Cinéma

Annecy 2021 - WIP Unicorn Wars : des influences à chercher entre "Apocalypse now" et "Bambi"

Date de publication : 17/06/2021 - 08:30

Fort ses nombreuses promesses artistiques et de son ambition générale, le film d’Alberto Vazquez, qui promet de faire date, a trouvé son distributeur à Annecy.

Illustrateur et réalisateur, Alberto Vazquez a notamment coréalisé avec Pedro Rivero, le long métrage Psiconautas, adapté de sa propre bande dessinée, qui lui a valu une notoriété de faille à Annecy. Cela fait plus de trois ans à présent que le cinéaste travaille, en solo cette fois, à ce nouveau long métrage, adapté de son 4e film court, Le sang de la Licorne.

"Unicorn Wars est un film de fantasy qui mêle le drame et la comédie, sur fond d’une guerre ancestrale menée par les oursons contre les licornes, dans une forêt magique particulièrement dangereuse. Le récit, qui sera centré sur Célestin et Bouboule, deux frères inséparables engagés dans l’armée par amour pour leur mère, abordera des thèmes tels que la religion, l’environnement, la violence et les relations familiales" raconte Alberto Vazquez. En termes d’influences visuelles et narratives, le cinéaste cite tour à tour Apocalypse Now, mais aussi Bambi ainsi que son livre de fiction préférée, la Bible, "les oursons ayant un livre saint dans lequel il est dit que les licornes sont des démons". Le film peut aussi être vu sous l’angle de la fable écologique, les licornes prenant soin de la forêt que les oursons décident d’envahir et vont mettre à feu et à sang au cours d’une sanglante bataille.

Doté d’une très forte identité visuelle, il jouera sur les couleurs de façon signifiante et symbolique. Très saturé au départ, le décor de la forêt perdra peu à peu ses teintes fortes pour s’assombrir, au fur et à mesure de la progression de l’armée des oursons. Les flashbacks sur la famille de Célestin et Bouboule seront traités en bleu ou en rose, en fonction des vécus du personnage, les scènes de guerre faisant appel à un rouge inquiétant.

La fabrication se répartit notamment entre des studios basés à la Coruña, Bilbao, Paris (Autour de Minuit) et Angoulême (Borderline), ce qui nécessité la mise en place d’outils de production spécifiques pour coordonner le travail en ligne des animateurs, depuis le stade de l’animatique jusqu’à l’animation finale. L’une des difficultés du film réside dans le nombre assez élevé de personnages : une cinquantaine d’oursons, dont une dizaine de principaux, sans oublier une trentaine d’animaux divers et bien sûr les licornes, qui seront animées en 3D puis intégrées dans un univers 2D.

"C'est un projet ambitieux qui vise le marché international, a déclaré la coproductrice espagnole Chelo Loureiro (Abano Producións). Tout en puisant ses racines dans les contes traditionnels c’est un projet profondément iconoclaste et moderne". Dès l’origine, la production du film a été pensée comme une coproduction franco-espagnole avec Autour de Minuit, la suite logique d’une collaboration entamée sur Psiconautas. Côté espagnol, les financements sont quasiment bouclés : ICAA, soutien régional de la Galicie ainsi que les télévisions espagnole et galicienne.

Malheureusement, à ce stade, aucune chaîne française ne s’est encore engagée sur le projet, dont le budget est 3 M€ "alors qu’il en faudrait le double pour un film de cette ambition" a déclaré Nicolas Schmerkin, qui a une nouvelle fois déploré le manque d’intérêt des diffuseurs français envers l’animation adulte. Les guichets hexagonaux ayant répondu positivement sont la Nouvelle Aquitaine, la Charente et le CNC, mais uniquement via les aides à la création visuelle ou sonore (CVS). Charades a pris en charge les ventes internationales, UFO venant de signer pour les mandats de distribution salle et VàD-DVD France. Et au niveau européen une réponse d’Eurimages est attendue pour la fin du mois de juin.

L’étroitesse du budget a amené la production "à réfléchir à un pipeline à la fois ambitieux et malin" a précisé Fiona Cohen, superviseuse de projet chez Autour de Minuit. Il est basé sur Blender, l’open source faisant véritablement son entrée en force dans le long métrage. Principe de base, tout part d’Espagne (design, références, colorimétrie, propositions) avant d’être réparti ensuite entre studios 2D et 3D. Autre élément clef, tout est traité séquence par séquence et non plan par plan.

En termes de calendrier, l’animation devrait être terminée en fin d’année et le film prêt pour mai 2022, "car c’est la période de quelques gros festivals en France" a précisé Nicolas Schmerkin.

Patrice Carré
© crédit photo :


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