Cinéma

Burkina Faso - Le Ciné Guimbi devrait ouvrir ses portes en novembre

Date de publication : 22/05/2019 - 18:10

Le projet de renaissance de cette salle mythique de Bobo-Dioulasso au Burkina Faso a reçu un soutien financier décisif de l’Union européenne.

Soutenue depuis plus de quatre ans par un réseau international, la renaissance du Ciné Guimbi devrait enfin être récompensée par une ouverture calée pour le moment au 21 novembre. "Nous avons reçu un financement conséquent de l’Union européenne, d’un montant de 500 000 €, qui passe par l’Agence française du développement", explique le cinéaste Berni Goldblat, porteur du projet depuis ses origines.

Ces fonds permettront d’achever le second œuvre de la première salle de 174 places, une autre partie étant affectée aux activités programmées pour la période 2020-2021. Et en attendant la construction de sa grande salle, le Guimbi s’est doté d’un espace gradiné éphémère extérieur de 300 places assises, inauguré lors de la reprise des films primés du Fespaco à Bobo-Dioulasso. "Nous avons eu quatre soirées à guichet fermé, ce qui a servi de répétition générale", souligne Berni Goldblat.

Les festivités pour l’ouverture devraient avoir lieu du 21 au 24 novembre, prenant notamment la forme de cartes blanches à des festivals et de tables rondes, le cinéma démarrant son activité régulière dans la foulée. Le principe de base est de faire de la salle un véritable hub culturel, organisant de nombreux événements, notamment des formations ou des rencontres de coproduction, une pépinière d’entreprises étant également en gestation.
"Nous sommes actuellement en train de consolider un volet qui nous est très cher, celui de l’éducation à l’image. Nous recensons actuellement établissements scolaires et élèves afin, dès la rentrée prochaine, de pouvoir proposer un programme au Guimbi, mais aussi organiser des séances dans les écoles. L’objectif est de toucher 50 000 élèves par an".

Mais la situation sécuritaire pose question. La récente prise d’otages de ressortissants étrangers, qui a débouché sur la mort de deux soldats français, tués sur le sol burkinabé, a mis en lumière une situation qui se dégrade depuis trois ans. "S'il y a des tensions dans les zones rurales du Nord, tout cela est loin de Bobo, tempère Berni Goldblat. Et le Guimbi sera un lieu sécurisé. C’est d’autant plus important qu’une salle de cinéma représente un lieu de liberté d’expression. Il en faut plus que jamais. Thierry Frémaux ne s’y est pas trompé après les attentats d'Ouagadougou de l’an passé en retweetant un tweet du Guimbi auquel il avait ajouté 'plus que jamais'. Cela veut vraiment dire quelque chose."

Reste à présent à trouver de quoi alimenter la programmation. Un nouveau réseau baptisé Reda a été constitué pendant le Fespaco. Constitué d’exploitants et de distributeurs africains, il regroupe pour le moment 18 salles de toute l’Afrique de l’Ouest. Ses objectifs sont de sortir des films africains en commun, d’acheter des contenus ensemble et de former aux métiers de la distribution, maillon faible de la filière.

Patrice Carré
© crédit photo :


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