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Cinéma

Annecy 2019 - L'animation française consolide ses bonnes performances en 2018

Date de publication : 06/06/2019 - 14:00

À quelques jours de l'ouverture du Festival du film d'animation d'Annecy, le 10 juin, le CNC a publié son étude annuelle sur le marché de l'animation, audiovisuelle et cinéma, en France en 2018, qui met en lumière la bonne santé du secteur aussi bien sur le territoire qu'à l'export. 

En 2018, la filière animation française reste dynamique, avec des chiffres de l'emploi en plein essor, des succès en salle et des programmes toujours plus présents à la télévision, ainsi que de très bonnes performances à l'exportation. "Grâce aux réformes mises en place depuis quatre ans, l’animation française affiche une vitalité débordante. La French Touch rayonne à l’international, elle est un atout considérable pour notre pays", déclare Frédérique Bredin, la présidente du CNC, dans un communiqué. 
De bons résultats qui sont appelés à être "amplifiés" par le "Plan animation" entré en vigueur depuis le 1er janvier, souligne le CNC. Pour sa présidente, "avec ce plan de 2,5 M€, l’enjeu est de consolider, dans une compétition mondiale exacerbée, la place de la France dans le top 3 mondial de l’animation".

Sept films agréés en 2018

Sept long métrages d’animation ont été agréés en 2018, soit deux de plus qu’en 2017, selon l’étude réalisée par le CNC. Parmi ces titres on relève trois productions entièrement françaises et quatre productions internationales, dont deux d'initiative française.

Entre 2009 et 2018, le Centre souligne que le coût (total des coûts/nombre d'œuvres) des films d’animation est de 12,5 M€. "La structure du financement des longs métrages d’initiative française d’animation agréés varie fortement selon les années et les titres concernés", précise par ailleurs l’étude. Sur les cinq dernières années (2014-2018), les producteurs sont la première source de financement des films d’animation agréés (26% du total des coûts).
En dix ans, les films d’animation tricolores ont représenté 704,8 M€ d’investissements, dont 171,5 M€ d’apports étrangers. En 2018, le devis moyen est de 10 M€.

La fréquentation des films d’animation français en hausse, portée notamment par Astérix

En 2018, 36 titres d’animation ont fait l’objet d’une première sortie commerciale en France, soit 5,3% de l’ensemble des films inédits.
Leur fréquentation dans les salles reste à un haut niveau, avec 24,3 millions d’entrées, malgré un recul de 21,6% par rapport à l’année précédente. Ce recul s’accompagne d’une baisse des recettes à 146,7 M€ (-21,5%). La fréquentation des films d’animation français, cinq en 2018, est, quant à elle, en hausse, à 4,2 millions d’entrées (+45,1%), par rapport à l’année précédente où un nombre identique de titres d’animation français était sorti. Un résultat qui s’explique notamment par le succès d’Astérix - Le secret de la potion magique d’Alexandre Astier et Louis Clichy, qui a glané 2,9 millions de tickets et se classe 13e du box-office général de l’année.

Ce dernier est par ailleurs dominé par un film d’animation, Les Indestructibles 2 (5,7 millions de spectateurs) et compte aussi dans son top 20 Hôtel Transylvanie 3 : des vacances monstrueuses, en 11e position (3,1 millions).

À noter que parmi ces 36 films d’animations, 55,6% ont été recommandés art et essai, soit le plus haut niveau de la décennie.

L’animation est le premier genre audiovisuel à l’exportation

À l’export, l’animation rayonne également. Ainsi 42% des entrées des films d’animation français sont faites à l’étranger, et sur la période 2009-2018, près de la moitié des entrées est réalisée à l’étranger (49%).
"En 2018, cinq films d’animation français inédits connaissent une sortie à l’international et 32 sont exploités dans les salles étrangères. Ces 32 titres cumulent 3,0 millions d’entrées en 2018, soit une baisse de 79,9% par rapport à 2017, année marquée par les succès de Le petit prince et de Ballerina", précise l’étude.

"En 2017, l’ensemble des flux financiers à l’exportation de programmes audiovisuels d’animation représentent le niveau record, à 136,3 M€ (+2,5% par rapport à 2016), soit 41,9% des flux totaux. Et les ventes de programmes français d’animation à l’étranger restent à un niveau particulièrement élevé et établissent un nouveau record, à 75,6 M€ (+0,9% par rapport à 2016)." En dix ans les ventes ont été multipliées par trois.

L’animation est le premier genre audiovisuel à l’exportation avec 42% des ventes.

La production audiovisuelle en léger recul

Après deux ans de hausse, le volume de la production audiovisuelle diminue de 18,2%, pour atteindre 289 heures, pour un montant des devis à 209,8 M€ (-22%), restant dans la moyenne des dix dernières années (208,8 M€). Ce recul s’explique, selon l’étude, par "les cycles de production des œuvres d’animation, d’une durée de deux ou trois ans".

