Cinéma

Congrès FNCF 2021 - Xavier Albert : "Nous avons tous besoin de nous retrouver"

Date de publication : 22/09/2021 - 08:10

Universal Pictures Intl. France organise, ce mercredi soir, le seul évènement festif en marge du 76e Congrès de la FNCF. L’occasion d’échanger avec son directeur général autour de l’été de la major en salle, de la reprise du marché, du line-up à venir et, évidemment, de James Bond.

Après une année sans, sous le coup des restrictions sanitaires, UPI France reprend ses quartiers à la villa Le Cercle pour un moment festif en marge du Congrès. En quoi était-ce important pour vous ?
Perpétuer cette tradition que nous avons commencé en 2010 était comme une évidence pour toute l’équipe. En ces temps de reprise lente du marché, dans un souci d’effort collectif et alors que nous avons l’un des plus forts line up de notre histoire, nous nous devions plus que jamais d’être présents pour le rassemblement annuel le plus important de notre profession. Nous sommes tellement impatients de revoir tous nos partenaires exploitants et je pense aussi que nous avons tous besoin de nous retrouver. Par contre et bien entendu, la fête se fera avec un protocole strict, pass sanitaire et jauge d’invités.

L’été d’Universal fut pour le moins riche en sorties dans l’Hexagone, de Nobody à Stillwater, en passant par Les Croods 2, Fast & Furious 9, Old ou Baby Boss 2, notamment. Comment avez-vous vécu la saison ?
Nous l’avons vécue très très occupés ! Il est clair que les vacances cet été furent très courtes pour la plupart d’entre nous. Au final, le sentiment général est très partagé. Il y a une vraie satisfaction d’avoir repris le travail de manière intensive, d’avoir recréé le lien avec les salles après ces (trop) longs mois d’attente, d’avoir participé activement à la reprise, non sans risques d’ailleurs. Il n’y a franchement rien de pire pour une société de distribution aussi passionnée que la nôtre de ne pas avoir à sortir. Certes, nous avons beaucoup de films, sans doute un peu trop, mais nous essayons de garder cette intelligence collective, cet esprit ouvert quant à l’exploitation optimale de chaque sortie, sans imposer de conditions trop strictes à nos partenaires. Certaines sorties ont été satisfaisantes (Présidents, Les Croods 2), mais beaucoup nous ont frustrés ou déçus. Quoiqu’il en soit, il est plus compliqué de prévoir le marché aujourd’hui.
 
Quel fut l’impact de l’instauration anticipée du pass sanitaire dans les cinémas sur votre activité au cœur de l’été ?
Mécaniquement du fait de notre nombre important de sorties, nous avons sans aucun doute été parmi les premiers à être très impactés par l’introduction brusque et totalement non anticipée du pass sanitaire. Après l’un des meilleurs démarrages de la saga, Fast & Furious 9 s’est écroulé et nous sommes loin de notre objectif au final. Nous estimons avoir perdu entre 800 000 et 1 million d’entrées sur ce titre. Ce sentiment de frustration est également présent pour Old et American Nightmare 5, dont les potentiels étaient plus forts que leur résultat final.
 
Quel regard portez-vous sur l’évolution du marché depuis la réouverture du 19 mai ?
Comme je l’ai dit, le marché est beaucoup plus compliqué à prévoir et à analyser, c’est certain. Il y a une forme de volatilité et d’incertitudes qui pèsent indéniablement sur le secteur. Or nous sommes une industrie qui aime par essence planifier et anticiper. Notre impression est que certaines tendances constatées déjà avant la pandémie se sont accentuées, telles que le turn-over intense des sorties, des carrières plus courtes et une polarisation forte à la hausse et à la baisse. Cependant, et ayant maintenant des responsabilités sur un autre marché européen (l’Italie, Ndr), je peux plus facilement constater que la France est quand même un marché beaucoup plus résistant et que la reprise est plus forte ici. L’amour de la salle de cinéma est vraiment ancré dans notre culture. Il nous fait maintenant des films forts, français et américains, pour aller chercher notamment les spectateurs réguliers et occasionnels qui ne sont pas encore revenus en salles.
 
Vous lancez Mourir peut attendre en salle le 6 octobre. Un titre très attendu, qui sera le premier de la franchise James Bond sous pavillon Universal. Pouvez-vous nous rappeler les enjeux autour de cette sortie ?
C’est évidemment notre sortie la plus importante de l’année en termes d’objectif d’entrées même s’il faut rappeler que nous ne sommes que distributeurs du film pour le compte de MGM et Eon qui contrôlent tout. Après deux décalages et une trop longue attente, nous souhaiterions cette sortie comme la plus large et festive qui soit pour l’exploitation. La franchise Bond est très certainement de celles qui peuvent aller chercher tous les publics et la sortie de Mourir peut attendre a le potentiel de devenir un marqueur dans cette reprise du marché. Cela va permettre à l’industrie de vraiment voir quel est le réel appétit du public pour le cinéma. Quoiqu’il advienne, la campagne sera très intense et surtout pour la première fois, la saga sortira sur tous les formats spéciaux disponible sur notre territoire, ICE y compris. L’idée est vraiment d’optimiser l’expérience de la salle sur ce titre : vous devez aller voir Mourir peut attendre au cinéma pour vraiment en profiter pleinement !

Quels seront les titres phares de la major en salle dans les mois qui suivront ?
Nous avons encore beaucoup à proposer d’ici la fin d’année et la liste est longue… je citerai le nouveau Edgar Wright, Last Night in Soho, qui est vraiment un sublime hommage au cinéma pour un film de genre, le film événement de Ridley Scott House of Gucci, avec un casting incroyable, et enfin Tous en scène 2 !, qui est selon moi encore plus réussi que le premier. Cette suite a tous les ingrédients pour dépasser les résultats du premier opus (3,7 millions d’entrées France) et s’imposer comme le film d’animation majeur de la fin d’année. Nous espérons juste que la situation sanitaire nous permettra d’exploiter au maximum cette nouvelle production Illumination…

Sylvain Devarieux
© crédit photo : Julien Lienard poiur LFF


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