Annecy 2023 - La Jordanie présente pour la première fois
Date de publication : 13/06/2023 - 08:22
Sélectionné à Contrechamp, Saleem est le premier long métrage de la cinéaste Cynthia Madanat Sharaiha, qui a fondé avec son mari, Shadi Sharaiha, un studio à Amman. Son credo est de donner du Moyen-Orient un aperçu qui ne soit ni romantisé ni politisé.
Après une présence très remarquée à Cannes, avec un film sélectionné à la Semaine de la Critique, Inchallah un fils de Amjad Al Rasheed, qui a reçu le Prix de la Fondation Gan à la Diffusion, la Jordanie fait aussi son entrée pour la première fois à Annecy avec Saleem, réalisé par Cynthia Madanat Sharaiha.
Présenté à Contrechamp, le film est centré sur Saleem, un petit garçon de neuf ans, qui a dû fuir la guerre avec sa mère et ses deux frères et sœurs. Hanté par le passé et marqué par la perte de son père il a du mal à trouver ses marques. Sa vie va soudain basculer lorsqu’il découvre par hasard une carte au trésor laquelle va l’entraîner dans une aventure qui changera sa vie.
Née à Jérusalem Cynthia Madanat Sharaiha a d’abord collaboré avec des ONG internationales sur des projets liés aux droits de l’homme, au développement et à la résolution des conflits dans la région MENA avant de commencer à travailler sur des plateaux de tournage comme free-lance. "Je n’ai jamais fait d’études de cinéma, que ce soit de réalisation ou d’animation" précise la cinéaste. "Je suis ingénieure de formation, mais j’ai toujours été passionnée par tout ce qui est disciplines artistique et quand j’étais enfant je faisais beaucoup de dessins".
Présenté à Contrechamp, le film est centré sur Saleem, un petit garçon de neuf ans, qui a dû fuir la guerre avec sa mère et ses deux frères et sœurs. Hanté par le passé et marqué par la perte de son père il a du mal à trouver ses marques. Sa vie va soudain basculer lorsqu’il découvre par hasard une carte au trésor laquelle va l’entraîner dans une aventure qui changera sa vie.
Née à Jérusalem Cynthia Madanat Sharaiha a d’abord collaboré avec des ONG internationales sur des projets liés aux droits de l’homme, au développement et à la résolution des conflits dans la région MENA avant de commencer à travailler sur des plateaux de tournage comme free-lance. "Je n’ai jamais fait d’études de cinéma, que ce soit de réalisation ou d’animation" précise la cinéaste. "Je suis ingénieure de formation, mais j’ai toujours été passionnée par tout ce qui est disciplines artistique et quand j’étais enfant je faisais beaucoup de dessins".
"Découvrir des histoires du Moyen-Orient"
En 2003 elle fonde Digitales Media avec son mari Shadi Sharaih. Producteur, ce dernier qui a lui aussi une formation d’ingénieur, est également partenaire d’une société de développement immobilier. "Je suis mère de jeunes enfants et ils étaient notamment fascinés par les programmes de la BBC et autres grandes chaînes occidentales" poursuit Cynthia Madanat Sharaiha. "J’étais assez jalouse et je me suis dit qu’il fallait qu’on produise du contenu de même niveau afin de raconter nos propres histoires, dans notre propre langue. Pour les enfants jordaniens mais aussi pour ceux du monde entier afin qu’ils puissent découvrir des histoires venues du Moyen-Orient. Et on a travaillé dans ce sens".
Basé à Amman, le studio commence à produire des programmes de télévision pour enfants et familles et des séries d’animation ainsi que des courts métrages. Travaillant au départ uniquement avec des chaînes traditionnelles, Digitales Media s’ouvre peu à peu à des collaborations avec des plateformes. Cynthia Madanat Sharaiha réalise notamment la série Our Family Life. Fabriquée en 2D elle se présente comme des tranches de vie traitées sur un mode humoristique et connait un franc succès dans le monde arabe, recevant de nombreux prix.
Mais passer au long métrage suppose de trouver des financements conséquents. Or le Jordanian Film Fund ne soutient pour le moment que la prise de vues réelles. Saleem a donc été produit sur fonds propres, un complément venant d’organisation travaillant pour accompagner sur le plan psychologique les enfants réfugiés. Le scénario a mobilisé huit intervenants, chacun s’inspirant de son propre passé pour bâtir l’histoire et étoffer le personnage de Saleem. Mais la dernière passe d’écriture a été effectuée par Cynthia Madanat Sharaiha.
Réalisé majoritairement en 3D, avec quelques séquences en 2D, le film a été fabriqué en interne mais avec l’intervention d’environs 75 artistes et d’animateurs installés un peu partout à travers le monde et encadrés par une équipe jordanienne. "Cela a représenté un vrai défi car cela a duré en tout quatre années, dont deux alors que la pandémie battait son plein, avec son lot de confinements et d’impossibilités de se déplacer. Mais nous avons tout surmonté et le film est à présent là pour donner du sens à notre résilience" reprend la réalisatrice.
Saleem a déjà un distributeur pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, mais ses deux producteurs espèrent trouver à Annecy des partenaires pour le sortir sur d’autres territoires.
En 2003 elle fonde Digitales Media avec son mari Shadi Sharaih. Producteur, ce dernier qui a lui aussi une formation d’ingénieur, est également partenaire d’une société de développement immobilier. "Je suis mère de jeunes enfants et ils étaient notamment fascinés par les programmes de la BBC et autres grandes chaînes occidentales" poursuit Cynthia Madanat Sharaiha. "J’étais assez jalouse et je me suis dit qu’il fallait qu’on produise du contenu de même niveau afin de raconter nos propres histoires, dans notre propre langue. Pour les enfants jordaniens mais aussi pour ceux du monde entier afin qu’ils puissent découvrir des histoires venues du Moyen-Orient. Et on a travaillé dans ce sens".
Basé à Amman, le studio commence à produire des programmes de télévision pour enfants et familles et des séries d’animation ainsi que des courts métrages. Travaillant au départ uniquement avec des chaînes traditionnelles, Digitales Media s’ouvre peu à peu à des collaborations avec des plateformes. Cynthia Madanat Sharaiha réalise notamment la série Our Family Life. Fabriquée en 2D elle se présente comme des tranches de vie traitées sur un mode humoristique et connait un franc succès dans le monde arabe, recevant de nombreux prix.
Mais passer au long métrage suppose de trouver des financements conséquents. Or le Jordanian Film Fund ne soutient pour le moment que la prise de vues réelles. Saleem a donc été produit sur fonds propres, un complément venant d’organisation travaillant pour accompagner sur le plan psychologique les enfants réfugiés. Le scénario a mobilisé huit intervenants, chacun s’inspirant de son propre passé pour bâtir l’histoire et étoffer le personnage de Saleem. Mais la dernière passe d’écriture a été effectuée par Cynthia Madanat Sharaiha.
Réalisé majoritairement en 3D, avec quelques séquences en 2D, le film a été fabriqué en interne mais avec l’intervention d’environs 75 artistes et d’animateurs installés un peu partout à travers le monde et encadrés par une équipe jordanienne. "Cela a représenté un vrai défi car cela a duré en tout quatre années, dont deux alors que la pandémie battait son plein, avec son lot de confinements et d’impossibilités de se déplacer. Mais nous avons tout surmonté et le film est à présent là pour donner du sens à notre résilience" reprend la réalisatrice.
Saleem a déjà un distributeur pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, mais ses deux producteurs espèrent trouver à Annecy des partenaires pour le sortir sur d’autres territoires.
Patrice Carré
© crédit photo : Digitales Media
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