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Cinéma

Annecy 2019 - Mickaël Marin : "Les évolutions d’infrastructure et d’organisation font que la croissance a été mieux supportée"

Date de publication : 15/06/2019 - 08:40

Les portes du Mifa à peine refermées, et le festival se poursuivant pour quelques heures encore, le directeur de Citia, l’établissement organisateur de l’événement, revient, à chaud, sur une édition marquée par de nouveaux records et dévoile les directions qui le guideront en 2020, année du 60e anniversaire d’Annecy.

Lundi 10 juin, la soirée d’ouverture a été légèrement perturbée par un groupe de Gilets jaunes portant en outre des revendications liées aux intermittents. Aviez-vous anticipé ce baptême de feu ?
Nous avions tenté de l’anticiper en dialoguant depuis plus d’une semaine avec un représentant des Gilets jaunes qui nous demandait un temps de parole. Nous nous étions mis d’accord sur le fait que ces interventions puissent avoir lieu avant les projections, si les réalisateurs ou les réalisatrices des films concernés en étaient d’accord. Lorsque j’ai vu arriver cette délégation, j’ai pensé que pour une première, en effet, c’était un beau baptême ! Après, Marcel Jean [le délégué artistique du festival, qui se trouvait sur scène, Ndlr] a très bien géré la situation, en leur donnant tout de suite la parole et tout est rentré dans l’ordre. Nous avons pu nous reconcentrer sur l’avant-première, en l’occurrence Playmobil, le film de Lino DiSalvo.

Cette édition a également été marquée par la visite de Laurent Wauquiez au Mifa, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, manifestement conquis par l’événement où il se rendait pour la première fois. Y aura-t-il des suites à cette venue ?
La région soutient fortement l’établissement public Citia, par conséquent, il est toujours satisfaisant pour nous de pouvoir montrer le résultat de notre travail. De notre point de vue, cette rencontre s’est en effet très très bien passée. On a pu se déplacer sur le marché, avoir des vrais échanges sur l’industrie, les différents enjeux pour celle-ci et le territoire… Les retours que nous avons pu avoir postmarché étaient effectivement plutôt très positifs et, comme nous avons des projets à venir, avec la Cité du cinéma d’animation mais aussi d’autres développements, il était important, je le répète, de montrer tout cela au président de la région, comme à celui du conseil départemental, venu également pour la première fois cette année.

Le bilan chiffré du Mifa, seul dont nous disposons à l'heure où nous nous parlons, fait état d'un nouveau record...
Oui, avec des évolutions d’infrastructure et d’organisation qui font que la croissance a été mieux supportée, je pense, par les professionnels. Il y avait moins de files d’attentes, les allées étaient plus fluides même s’il y avait énormément de monde. Nous avons beaucoup de choses à améliorer, la boucle n’est jamais bouclée, mais d’après les premiers retours, il semble que nous ayons réussi à configurer à la bonne hauteur.

Sur le festival, l’affluence était telle que des séances ont été prises d’assaut. Vous auriez d’ailleurs engagé une réflexion, voire pris une décision d’en ajouter, tôt le matin par exemple. Est-ce exact ?
Ce n’est pas aujourd’hui que je vais dire ce que nous allons faire ou ne pas faire. Ce n’est pas notre façon de fonctionner. Après cette édition, nous allons nous poser et tout regarder, point par point. Mais ce qui est validé, sur le principe, est de pouvoir rajouter quelques milliers de places qui nous permettraient de donner de l’air. Il est certain que cela fera partie de nos priorités pour 2020.

Sur le Mifa, l’activité est devenue si grande que les professionnels du court métrage trouvent qu’ils ont de plus en plus de mal à émerger, un sentiment d’isolement renforcé par l’absence cette année des responsables du court métrage de Canal+, partenaire historique du court...
Depuis plusieurs années, nous avons ouvert le marché aux professionnels du court métrage, présents notamment sur le stand France in Shorts, à l’initiative de l’Afca. Il semble que cet accompagnement ne soit pas suffisant, aussi ce sera une autre de nos priorités pour l’année prochaine. Annecy est né avec le court métrage, en témoigne le festival où nous veillons à ce que l’équilibre soit respecté depuis la progression du long métrage dans la sélection.

2020 marquera le 60e anniversaire du festival. Que pouvez-vous nous dire de cette édition qui, du 15 au 20 juin, mettra l’animation africaine à l’honneur comme cela a été annoncé cette semaine ?
On va tout faire pour que 2020 soit une année exceptionnelle et surtout une année structurante. Nous en profiterons pour regarder dans le rétroviseur mais aussi où nous voulons aller. Ce que je peux déjà dire, c’est que nous essaierons de bonifier les actions menées envers le grand public. J’ai également envie de développer les activités proposées aux haras cette année. 2020 sera normalement la dernière année d’ouverture avant travaux, dans la perspective de la Cité du cinéma d’animation prévue pour 2023. Quant au choix de l’Afrique, il obéit à deux raisons. Comme pour la parité, nous n’avons pas attendu la signature de la charte pour nous intéresser au sujet. Je rappelle que dès 2015, nous avions une édition complément dédiée aux femmes. Avec l’Afrique, la démarche est un peu la même. Cela fait plusieurs années que nous avons mis en place des partenariats, pour accompagner des projets, des talents… L’idée est de développer toutes ces initiatives et que 2020 soit un coup de boost. En outre, on envoie un message politique : l’Afrique est un continent avec lequel il faudra compter pour le cinéma d’animation et la création.

Un mot du festival d’hiver auquel vous songez ?
Je ne vais pas refaire un festival, mais l’idée est de pouvoir proposer quelque chose entre deux éditions. J’ai toujours pensé qu'il était dommage de ne rien avoir, localement, d’un mois de juin à l’autre. Cet objectif a été amorcé avec les Papeteries, le projet au haras... L’idée est de créer un événement, modeste, où on programmera des best-of des éditions précédentes, des nouveautés, par le biais d’avant-premières et en parallèle des rencontres, comme par exemple avec Michel Ocelot l’an dernier, venu à l’occasion des 20 ans de Kirikou. Pourquoi ne pas également valoriser nos activités d’éducation à l’image... Il s’agit de continuer à créer ce lien avec la population et de poursuivre celui avec les professionnels et les créateurs, toujours avec cet objectif de Cité du cinéma en 2023. Festival, le mot est donc trop fort, je parlerais davantage d’un point de contact avec la population, afin de lui montrer ce qu’elle n’a pas pu voir pendant le festival. Est-ce qu’on y arrivera ? Ce que j’aimerais également réussir à faire pour 2020, c’est commencer les festivités du 60e avec les Annéciens dès fin novembre, début décembre.

Propos recueillis par Emmanuelle Miquet
© crédit photo : Gilles Piel


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