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Cinéma

Pour Jérôme Seydoux, la réouverture des salles n'est pas possible avant au moins juillet

Date de publication : 05/05/2020 - 17:14

Le président de Pathé et propriétaire des Cinémas Pathé Gaumont s’est exprimé dans les colonnes du Point sur la crise que traverse le secteur de la culture actuellement à cause de la pandémie de Covid-19. Il évoque notamment la réouverture des salles, la chronologie des médias et la contribution des plateformes au financement du cinéma. 

Interrogé par Le Point sur la réouverture des salles de cinéma, Jérôme Seydoux pense qu’une réouverture avant juillet serait prématurée. "Pour pouvoir ouvrir d'une manière crédible, il faut que les Américains rouvrent aussi leurs cinémas, sans doute en juillet. Il faut bien voir que rien n'est définitif et ce qu'on prévoit aujourd'hui peut changer demain. Pour le moment, les studios Warner ont maintenu Tenet, de Christopher Nolan, et Disney, Mulan. C'est la clef, parce qu'ouvrir en juillet, sans ces films-là, ne servirait à rien", selon lui.

Et alors que certains films, initialement prévus pour la salle sortent directement en VàD, il estime que "la sortie directe vidéo TV a toujours existé. Rien de nouveau. Les Américains le font depuis très longtemps. La seule chose qui a redonné un peu d'actualité à tout ça, ce sont des films prévus de sortir en salles qui passent directement en streaming sur Amazon ou ailleurs. Pour moi, les salles étant fermées, et s'il y a une demande des plateformes Netflix et Amazon pour les acheter, pourquoi pas ?"

"Je pense que de toute manière, il y aura plusieurs chemins possibles pour les films. Il n'y a pas que celui des salles et, demain, il y aura des films qui seront vendus aux plateformes. Nous-mêmes, chez Pathé, nous ne nous interdisons pas de faire un film avec elles. Du point de vue de la production de films, il est même souhaitable que les producteurs continuent de travailler pour la filière traditionnelle, mais aussi pour d'autres filières, et notamment pour les plateformes. C'est une évolution normale. Vous ne pouvez pas ignorer les milliards de dollars investis par Netflix dans la production mondiale chaque année", poursuit-il.

Et alors que les gens ont pris l’habitude durant cette période de confinement de regarder des films sur le petit écran, il n’est pas inquiet sur leur retour dans les salles, car "ils auront besoin de sortir et que ce sont des expériences uniques."

Concernant la reprise des tournages, il pense que ces derniers peuvent reprendre rapidement à condition d’avoir un "protocole très strict".

Egalement interrogé sur la chronologie des médias et se remise en question, il souligne que "la spécificité de cette chronologie française réside dans les obligations d'investissements des chaînes de télévision dans le financement du cinéma. C'est une disposition qu'on ne retrouve nulle part ailleurs. La future loi sur l'audiovisuel, et notamment la transposition de la directive SMA, qui prévoit de faire participer les plateformes au financement des films français va dans le bon sens. Je suis tout à fait d'accord avec Claude Lelouch, la chronologie est inadaptée au marché futur, elle devra donc évoluer notamment pour intégrer ces nouvelles plateformes."
"Mais pour obtenir un bon compromis avec les grandes plateformes comme Netflix, il faut tenir compte du fait qu'elles ne sont pas des opérateurs français mais mondiaux dont la stratégie est de chercher en priorité des programmes exclusifs. Il faut qu'on soit capable de trouver des obligations à imposer à ces nouveaux acteurs en tenant compte de cette situation. Je pense d'ailleurs qu'il vaudrait mieux envisager la piste d'une somme fixe pour le cinéma plutôt que des pourcentages qui seront compliqués à calculer. Il faudra aussi tenir compte du fait que les plateformes comme Netflix veulent opérer en France de deux manières : soit investir dans un film français et le diffuser ensuite mondialement et en exclusivité sur leur plateforme ; soit entrer dans le système de financement et de chronologie d'un film français qui sortirait d'abord en salle, puis en vidéo, et passerait ensuite sur la plateforme", ajoute-t-il.

Océane Le Moal
© crédit photo : Mano


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