Cinéma

Lumière 2019 - Pleine lumière sur Francis Ford Coppola

Date de publication : 19/10/2019 - 08:38

Le cinéaste américain a reçu, vendredi 18 octobre, le 11prix Lumière à Lyon. Une soirée riche en hommages, qui marquait aussi les dix ans du festival, avec la projection exceptionnelle de films Lumière restaurés en 75 mm.

Il s’agissait d’un "hommage, une promenade, destinés à remercier Francis Ford Coppola pour ses films, son travail, ce qu’il nous a donné". C'est ainsi que Thierry Frémaux a ouvert la cérémonie du 11prix Lumière, décerné au cinéaste américain dans un amphithéâtre du Centre des congrès de Lyon (6e) pour le coup bondé. Une soirée, donc, totalement dédiée à mettre à l’honneur la carrière de Francis Ford Coppola, célébrée par de nombreuses personnalités du 7art.

Ainsi, la salle accueillait de nombreux talents. Internationaux tout d’abord, tels Bong Joon-ho, Michael Pitt, Monica Bellucci ou encore Gael García Bernal. Mais surtout français, comme Nathalie Baye, Robin Campillo, Alain Chabat, Jean-Loup Dabadie, Anaïs Demoustier, Marina Foïs, Tony Gatlif, Hippolyte Girardot, Laurent Lafitte (de la Comédie-Française), Vincent Lindon, Gaspard Noé, Ludivine Sagnier, Jean-Paul Salomé, Marina Vlady, Régis Warnier. Sans oublier de nombreux institutionnels, tels Dominique Boutonnat (CNC), Alberto Barbera (Mostra de Venise), Victor Hadida (Fnef), Gérard Collomb (maire de Lyon), Florance Verney-Carron (région Auvergne-Rhône-Alpes), ou encore les producteurs  Paul Rassam, Charles Gillibert, entre autres.

La cérémonie s'est poursuivie avec plusieurs hommages sur scène, à commencer par celui donné par Bong Joon-ho. Le réalisateur coréen, palmé, a ainsi rappelé à quel point l’analyse poussée du Parrain et la découverte, tardive pour cause de censure en Corée du Sud, d’Apocalypse Now ont été marquantes dans sa vie. Nathalie Baye, qui a également fréquenté l’honoré dans le cadre d’une participation à un jury cannois dont il était aussi président, a, pour sa part, précisé : "Le cinéma de Francis Ford Coppola parle à tout le monde, il est indémodable."

Le prix Lumière a rejoint la scène accompagné de son fils, Roman Coppola, et de sa femme, Eleanor Coppola. La soirée a notamment été marquée par les morceaux musicaux, joués en live, de Jeanne Cherhal ; un extrait d'Il lamento di Federico, pour un scénario de José Carreras, interprété par le ténor John Osborn ; ou encore Champs-Élysées de Joe Dassin, la chanson française favorite du cinéaste, chanté pour l'occasion par Alain Chanfort.

La cérémonie a aussi été l’occasion d’une petite surprise à Francis Ford Coppola, préparée conjointement par l’Institut Lumière et le CNC. Les archives de ce dernier restaurent en effet plusieurs films réalisés par les frères Lumière et leurs opérateurs, dans un tout nouveau format de pellicule, en 75 mm, que les deux inventeurs souhaitaient mettre en avant lors de l’exposition universelle de 1900 à Paris. Aussi, Thierry Frémaux a-t-il présenté et commenté une demi-douzaine de films courts et muets : Arrivée d’un train en gare, Vue de la tour Eiffel depuis le Trocadero, Danse espagnole, Vue prise d’une plateforme mobile et Panorama depuis une plateforme mobile.

"J’ai aimé admirer vos films"
Passage obligé de cette fin de festival, l’éloge de Bertrand Tavernier au prix Lumière 2019 a de nouveau été empreint d’une grande émotion. Le réalisateur français a témoigné de la façon dont les films de Francis Ford Coppola font "naître en moi des émotions très fortes, intimes. On peut sentir vibrer la personne qui les a réalisés, et vibrer avec elle. (…) Il est difficile de partager une admiration. On a peur d’être grandiloquent ou trop sentimental. J’ai peur de vous admirer mal. (…) Mais admirer stimule, ouvre l’espoir. J’ai aimé admirer vos films".

Montant à son tour sur scène en laissant poindre, derrière l’armure (il a paru impassible tout au long de la cérémonie), une réelle émotion, Francis Ford Coppola a déclaré : "Ce soir, vous m’avez confirmé ce que je voulais le plus, à savoir que j’appartenais à un groupe."

Et le cinéaste de citer trois notions importantes qu’il ne faut jamais oublier dans le milieu : "La convivialité, l’enthousiasme et la célébration ; et c’est ce qui fera le futur. Quand vous créez une œuvre et que vous la lâchez dans la nature, vous n’avez aucune idée de ce qu’elle va devenir et susciter. Si seulement elle peut déclencher une étincelle créatrice chez un autre, quelque part, qui en fera son premier film, vous devenez alors immortel. Je deviens immortel grâce à vous. C’est un immense privilège que vous me faites ce soir."

Sylvain Devarieux
© crédit photo : Institut Lumière et Jean-Luc Mege


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