Cinéma

Congrès FNCF 2023 – Laura Houlgatte (Unic) : "Nous avons connu un très bel été, qui a tiré vers le haut les chiffres de tous les marchés"

Date de publication : 20/09/2023 - 08:20

La CEO de l’Union internationale des cinémas (Unic), qui participe ce matin à la table-ronde internationale du Congrès de la FNCF, livre son regard sur l’état de la reprise en Europe.

Comment jugez-vous l’évolution de la fréquentation européenne enregistrée cette année ?
Plutôt bonne. Lors de notre dernier échange [en janvier, Ndlr], certains territoires affichaient des résultats assez encourageants, tels l’Allemagne, l’Autriche ou les Pays-Bas. Cette fois, nous avons connu – grâce notamment au phénomène Barbenheimer – un très bel été, qui a tiré vers le haut les chiffres de tous les marchés, y compris ceux qui peinaient un peu plus à retrouver des niveaux de fréquentation pré-Covid. Nous sommes donc, au sortir de l’été, plutôt satisfaits, et ce pour pratiquement tous les territoires. En Italie, où Oppenheimer est sorti plus tard, les chiffres sont par exemple très bons, alors que le pays avait connu – notamment en 2022 – une reprise difficile, qui nous inquiétait. Le marché allemand, un peu à la peine avant la Covid, fait quant à lui partie de ceux qui ont récupéré le plus vite. Il n’y a donc pas de règle générale. Par ailleurs, un certain nombre de territoires européens vont organiser des National Cinema Day [l’équivalent de la Fête du cinéma, Ndlr] au cours des prochains mois. Après la Suisse, l’Allemagne et le Royaume-Uni en septembre, suivront ainsi à l’automne l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Norvège ou encore la Suède. Nous regarderons, évidemment, leurs résultats de très près.
 
Comment la France se place-t-elle par rapport aux autres territoires européens ?
Dans la moyenne supérieure. Mais on parle ici d’un pays très particulier, de par son système, son maillage territorial de salles exceptionnel, son offre de films locaux… Tout cela permet d’expliquer pourquoi ce marché se porte bien. La France a connu une reprise continuelle, elle n’a pas attendu l’été 2023 pour enregistrer de bons résultats.
 
Selon Gower Street Analytics, l’exploitation mondiale a réalisé, en juillet, son meilleur mois depuis le début de la pandémie. L’été 2023 a-t-il amplifié une dynamique déjà enclenchée ou a-t-il, au contraire, permis de redresser la courbe de la fréquentation ?
Cela dépend des pays. Au Royaume-Uni, par exemple, l’été a beaucoup aidé au redressement du marché. Mais il a aussi confirmé des tendances préexistantes, parfois de manière très forte. Le Danemark a par exemple réalisé son meilleur mois de juillet depuis 2003, et la Norvège, depuis 2009. Ce sont des chiffres très encourageants. Ceci étant dit, les experts n’ont pas prévu un véritable retour à la normale avant 2024, voire 2025. Et je pense que ce sera très différent d’un pays à l’autre. Je suis toutefois optimiste. Cet été a réussi à démontrer que, lorsque l’on dispose d’une offre de films riche et variée s’adressant à des publics très différents, les gens reviennent massivement dans les salles.
 
Justement, l’offre américaine a joué un rôle crucial dans les très hauts niveaux de fréquentation observés cet été. À ce titre, la grève des scénaristes et des acteurs en cours à Hollywood vous inquiète‑t-elle à l’échelle de l’Europe ?
Nous ne sommes pas démesurément inquiets, parce qu’il est encore trop tôt pour l’être. Il est toutefois important que ce conflit se résolve au plus vite, pour les salles comme pour l’ensemble du secteur. Là encore, je pense que les conséquences seront différentes d’un marché à l’autre. Ceux qui ont la chance de bénéficier d’une production locale forte devraient pouvoir mieux "absorber le choc".

Propos recueillis par Kevin Bertrand
© crédit photo : Wendelin Kalbermatten


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