Cinéma

Quinzaine 2019 - Emmanuel Agneray producteur : "La configuration de départ fut singulière"

Date de publication : 18/05/2019 - 08:47

Avec sa société Bizibi, il a produit Alice et le maire de Nicolas Pariser, dont il avait déjà accompagné Le grand jeu.

C’est une collaboration qui s’inscrit sur le long terme avec Nicolas Pariser…
Oui, on est dans la continuité du travail accompli sur Le grand jeu, produit en 2015. Ce fut d’ailleurs un film compliqué à financer, mais ensuite les choses se sont bien passées : premier film remarqué par la critique avec un joli prix au passage (prix Louis-Delluc du premier film), résultats commerciaux tout à fait honorables, partenaires satisfaits… Et puis, Nicolas a un regard très original et personnel sur un milieu qui n’est pas beaucoup traité au cinéma en France, la politique.  Il y avait donc une attente sur le deuxième film, comme on dit dans le secteur. C’est vrai aussi que nous nous sommes s’était bien entendus avec Nicolas. J’avais donc envie de continuer le travail, lui aussi, nous avons ainsi signé pour le film suivant, Alice et le maire.
 
Quelles ont été les différentes étapes de production d'Alice et le maire ?
La configuration de départ était assez singulière pour moi. Nicolas vient me voir et me dit, en résumé : "Ça y est j’ai une idée qui prend forme pour mon deuxième film, et ce qui a fait naitre cette idée, c’est mon désir de travailler avec Fabrice Luchini." Sous-entendu : "si Luchini ne veut pas du projet, je ne vois pas qui d’autre pourrait le faire". Bon, pour moi, en tant que producteur, c’est à double tranchant, Luchini est un immense acteur, l’un des plus grands comédiens français, très populaire, et un des rares acteurs sur lequel on peut réellement monter un financement. Mais de l’autre côté, cela en fait une personne très demandée, qui tourne peu, donc qui dit souvent non. Mais bon, on avait entendu dire qu’il avait aimé Le grand jeu, et puis c’était très excitant de l’imaginer dans l’univers de Pariser. Donc, nous avons lancé l’écriture, un an d’écriture environ. Puis est venu le temps de proposer le scénario à Fabrice. Et là, ça s’est bien passé, il a accroché, avec le projet, avec Nicolas. Pour le rôle d’Alice, c’était une évidence, c’était pour Anais Demoustier, qui s’est également enthousiasmée pour ce projet. Ensuite, le financement s’est bien déroulé, même si j’ai souvent entendu "ça parle beaucoup", "c’est ardu"… Ensuite, il a fallu être un peu patient, pour des raisons de calendrier des acteurs. Entre le premier texte que m’a fait lire Nicolas et le premier clap, il s’est passé deux ans et demi. Finalement c’est raisonnable ! 
 
N’est-ce pas de plus en plus dur de financer ce type de cinéma en France ?
En accord avec Nicolas, j’avais une priorité s’agissant du financement : la continuité avec les partenaires qui nous avaient fait confiance sur Le grand jeu. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons signé avec Arte France Cinéma et avec Bac en France et à l’international. Nous ont rejoints Canal+, la région Auvergne-Rhone-Alpes, l’Avance sur recettes et un pool important de Sofica. Une fois n’est pas coutume, le financement s’est plutôt bien déroulé. Mais ça cochait un peu toutes les cases : premier film prometteur, bon scénario, casting fort et budget raisonnable.

Bac Films est intervenu à quel stade ?
Ils ont été parmi les premiers à lire le scénario.
 
Au final, quel budget avez-vous pu réunir ?
Autour de 4,5 M€
 
Cette sélection à la Quinzaine a une signification particulière pour vous ?
Nous avions tous très envie que le film soit présenté à Cannes, Nicolas Pariser, Bac, les comédiens, et moi-même. Et quand on en parlait, on se disait tous que la Quinzaine serait l’endroit idéal. Qui plus est, ce sera la première Quinzaine de Paolo Moretti, et Paolo avait soutenu et beaucoup apprécié Le grand jeu, qu’il avait sélectionné à la Roche-sur-Yon. Là encore, il y avait cette idée de continuité. Donc, nous sommes très heureux, et très honorés, d’être sélectionnés à la Quinzaine. Maintenant on croise les doigts pour que ça se passe bien ! 
 

Recueilli par Patrice Carré
© crédit photo :


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