Cinéma

Lumière MIFC 2022 - L'Europe de l'Est face à son histoire

Date de publication : 20/10/2022 - 08:20

Un panel sur l'état de la filière du cinéma de patrimoine dans les pays dits "à faible capacité de production" a permis de mettre en lumière les défis pour ces pays.

Albanie, Macédoine du Nord, Bulgarie Slovaquie, Slovénie, Slovaquie, Lettonie, Lituanie, Hongrie… La cinématographique de ces pays a été marquée par les régimes communistes du XXe siècle (URSS, Tchécoslovaquie, Yougoslavie).

Aujourd'hui encore, cette période impacte la politique de cinéma de patrimoine de ces Etats. Le cinéma de cette époque est perçu avant tout comme un cinéma de propagande par certains gouvernements. Sa diffusion dans les salles peut alors être prohibée. C'est le cas de l'Albanie où Marinela Ndria, directrice des archives cinématographiques nationales, propose de diffuser ces œuvres en les contextualisant et en intégrant des débats.

Les équipements de restauration et de numérisation peuvent également manquer pour ces pays européens. Ces enjeux nécessitent des coopérations entre pays mais également des aides au niveau continental. Le renouvellement du savoir-faire est un autre sujet au cœur des préoccupations des pays.

Outre ces équipements, la diffusion des œuvres peut apparaître comme un problème. La Macédoine du Nord et ses 2,1 millions d'habitants ne comptent que 4 cinémas dans le pays, indique Vladimir Angelov. La promotion du patrimoine apparaît dès lors limitée.

La question de l'inventaire des œuvres est également un enjeu décisif. L'éclatement des régimes communistes a pu engendrer une dispersion des œuvres. Il revient dès lors aux archives et aux cinémathèques de mener un travail de recensement. C'est le cas notamment pour l'Albanie et la Lituanie. En Lettonie, le centre national du film ne possède pas les droits des films classiques soviétiques qui appartiennent à leurs auteurs. Pour numériser et restaurer ces œuvres, le centre letton doit donc faire du cas par cas. Cela n'empêche pas la Lettonie d'innover et de proposer à ses habitants une plateforme gratuite regroupant de nombreux classiques.

L'exemple hongrois

Après de nombreuses périodes de hauts et de bas, la Hongrie semble revenir à son meilleur niveau en termes d'industrie cinématographique. Budapest est devenue une plaque tournante pour les tournages de productions étrangères dont les majors.

Peu à peu, les Magyars développent également leur politique en faveur du patrimoine. Les archives nationales jugées obsolètes jusqu'en 2017 ont rejoint à cette date l'Institut du film hongrois et impulsant une vraie stratégie de restauration et de numérisation. En collaboration avec des instances internationales (FIAPF, ACE),
György Ráduly, responsable des archives, mène un travail important pour retrouver les films muets hongrois des années 1900 à 1930. On estime à 600 le nombre de longs métrages produits sur cette période. . Seule une poignée des dizaines de films de réalisateurs comme Sándor Korda et Mihály Kertész ont survécu.

En dehors de ce travail de mémoire, l'ensemble des intervenants estiment que les politiques en faveur du cinéma de patrimoine peuvent renforcer la collaboration entre pays, exposer davantage leur culture et contribuer à l'éducation à l'image, enjeu fondamental

Florian Krieg
© crédit photo : FK


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