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Télévision

Discop Africa Abidjan 2016 : Entretien avec Mathieu Béjot, délégué général de TVFI

Date de publication : 31/05/2016 - 10:50

Association des exportateurs de programmes audiovisuels français, forte de 140 sociétés adhérentes, producteurs, distributeurs et filiales de distribution des chaînes françaises, TVFI regroupe sous son ombrelle deux sociétés au Discop. Mathieu Béjot, son délégué général, fait le point sur cette présence à Abidjan.

Comment se concrétise la présence de TVFI cette année au Discop Abidjan ?
Elle sera relativement modeste. Il se trouve que puisque nous sommes présents sur l’ensemble du monde pour y défendre tous types de programme, hormis les news et le sport, nous devons opérer des choix par souci d’équilibre. Nous avons beaucoup misé sur Johannesburg et auparavant nous sommes allés à Dakar. En Afrique du sud, nous avons constaté une forte présence des chaînes africaines anglophones qui sont, pour l’instant, de plus gros clients que les chaînes francophones. Par ailleurs, un certain nombre de francophones font aussi le déplacement et la Côte d’Ivoire était le pays à l’honneur à Johannesburg il y a deux ans. Nous sommes donc assez partagés, tout en étant très sensibles au fait que Abidjan devienne de plus en plus attractif. Nous sommes donc venus, mais comme nous avons pris notre décision un peu tardivement, seules deux sociétés ont répondu favorablement à notre offre, TF1 International et l’INA. Mais d’autres adhérents sont venus par leurs propres moyens.

Comment voyez-vous évoluer ce marché ?
Je crois que ce marché manque encore de diffuseurs solides en recherche d’acquisitions de programmes étrangers. La RTI s’est extrêmement structurée, elle s’est organisée pour vendre ses productions et a un budget pour acheter des programmes. C’est encourageant. Mais le défi actuel pour les vendeurs est d’arriver à gagner de l’argent en vendant à des tarifs très modestes et de façon à ce que ce soit rentable pour les deux parties. Cela se traduit généralement par des ventes sous forme de "package". Mais on a le sentiment que les choses évoluent. Pendant le festival de Cannes, j’ai fait le tour des différents attachés audiovisuels français travaillent dans la région, notamment celui qui est basé à Kinshasa. On sent un véritable frémissement. La TNT arrive dans plusieurs pays et, côté français, Canal+ et Lagardère sont impliqués sur place et ont initié des productions locales. Donc nous nous devons d’être présents sur ce marché. Le problème c’est que nous nous trouvons parfois face à des concurrents chinois ou coréens qui ne se battent pas avec les mêmes armes que nous en proposant des solutions globales clef en main, émetteur TNT et chaînes comprises. Mais, en même temps, c’est le sens de notre mission que d’aller explorer des marchés un peu difficiles qui ne sont pas immédiatement rentables. Venir ici c’est prendre de l’avance.

Il existe des programmes susceptibles de toucher le public africain plus que d’autres ?
Tout est question de sujets. Un documentaire qui traite de l’Afrique va intéresser davantage car la télévision est quand même un phénomène de proximité. Et cela concerne aussi la fiction. Voir des acteurs blancs confrontés à des problématiques qui ne sont pas les leurs, n’intéresse pas les téléspectateurs africains. C’est aussi simple que cela. Mais c’est un phénomène un peu universel, qui n’est pas propre à l’Afrique. En fin de compte ce qui voyage le mieux, c’est le documentaire et le programme jeunesse.

Et vous avez développé une nouvelle plateforme de visionnage en ligne ?
Nous avons lancé début mars Screenopsis, qui est une plateforme BtoB sur laquelle on peut retrouver 22 000 références de programmes français avec 9000 fichiers vidéo à visionner en intégralité. C’est un outil poussé qui permet aux acheteurs de débroussailler l’offre française et de contacter ensuite les ayants-droits s’ils veulent acheter.

Patrice Carré
© crédit photo : TVFI


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