Cinéma

Tribune présidentielle 2022 - La Ficam présente les enjeux des industries techniques

Date de publication : 28/03/2022 - 10:00

À l'approche de l'élection présidentielle, Le film français propose aux organisations professionnelles du cinéma et de l'audiovisuel de prendre la parole sur leurs attentes vis-à-vis du prochain quinquennat. La Ficam dresse les défis auxquels devront faire face les industries techniques lors des cinq prochaines années.

Les dynamiques du cinéma et de l’audiovisuel changent profondément et rapidement depuis quelques années, avec des besoins inédits et accrus, de nouveaux vecteurs de distribution et de concurrence, une internationalisation croissante, des changements réglementaires, le tout dans un contexte d’urgence climatique. Cette transformation rapide nécessite une adaptation lourde des infrastructures et capacités technologiques ainsi qu’une amélioration des outils de politique fiscale et sociale afin de soutenir la production nationale, de préserver notre modèle, et capter une part accrue des productions internationales en forte croissance.
 
Mettre en œuvre le volet culture de France 2030 aussi vite que possible
 
Afin d’ancrer les tournages en France, il est absolument nécessaire que le volet culture du plan de modernisation 2030, dont une partie importante doit être consacrée aux studios de tournage et de production numérique en vue de la consolidation de ceux existants et la création de projets ambitieux, soit mis en place comme prévu dès cette année.
 
Cet investissement destiné à accompagner de nouveaux projets d’infrastructures de tournage et de productions de contenus, afin de faire face à la compétition internationale (300 M€), à encourager le déploiement de nouvelles formations au sein d’écoles d’excellence afin de faire émerger de nouveaux talents et de nouvelles compétences professionnelles (100 M€) et à développer la réalité virtuelle, les expériences immersives et les technologies de rupture (200 M€). La Ficam sera attentive à la mise en œuvre effective des différents appels à manifestation d’intérêt et à projets qui y seront associés afin que la filière progresse dans son ensemble.
 
Élargir la certification sociale
 
Une façon de réguler de façon positive le secteur passe par l’élargissement de la certification sociale.
 
La certification sociale est un mécanisme professionnel paritaire validant l’accès des industries techniques au contrat à durée déterminée d’usage (CDDU), indispensable à l’emploi des intermittents du spectacle. À défaut de certification sociale, le contrat est illégal et engage, à ce titre, la responsabilité de l’entreprise contractante. En effet, la certification sociale vise à constater le respect des différentes normes sociales dans les entreprises ainsi que de l’écoresponsabilité.
 
Applicable uniquement à la Convention collective des industries techniques, ce qui en diminue la portée, il faudrait dans un souci d’équité l’étendre à tous ceux qui exercent des prestations similaires, en particulier dans le domaine de la postproduction.
 
Sécuriser et pérenniser le financement d’un service public exemplaire 
 
Une part importante de la filière des industries techniques françaises est dépendante des commandes du service public, avec un impact non négligeable sur la question des intermittents. La réforme de la redevance audiovisuelle doit assurer la pérennisation des commandes du service public, mais il convient de s’assurer que celui-ci soit exemplaire en termes de respects des normes sociales et de concurrence.
 
Sécuriser et affiner les crédits d’impôt nationaux et internationaux et mettre en place des mesures temporaires pour pallier le déficit de futurs financements des productions françaises
 
La sécurisation des crédits d’impôt en général est un impératif, que ce soit le crédit d’impôt cinéma et audiovisuel pour les productions nationales ou le crédit d’impôt international borné à fin 2024 et qu’il convient de renouveler. L’amélioration de ce dernier fin 2019 a eu des effets importants en termes de tournages et d'effets visuels qu’il faut absolument amplifier.
 
Le coût de la décarbonation des équipements de tournage
 
Nous avons à cœur de définir et mettre en œuvre des alternatives industrielles écoresponsables. Celles-ci ont un coût important, tel le remplacement à moyen terme des camions et groupes électrogènes. Le soutien des pouvoirs publics est absolument stratégique, les entreprises concernées étant dans l’incapacité de prendre en charge seules les coûts afférents. Un accompagnement est nécessaire.
 
Enfin, il faut continuer à réduire la délocalisation des tournages publicitaires, maintenir et amplifier la dynamique dans l’animation et les effets visuels.
 
Tous ces objectifs doivent être atteints en poursuivant et approfondissant nos engagements pour l'égalité des chances, pour la parité, pour la lutte contre toute forme de harcèlement et de discrimination, et notre secteur a été un des tout premiers à agir. Un accord sur l’égalité femmes-hommes a été signé en 2018. Il fait l’objet d'un suivi régulier.

Florian Krieg
© crédit photo : Ficam


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