
Comment sont venus les autres partenaires ?
F. G. : Incognito Films est venu en cours de développement du script. Après avoir cherché à monter le film aux États-Unis, où se situe l’action telle que Vladimir l’avait imaginée, le Canada nous est apparu comme le lieu où nous pouvions trouver décors et talent. Les accords de coproduction franco-canadiens nous permettaient de constituer une équipe et un financement franco-canadien adaptés au projet. Éric a rencontré à Cannes 2015 Mike McMillan de Lithium Films Studios, qui a donc rejoint l’équipe.

Quel financement pour quel budget ?
F. G. : Le budget du film est d'environ 3 M€. À part le financement public canadien à la production par le biais du crédit d’impôt et une aide du CNC à la postproduction, le financement est 100% privé.
 
Des difficultés particulières pour monter ce film ?
É. D. : Les difficultés habituelles : premier film, sujet difficile, financement qui s’effondre, etc.  Mais avec Frédéric, Virginie, Mike, notre coproducteur canadien, et bien sûr Vladimir, le réalisateur, nous formons tous ensemble une équipe très soudée. Nous nous sommes serré les coudes et envers et contre tout avons continué à croire chaque jour à la nécessité de l'existence de ce film.
F. G. : Lorsqu’un fonds a fait défaut, ma société belge Media International a pris le relais.  Maintenant que le film est terminé et sélectionné à la Quinzaine, les portes s’ouvrent plus facilement…
V. L. : Des contraintes de plan de travail. Notre actrice principale, Imogen Poots, n’était disponible que 20 jours. Et de climat : -30 degrés le premier jour de tournage, +30 degrés le dernier jour, et de 15 semaines de montage nous sommes passés à 34…
 
Vous étiez présents sur le tournage ?
E. D. : J'étais présent pendant toute la préparation et le tournage. Vers la fin du tournage, toute la neige a fondu. Nous n'étions plus du tout raccord et avons dû arrêter de tourner pour faire de nouveaux repérages et retrouver de la neige plus au nord. Entre-temps, nous avons perdu nos comédiens et le niveau de stress était au plus haut. Nous avons pu finalement reprendre et finir le tournage deux mois plus tard – juste après le Festival de Cannes l'année dernière.
V. L. : Frédéric et moi y sommes allés au début pour finir la prépa et lancer tous ensemble le tournage ainsi que les deux dernières semaines, mais ce sont Éric et surtout Mike et son équipe qui ont géré…
 
Cette sélection à la Quinzaine a une signification particulière pour vous ?
F. G. : J’ai produit il y a cinq ans La tête la première, le premier film d’une jeune réalisatrice belge, qui a été sélectionné à l’Acid. Je suis fier d’être cette année à la Quinzaine.
E. D. : J'ai produit le court métrage Ave Maria du réalisateur palestinien Basil Khalil qui était en sélection officielle à Cannes en 2015 et qui a été nominé aux Oscars. Revenir à Cannes avec Mobile Homes est une véritable joie et un grand honneur
V. L. : Être à la Quinzaine est l’aboutissement d’un travail d’équipe, aussi bien du côté français que du côté canadien, et c'est une grande joie que d’accompagner Vladimir de Fontenay pour son premier Cannes.

Recueilli par Patrice Carré
© crédit photo :


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