Cinéma

CONNeXT 2017 - Eyeworks sur tous les fronts

Date de publication : 10/10/2017 - 08:35

Cinq projets estampillés Eyeworks Film & TV Drama, deux films et trois séries télévisées, sont présentés à Gand cette année, à des stades divers.

Faisant du long métrage depuis 35 ans et des séries télé depuis 25 ans, Eyeworks Film and TV Drama a su développer ces deux branches d'activité de façon totalement complémentaire. "Nous avons choisi de développer des talents pour les deux secteurs", résume Peter Bouckaert (photo), producteur pour Eyeworks. "Il n'y a pas un mur entre les deux, bien au contraire, ce sont deux médias qui nous passionnent et qui s'enrichissent mutuellement." En termes de développement, Eyeworks a toujours pris des risques, certains s'étalant sur des périodes allant parfois jusqu'à cinq ans. "Nous investissons énormément dans l'écriture." 

Après avoir été pitché l'an passé, Don't Shoot de Stijn Coninx était présenté cette année au stade de work in progress. Le film qui est à mi tournage, devrait être prêt en avril de l'année prochaine pour un lancement Benelux déjà calé en octobre afin de le positionner au mieux. Le thème politique du film pourrait intéresser un festival comme Berlin. Don't Shoot s'intéresse à l'épopée sanglante des tueurs fous du Brabant, auteurs de braquages sanglants, qui défrayèrent la chronique criminelle belge dans les années 1980 sans être jamais identifiés. Pour autant le film ne retrace pas l'affaire, mais évoque ses dégâts collatéraux. "Il incarne le fait que notre démocratie est beaucoup plus vulnérable qu'on ne le pense", argumente Peter Bouckaert. "Ces attaques meurtrières se sont déroulées dans le contexte d'une guerre entre la gendarmerie et la police, les milieux politiques et industriels étant parfois très proches de ceux du grand banditisme. Or aucune démocratie ne peut se permettre de ne pas rendre une justice équitable, ce qui fut le cas à l'époque." Un film empreint à nouveau d'une actualité brûlante.

Autre film, achevé cette fois, Control de Jan Verheyen est projeté ce mardi matin à 11h10. Troisième adaptation d'un thriller de Jef Geeraerts, après Mémoire d'un tueur et Dossier K, le film retrouve deux personnages des films précédents, incarnés par les mêmes comédiens. "Ce n'est pas une véritable trilogie dans le sens où les films se suivent et se complètent", précise Peter Bouckaert. "Ils peuvent se voir indépendamment, mais ceux qui connaissent les adaptations précédentes pourront suivre l'évolution des personnages." Control sort le 25 octobre au Benelux. Les succès des films précédents - 750 000 spectateurs pour Mémoire d'un tueur et  450 000 pour Dossier K - laissent augurer de bons chiffres, d'autant que le marché international avait également été très porteur.

Trois séries Eyeworks sont présentées dans le cadre de CONNeXT cette année, à commencer par The Bunker, dont deux épisodes de la deuxième saison ont été projetés lundi. "Tout est basé sur des histoires vraies, à propos d'attentats déjoués par la sécurité d'État belge. Il faut bien avoir à l'esprit qu'en 2015 le parlement avait débattu à propos de la dissolution de ce service, estimant que la menace terroriste était devenue inexistante. Depuis c'est malheureusement revenu sur le devant de la scène, d'autant que les attentats de Paris ont eu lieu alors que nous étions en plein tournage, ceux de mars à Bruxelles se déroulant au moment de la diffusion de la première saison." Les deux scénaristes, Pieter De Graeve et Charles De Weerdt, ont eu accès à des archives déclassifiées, ce qui leur a permis de développer la série sur la base d'affaires réelles.

Deux autres projets sont présentés ce mardi matin à l'état de pitchs et de Work in Progress. The Twelve, dont le tournage débutera en novembre, raconte l'histoire d'un procès d'assises vu au travers des yeux de cinq jurés. Mais leur quotidien interfère peu à peu avec le déroulement du procès. Un projet longuement développé avec les auteurs de Beau séjour. Quant à The Infiltrator, dont le tournage vient de se déterminer, il raconte l'histoire d'un agent infiltré, qui a le plus grand mal à pénétrer le cercle proche d'un trafiquant de drogue particulièrement paranoïaque. Or le seul endroit susceptible de nouer un contact, un tant soi peu personnel avec ce dernier, va s'avérer être un bordel. Les notes de frais augmentent très vite de façon faramineuse. Il faut ramener un résultat à tout prix. Un projet au ton très "belge", alliant l'humour à une certaine dose de surréalisme.

Patrice Carré
© crédit photo :


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