Cinéma

Annecy 2016 - Jean-François Laguionie : "Faire des films, c'est avant tout raconter une histoire"

Date de publication : 15/06/2016 - 08:42

Alors qu’il présente ce mercredi, en avant-première, Louise en hiver, le réalisateur, habitué du Festival d'Annecy depuis ses débuts, répond à nos questions.

Comment vous sentez-vous à l’idée de présenter Louise en hiver en avant-première, à Annecy, un festival qui vous tient à cœur ?
Annecy et moi, c’est une longue histoire. La première fois que j’y suis allé, c’était en 1963 avec Jacques Colombat, nous y avions vu un film de Bretislav Pojar, Le lion et la chanson. Une merveille. Puis après ce fut en 1965, puis deux-trois fois depuis… Je n’y vais pas tous les ans, hein ! (rires) Je préfère y aller avec un film, c’est plus courtois pour ceux qui m’invitent. Et comme je suis assez long pour les faire… J’avais même eu une exposition en 1985 avec mon première long métrage Gwen et le livre de sable, et évidemment, j’y suis retourné avec Le tableau, mon dernier film avant celui-ci. Mais cette année, c’est d’autant plus émouvant que personne n’a encore vu Louise en hiver. Personne, même ceux qui ont travaillé sur le film.

D’où vous est venu Louise en hiver ?
C'est une nouvelle que j’avais écrite dans les années 1980 dans un recueil qui s’appelait Les puces de sable (Éditions Léon Faure). J’ai repris cette histoire, qu’à l’origine je destinais à un film en prises de vue réelles, en animation car c’est tout de même plus confortable pour moi, c’est un domaine que je connais bien. Avec Jean-Pierre Lemouland, le producteur du film, il y a six ou sept ans, nous avions donc pensé nous lancer dans ce projet. Ce film n’est pas centré uniquement sur un personnage abandonné sur une plage en hiver, il parle aussi de ce qui l’entoure et également des souvenirs de cette vieille dame. Elle mélange un peu tout car elle perd la mémoire mais, justement, elle mène un double combat : contre cet étiolement de l’esprit et contre les éléments qui se déchaînent autour. 



Pourquoi l’animation a-t-elle primé sur les prises de vues réelles dans votre carrière de cinéma ?
Car, honnêtement, je sais mieux raconter une histoire avec des dessins. Et avec la prise de vue réelle, à laquelle je me suis confronté dans des courts métrages, je sais qu'un tournage c’est de la folie furieuse. Il faut avoir un caractère bien plus trempé que le mien ! (rires).

Qu’est-ce qui vous inspire dans l’animation actuelle ?
Je ne vais pas voir beaucoup de films, surtout quand j’en ai un en cours. Mais quand j’en ai l’occasion, c’est plutôt le cinéma japonais qui m’attire. Tous les films des studios Ghibli par exemple et en particulier ceux d’Isao Takahata. Ces œuvres ont un potentiel poétique qui m’émeut particulièrement.

Quels sont vos projets à l’heure actuelle ?
Je travaille sur deux films. Je ne peux pas trop en dire. Mais j’espère faire l’un avec le producteur du Tableau, Blue Spirit, et l’autre avec celui de Louise en hiver, Jean-Pierre Lemouland. Ils sont très différents mais tous les deux tirés d’histoires que j’ai écrites. Car, pour moi, faire des films, c’est avant tout raconter une histoire. Courte ou longue, peu importe, mais je pioche dans mes tiroirs pour ensuite me lancer dans une autre écriture, celle du dessin. Et celle-ci me prend un ou deux ans. C’est à ce moment-là que mon imagination se libère.

Propos recueillis par Perrine Quennesson
© crédit photo : Gebeka


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