Cinéma

Congrès FNCF 2021 – Henri de Roquemaurel, BNP Paribas : "Venez-voir des banques spécialisées"

Date de publication : 23/09/2021 - 08:20

Le directeur du pôle Images et Médias de BNP Paribas, détaille les différents dispositifs déployés en faveur des exploitants, englobant les PGE et les PPR mais aussi les prêts ou les leasings.

Dès le début de la crise vous avez alloué 160 M€ de PGE à vos clients cinéma et audiovisuel. Quelle part a été consacrée à l’exploitation ?
Nous avons attribué 21 PGE aux exploitants sur un total de 170 pour l’ensemble du secteur. Cela représente la somme de 105M€, pour un total de 160 M€. Les PGE auprès des exploitants ont la particularité de représenter des montants élevés car ces derniers ont été particulièrement touchés pendant la crise, en raison des fermetures successives. Aujourd’hui à ma connaissance, nous sommes, de loin, la banque qui mis le plus de PGE à disposition sur le secteur. C’est l’un des outils que nous avons privilégiés, considérant que ce mode d’intervention s’appliquait particulièrement bien à la situation des exploitants.

Vous vous apprêtez à mettre en place des prêts participatifs pour la relance. Ils vont s’adresser aussi aux exploitants ?
Il s’agit en effet d’accompagner l’ensemble de nos clients, et donc bien entendu des exploitants. Là où le PGE est un dispositif de masse, s’adressant à l’ensemble des entreprises en difficultés, quel que soit leur taille, le PPR est destiné à financer des investissements d’avenir et de croissance pour des sociétés ayant déjà un niveau de dette significatif. Ainsi, les exploitants peuvent y avoir recours pour construire un nouveau cinéma, étendre leur réseau, en France ou à l’étranger. Pour autant,  le PPR ne peut répondre à l’ensemble de leurs problématiques,  notamment celles liées aux investissements dits défensifs, comme le renouvellement des fauteuils d’une salle ou la modernisation de leur matériel de projection. Pour ces cas-là, d’autres outils seront à privilégier comme les prêts ou leasings dédiés aux matériels spécifiques.

Vous encouragez aussi les démarches RSE ?
C’est en effet un autre facteur très important pour les 10 prochaines années et sur lequel nous sommes déjà positionnés. Nous pensons que l’un des grands enjeux de l’exploitation de demain, va être de réadapter les salles aux désirs des spectateurs, sachant que tout le monde n’en est pas au même stade (la salle créée il y a deux ans n’a pas les même standards que celle qui en a vingt). C’est pourquoi nous sommes très attentifs aux évolutions technologiques et aux modernisations s’inscrivant dans une démarche durable permettant d’améliorer la sobriété énergétique. Ces investissements qui ont à la fois un objectif écologique mais également des vertus économiques sur la climatisation, le chauffage et l’électricité seront particulièrement ciblés. La rationalisation des coûts associés doit permettre également de répondre aux préoccupations énergétiques. L’autre enjeu sera d’avoir recours à davantage de matériaux durables dans la construction et la rénovation des cinémas pour répondre aux attentes de la clientèle, notamment des plus jeunes, dont la sensibilité sur ces thèmes est extrêmement élevée. Il faudra adapter ainsi les travaux sur la base de chartes RSE cohérentes. Nous échangeons sur ce sujet régulièrement avec le CNC en nous basant sur l’évolution très rapide que nous rencontrons dans d’autres secteurs d’activité

Certains exploitants se plaignent d’un accès de plus en plus difficile à l’emprunt, voire d’une fermeture totale des robinets. Que leur répondez-vous ?
Je leur réponds "venez voir des banques spécialisées". Pendant un an et demi, nous n’avons cessé d’entendre que l’exploitation était en danger, que la multiplication des plateformes attaquait directement la consommation en salle et que plus personne n’irait au cinéma. Face à ce constat, seuls les établissements avec une profonde connaissance du secteur peuvent apporter une aide et une réponse sur mesure.

Patrice Carré
© crédit photo : Magali Delporte


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