CONNeXT 2017 - Pierre Drouot : "Je suis conscient qu'il y a encore beaucoup à faire"

Dans quel état d'esprit abordez-vous ces derniers mois à la tête du Vaf ?
Celui de quelqu'un qui va travailler jusqu'au dernier jour de son contrat le 22 décembre, conscient qu'il y a encore beaucoup à faire. Nous devons finaliser nos contrats de gestion, pour les trois fonds : cinéma, média et gaming. Je vais me battre jusqu'au bout, afin que mon successeur trouve à son arrivée une situation nette, claire et précise. Tout ce qui devait être fait sera achevé pour la plus grande satisfaction de tout le monde.

De quoi êtes vous le plus fier ?
Je n'aime pas trop le mot fierté car cela semble supposer que tout dépend de ma propre personne. Je préfère dire que je suis particulièrement satisfait d'avoir pu former au sein du Vaf une équipe où tout le monde se donne à 100% au poste qui est le sien. Chacun est reconnu, accepté et apprécié par ses interlocuteurs au sein du secteur. C'est très important car notre mission est délicate. Il nous faut sélectionner des projets, ce qui suppose de dire non dans 60% des cas. Mais les professionnels acceptent nos décisions, y compris quand elles sont négatives. Et nous avons aussi établi une relation de confiance mutuelle avec les pouvoirs publics. En 12 ans, j'ai connu quatre ministres de tutelle et quatre cabinets différents et nos relations sont devenues excellentes. J'en veux pour preuve que notre budget augmentera pour l'année prochaine.

Partirez-vous avec des regrets ?
De très nombreux films que nous avons soutenus au cours de mon mandat ont été sélectionnés dans des festivals de par le monde. Ils ont obtenus une liste impressionnante de prix. Bullhead et Alabama Monroe ont été nommés aux Oscars. Leurs réalisateurs ont tourné des films ambitieux aux Etats-Unis : Michaël Roskam signe The Drop et Felix Van Groeningen est en post-production de Beautiful Boy. D’autres cinéastes flamands se voient confier la réalisation de séries internationales. Hélas, à l’exception de La Cinquième Saison de Peter Brosens et Jessica Woodworth à la Mostra de Venise en 2012, aucun autre de nos films n’a connu, depuis 2006, la reconnaissance d’une sélection officielle dans un festival européen de catégorie A. Mais plutôt que de vivre cela comme une frustration, j’y pense comme un but qui reste à atteindre.