En 2018, le coût horaire de l’animation s’établit à 726,7 K€ (-4,6% par rapport à 2017), alors qu’entre 2009 et 2018, le coût horaire moyen des programmes d’animation s’établit à 648,2 K€.

Les séries de 11 à 13 minutes représentent 55,7% du volume horaire, alors que les séries de 23 à 26 minutes en représente 6,6%.

Entre 2014 et 2018, avec 151 heures produites, Method Animation est le premier producteur d’animation, suivi par Xilam (103 heures), et Technicolor Animation Productions (96 heures). Les dix premiers producteurs de ce classement représentent 43% du volume total d’heures produites sur la période.

En ce qui concerne les financements, l’apport des diffuseurs est de 48,1 M€ (-24,5%), celui du CNC de 44,4 M€ (-19,9%), et les apports étrangers représentent 43 M€ (-29,2%).
Parmi les diffuseurs, l’étude souligne entre 2017 et 2018 une baisse des investissements de France Télévisions (-13 M€, à 20 M€), Canal+ (-1 M€, à 7 M€) et du Groupe TF1 (-7 M€, à 7 M€), alors qu'ont augmenté ceux de Lagardère (+4 M€, à 6 M€), et du Groupe M6 (+4 M€, à 5 M€).

Les programmes français d’animation majoritaire à la TV

En 2018, les chaînes nationales ont diffusé 15 184 heures d’animation sur l’ensemble de la journée, une hausse de 3,5% par rapport à 2017. Une progression qui s’explique par l’augmentation du volume de programmes français (+15,6% par rapport à 2017) et étrangers hors Europe et États-Unis (+10,7%). les programmes français composent 62,4% de l’offre d’animation sur les chaînes nationales (55,9% en 2017), l’animation américaine est en baisse de 10,9%.

Parmi les chaînes qui accordent une large place à l’animation, Gulli reste le premier diffuseur avec 6 375 heures, devant France 4 (4 454 heures) – l’étude soulignant également que le volume de programme français sur la chaîne est en hausse de 1 000 heures, à 2 670 heures –, France 3 (1 149 heures), France 5 (815 heures) et TF1 (739 heures).

Avec 774 heures en moyenne par mois en 2018, l’animation représente 3,4% de l’offre de télévision de rattrapage mis en ligne par les chaînes nationales gratuites alors que les programmes jeunesse (animation et autres programmes) représentent plus du quart de la consommation totale de télévision en ligne soit plus de 2,5 milliards de vidéos vues, en progression de 20,2 % en 2018.

Les programmes jeunesse sont également bien représentés sur les plateformes de vidéo par abonnement (VàDA), avec en mars 2019 34 341 épisodes. L’animation représente 93% des titres disponibles, et 94% des épisodes (32 386). Netflix bénéficie de l’offre jeunesse la plus importante en nombre d’épisodes avec 10 600 épisodes en mars 2019, soit 26,3 % de plus qu’en mars 2018, devant Amazon Prime Vidéo avec 5 569 épisodes en mars 2019 (+95,9 %).

Les dépenses d’animation en France à leur plus haut niveau depuis 2003

Avec la mise en place des différents crédits d’impôts, le CNC constate une progression des dépenses dans l’animation en France. Ainsi en 2018, 311 M€ ont été dépensés dans l’Hexagone, soit 149M€ de plus qu’en 2015.
En volume horaire, 19,8 % des œuvres d’animation mises en production en 2018 sont intégralement produites en France, contre 19,2 % en 2017. En 2018, la part des dépenses de production des programmes d’animation en France atteint 86,4%, son plus haut niveau depuis 2003.
"Cette relocalisation des dépenses confirme à nouveau l’impact conjugué de la réforme du soutien à l’animation et du crédit d’import audiovisuel entrés en vigueur en 2016", met en avant l’étude.

L'emploi en plein essor dans l'animation et les effets visuels, la parité presque atteinte

L’emploi dans le secteur de la production d’animation et d’effets visuels est également à son plus haut niveau avec 7 260 personnes employées dans le secteur en 2017 (plus de 1 000 emplois créés entre 2016 et 2017), ce qui représente 171 M€ de masse salariale (22% de plus qu’en 2016).

Si les hommes restent majoritairemes, les femmes sont de plus en plus présentes dans le secteur des films d’animation et d’effets visuels. En 2017, pour la première fois de la décennie, la part de femmes au sein des salariés permanents est proche de celle des hommes (47,1 %).

Consultez l'étude dans son intégralité ici. 

Océane Le Moal
© crédit photo : SND


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