Congrès FNCF 2017 – Jean-Pierre Améris à l’honneur

Un cinéaste également grand ami de l’exploitation que la FNCF honore ce soir à l’occasion du gala du 72e Congrès de la FNCF. Les accrédités ont d’ailleurs pu découvrir, lundi en avant-première, son 11^e long métrage : Je vais mieux.

Jean-Pierre Améris, qui compte dix longs métrages à son actif (dont huit qu’il a lui-même scénarisés ou coscénarisés), et vient d’achever son 11e opus, succède ainsi à Nicole Garcia pour l’hommage de la fédération à un cinéaste contemporain.

"Cette année, nous avons souhaité mettre à l’honneur l’un des réalisateurs les plus proches des salles de cinéma", confie Richard Patry. "Jean-Pierre Améris a présenté ses films depuis de nombreuses années dans un très grand nombre d’établissements avec une empathie sans égale vis-à-vis du public comme de leurs animateurs. Il nous paraissait donc évident de lui rendre hommage !"

Une célébration en grande pompe qui prend des allures singulières pour cet auteur spécialisé dans les personnages de grands timides. Né à Lyon en 1961, Jean-Pierre Améris sort diplômé de l’Idhec et enchaîne immédiatement les courts métrages. En 1988, il reçoit le grand prix du Festival de Clermont-Ferrand pour Intérim, qui suit les aléas d’un ouvrier incapable de se fixer.

En 1992, après quelques essais en télévision, le réalisateur tourne son premier long, Le bateau de mariage, sur une union forcée durant le régime de Vichy, suivi par Les aveux de l’innocent, où Bruno Putzulu incarne un faux meurtrier en quête de reconnaissance, qui remporte le grand prix et le prix de la jeunesse à la Semaine de la Critique en 1996.

Son premier succès commercial intervient trois ans plus tard avec Mauvaises fréquentations, un drame adolescent qui révèle Lou Doillon et Robinson Stévenin. Essai transformé en 2001 sur une note plus légère, même si tout autant mélancolique, avec C’est la vie, où le réalisateur, de nouveau coscénariste avec Caroline Bottaro, dirige Jacques Dutronc – nommé au César du meilleur acteur –, Sandrine Bonnaire et Emmanuelle Riva. Plus de 560 000 spectateurs assistent à cette histoire d’amour singulière entre un homme terrifié par la mort et une femme effrayée par la vie.

S’ensuivent deux longs plus discrets en salle, Poids léger – sélectionné à Un certain regard en 2004 – et Je m’appelle Élisabeth en 2006. Puis un nouveau passage remarqué en télévision avec Maman est folle en 2007, fiction unitaire quatre fois primée au Festival de La Rochelle (dont le grand prix et le meilleur scénario).

En 2010, le cinéaste enregistre son plus important succès avec Les émotifs anonymes. Cette comédie dramatique marque sa première collaboration à l’écran avec Benoît Poelvoorde mais aussi avec Isabelle Carré, nommée au César de la meilleure actrice pour l’occasion. Surtout, cette romance entre deux hypersensibles attire plus de 1,17 million de spectateurs en salle.

Le cinéaste enchaîne avec deux drames en costumes, remarqués à l’international : L’homme qui rit, adapté de Victor Hugo et présenté en clôture à Venise en 2012 ; et Marie Heurtin, prix Piazza Grande à Locarno en 2014, pour lequel il renoue avec le coscénariste et l’actrice des Émotifs anonymes, Philippe Blasband et Isabelle Carré.

À l’été 2015, Famille à louer attire plus de 720 000 personnes. Une réussite pour ce retour à la comédie de mœurs, où Jean-Pierre Améris retrouve Benoît Poelvoorde – entouré de Virginie Efira et François Morel – en milliardaire introverti louant une famille pour parer à l’ennui  de son existence.

En janvier 2018, le réalisateur reviendra au grand écran avec Je vais mieux. Une nouvelle comédie sensible coscénarisée cette fois avec David Foenkinos, réunissant Éric Elmosnino, Alice Pol et Ary Abittan, et que les accrédités au Congrès ont pu découvrir en projection spéciale lundi dernier.