Cinéma

Annecy 2018 – WIP "Playmobil" : en avant le film

Date de publication : 15/06/2018 - 08:33

Le long métrage, réalisé par Lino Di Salvo et dont le titre définitif sera prochainement annoncé, sortira en août 2019.

"Pour nous, ce film représente un nouveau challenge très élevé", a souligné d’entrée de jeu Aton Soumache, président et cofondateur d'On Entertainment, qui porte le projet depuis ses débuts. "Playmobil représente une marque et un univers très fort dont la famille propriétaire nous a confié la haute responsabilité de le transposer à l’écran. Ce sera très différent de La grande aventure Lego. Partant d’un jeu de construction, ses concepteurs ont fait un film très second degré, mais dans lequel on s’attache assez peu aux personnages. Notre parti pris est totalement différent puisque nous nous situons dans le cadre d’un voyage émotionnel, au travers d’univers très divers présentant des potentiels énormes en termes d’histoires. Et s’il y a beaucoup de contraintes, le champ des possibles est très fort, d’autant que les Playmobil sont l’un des rares jouets au monde touchant à égalité les filles et les garçons". Fabriquée entre Paris et Montréal, notamment dans le studio créé il y a deux ans par On Entertainment, cette production européenne indépendante sortira entre août et septembre 2019 dans le monde entier, Pathé ayant pris en charge le territoire français.

Le film actuellement en cours de tournage comporte des prises de vues réelles. Le principe de l’histoire est, en effet, de faire plonger des personnages réels, une grande sœur et son petit frère, dans le monde des Playmobil, où ils devront se retrouver. "Ils vont passer d’un conte de fées à un roman d’espionnage, d’un village viking à la jungle du jurassique. Et ma principale préoccupation est de rester fidèle et honnête aux jouets, car c’est qui nous permet de nous projeter dans l’imaginaire d’un enfant. Ce film, ce sera les Playmobil +20%", a résumé Lino Di Salvo dans une courte vidéo d’introduction.

L’idée de voir au travers des yeux d’un enfant a permis de déterminer précisément l’esthétique et la mise en scène du film. "On ne doit pas donner l’impression qu’on se penche au-dessus d’un monde de jouet, devant une maquette, mais qu’on est, au contraire, immergé dans cet univers, souligne le responsable du design visuel, Rémi Salmon. Cela suppose un haut niveau de détail et de ne pas filmer en macro pour éviter une profondeur de champ très courte. Il faut au contraire augmenter les perspectives afin de repousser l’horizon le plus loin possible selon les scènes."

Le gros défi pour les animateurs fut de faire bouger des personnages n’ayant pas d’articulations. "L’une des grandes références de Lino est Ken et Barbie, qui avaient gardé toute leur personnalité dans Toy Story, précise le responsable de l’animation Julien Bocabeille. Dans le cas présent, la principale difficulté était de garder l’aspect du personnage standard, sans le dénaturer, mais en faisant tout de même des micro-ajustements de proportion, en allongeant très légèrement les jambes, en affinant les bras ou en réduisant un peu les mains." Différents personnages ont été mis en animation en guise de test. Plusieurs mois seront ainsi nécessaires pour redéfinir les Playmobil, en pliant notamment les coudes et les genoux, sans pour autant dénaturer l’essence même du jouet d’origine.

Autre difficulté, les expressions des personnages, qui sont au nombre de 270. "Nous avons décidé de garder un visage en 2D, plaqué sur la sphère de la tête, ce qui nous a ouvert beaucoup de possibilités, explique Julien Bocabeille. Tout comme pour le corps, nous avons opéré de légers changements. La pastille noire des yeux fonctionne sur les jouets, mais nous avons choisi de rajouter des pupilles pour y mettre plus de vie". Des étapes préparatoires qui ont nécessité un long travail de dessins en 2D, d’autant que certains personnages portent barbe et moustache. "La consigne de Lino était de pouvoir faire passer des émotions. J’ai aussitôt pensé à Merlin l’enchanteur, où tout passe par la barbe du personnage avec juste un bout de menton qui dépasse. Mais nous avions en outre la contrainte de l’aspect plastique du jouet. Nous avons trouvé la solution lors d’un test pour lequel nous avons gardé une barbe avec un seul axe, un seul pivot de rotation. Cela marchait plutôt bien".

Un WIP qui s’est poursuivi par la projection de 10 minutes de rushes totalement inédites et exclusives, regroupant plusieurs séquences à divers stades d’achèvement. Un généreux cadeau offert dans le cadre du festival, grâce à la relation de confiance établie avec les professionnels de l’animation. D’autant que les enjeux industriels sont considérables, le premier trailer officiel du film, budgété à 65 M€, ne devant pas sortir avant octobre ou novembre.

Patrice Carré
© crédit photo : DR


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