Télévision

Discop Africa Abidjan 2016 : Diffa au service de la diversité culturelle africaine

Date de publication : 30/05/2016 - 10:55

La société créée en 2015 vend des programmes à l'ensemble des chaînes africaines mais aussi aux plateformes qui commencent à émerger sur le continent.

"En travaillant notamment pendant plusieurs années comme consultant sur le marché audiovisuel africain, j'avais pu identifier la grande faiblesse de la distribution des œuvres africaines, résume Alain Modot. C'est ce qui m'a amené à profiter d'un appel d'offres lancé par l'OIF pour proposer à mes différents contacts sur le continent de se regrouper et de me confier leur catalogue." C'est ainsi qu'en 2011, Alain Modot et Jean-Hubert Nankam (Martika Productions Abidjan) créaient Distribution Internationale de Films et de Fictions Africains (Diffa), qui était au départ une marque, destinée à répondre aux besoins du marché africain des programmes, au sein de Media Consulting Group d'Alain Modot. En 2015, des discussions engagées avec Takis Candilis débouchent sur la création de la société Diffa, détenue à 50,1% par Lagardère Studio et à 49,9% par Alain Modot et son partenaire historique Jean-Hubert Nankam.

De 200 heures de programme en 2011, Diffa est passé à 700 heures et représente les producteurs de 25 pays africains différents dont 80% en provenance d'Afrique francophone, principalement Côte d'Ivoire, Cameroun et Burkina Faso. 15% des programmes proviennent d'Afrique anglophone, Ouganda, Kenya, Nigeria et Ghana, les 5% restants étant lusophones. "Les fictions francophones ont longtemps traité essentiellement des relations homme-femme, de la famille et du couple alors que les anglophones sont tournés vers des séries policières et des thrillers d'action assez violents. Mais les lignes sont en train de bouger", précise Alain Modot.
Le documentaire de son côté est plutôt homogène, portant essentiellement sur des thèmes découverte. "L'un des grands enjeux actuels est d'avoir des versions anglaises des séries françaises et vice-versa. Mais pour l'instant, le coût des doublages reste assez élevé par rapport au prix de vente des séries. Il faut donc réussir à trouver un équilibre." Le retrait de CFI et les répercussions du coût de la cyberattaque subie par TV5 Monde ont en outre contribué à affaiblir le marché du financement. L'avenir pourrait passer par une mise en place rapide du fonds ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) à Bruxelles. Par ailleurs, Diffa travaille avec Keewu (Alexandre Rideau) sur la mise en place d'un "slate edutainment" qui permettrait de soutenir la mise en production d'une dizaine de séries par an, grâce la mobilisation de financements alternatifs et institutionnels.

Diffa accompagne également les producteurs dans le préfinancement des œuvres en mettant des MG sur la table. Depuis le début de l'année, la société est ainsi intervenue aux côtés de la production de trois séries : Fabiola - saison 2 de Boubacar Diallo, Du jour au lendemain - saison 2 dʼAdama Roamba et la série d'animation Afrique mon Afrique de Jean-Noël Bah. "La grande faiblesse de la production aujourd'hui ne tient pas seulement à la faiblesse des financements. Le temps pour les mobiliser est parfois extrêmement long", précise Alain Modot. La société aide également les producteurs, y compris de longs métrages, à trouver des fonds auprès des différents guichets extra-africains en s'appuyant sur A+, TV5 Monde et Orange Studio.

Patrice Carré
© crédit photo :


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