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                Un certain regard
                IN MY ROOM



                FILM DE CHAMBRE
                Né en 1969, l’artiste allemand Ulrich Köhler a suivi les cours
                de l’École des beaux-arts de Quimper et a débuté comme chef
                opérateur sur le documentaire Der Mann in der  zweiten Reihe
                de Klaus  Armbruster (1981) et Eine Firma für die  Ewigkeit
                (1983) de Rolf Gmöhling. Il a signé par la suite  plusieurs
                courts métrages influencés par l’art vidéo, dont Feldstraße
                (1993), Epoxy (1996), Maria Tokyo (1997), Palü (1998) et
                Rakete (1999), tentative d’épuisement d’un lieu coréalisée
                avec Nina Könnemann. Il est passé au long avec Bungalow
                (2002), primé à Turin et Thessalonique, Montag kommen                                                             © ARIZONA FILMS-SHORT BROTHERS
                die Fenster (2006) et La maladie du sommeil (2010) qui lui a
                valu l’Ours d’argent de la mise en scène à Berlin. Marqué
                par la découverte de Wanda (1970), le film culte de Barbara
                Loden, il se réclame aussi de Michelangelo  Antonioni, Hong
                Sang-soo et Bruno Dumont. Le rôle principal de In my Room      Un certain regard
                est tenu par Hans Löw, un acteur régulier de la série Tatort,
                déjà à l’affiche de Toni Erdmann de Maren Ade (dont Ulrich     LA TENDRE INDIFFÉRENCE
                Köhler est le compagnon à la ville), lauréat du prix de la
                Fipresci à Cannes en 2016.          J.-P. G.                   DU MONDE


                                                                               HORIZONS LOINTAINS
                                                                               Le cinéaste kazakh Adilkhan Yerzhanov est l’auteur de Karatas (2009), Rieltor (2011),  Stroiteli
                                                                               (2012), Ukkili kamshat (2014), sélectionné en séance spéciale à Cannes, et Chuma v aule
                                                                               Karatas (2016), doublement primé à Rotterdam. Diplômé de l’Académie nationale des beaux-
                                                                               arts du Kazakhstan, il a reçu une bourse du studio Kazakhfilm lui permettant d’intégrer
                                                                               la New York Film School en 2010. Il a remporté, à 17 ans, un concours de scénario qui
               © PANDORA FILMPROD.-ECHO FILMS-KOMPLIZEN FILM-ARTE-WESTDEUSCHER RUNDFUNK  à toutes les étapes de la fabrication, mais aussi la légitimité de tous les personnages à ne
                                                                               a abouti à la première série d’animation de son pays, diffusée en 2002. Coproduit par la
                                                                               société française Arizona Productions, La tendre indifférence du monde a pour coscénariste le
                                                                                 Néerlandais Roelof Jan Minneboo, déjà associé à La terre éphémère (2014) et Khibula (2017)
                                                                               du Géorgien George Ovashvili. Son réalisateur dit s’être “battu pour défendre la singularité

                                                                               pas être des clichés. On n’attend pas de moi un film commercial. Du coup, les exigences
                                                                               se sont avérées assez rigoureuses. Comme il était hors de question que je réalise un mélo-
                                                                               drame traditionnel, j’ai envisagé de raconter l’intégralité de cette histoire à travers ma vision
                                                                                 personnelle. Et le plus important concernant mon regard sur cette histoire, c’est qu’il n’y est
                                                                               pas seulement question d’amour et de société, mais aussi de morale et de pragmatisme.
                                                                               C’est à partir de cette confrontation que j’ai articulé La tendre indifférence du monde. Tout
                                                                               débute par un scénario, mais c’est ensuite au film lui-même d’aller au-delà de ce point de
                                                                               départ qui ne constitue en fait que sa part de fiction”. Concernant le cinéma de son pays, il
                                                                               est sans pitié : “Les quelque jeunes réalisateurs qui existent tournent dans le même esprit
                                                                               que la nouvelle vague kazakh depuis 30 ans. C’était un grand cinéma, mais c’est trop long.
                                                                                                                                       J.-P. G.
                                                                               Il est plus que temps de tourner la page et de passer à autre chose.”







                Quinzaine des réalisateurs
                TROPPA

                GRAZIA




                MIRACLE À L’ITALIENNE
                C’est par une comédie italienne que Edouard Waintrop a choisi de
                clôturer cette 50  Quinzaine des réalisateurs, qui sera sa  dernière
                           e
                sélection. Son réalisateur, Gianni Zanasi, avait déjà présenté
                en 1995 dans la même section Nella mischia, son premier film.
                  Produit par Rita Rognoni (Pupkin) et Beppe Caschetto (IBC Movie),
                avec le  soutien de Rai Cinema, Troppa grazia a été tourné durant
                huit semaines à Viterbo et ses environs, au cœur de la Tuscie, région
                méconnue et  berceau de la civilisation étrusque. Sur un scénario écrit
                à quatre mains par le cinéaste avec Giacomo Ciarrapico, Federica
                  Pontremoli et Michele Pellegrini, il suit le personnage d’une femme
                séparée de son mari, incarnée par Alba Rohrwacher. Elle rencontre
                une jeune femme qu’elle prend d’abord pour une réfugiée, avant de se                                                        © PUPKIN PRODUCTION
                rendre compte qu’il s’agit de la vierge Marie. Le film a été récemment
                acquis par le distributeur KMBO.      Patrice Carré
                                                                                                                                17 et 18 mai 2018
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