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Cinéma

UniFrance : le point sur la circulation des films à l'international (salles, VàD) au 24 avril 2020

Date de publication : 28/04/2020 - 12:20

Dans le contexte de pandémie de Covid-19, seuls la Corée du Sud, la Suède et Taïwan continuent de compiler un box-office hebdomadaire, alors que le Japon a décidé la fermeture de certaines de ses salles. L’organisme de promotion du cinéma français à l’international continue par ailleurs de faire le point sur la situation, territoire par territoire, compilant notamment les performances en VàD.

Pendant la semaine en objet, les films français ont généré 2 300 entrées hors France (18 500 € de recettes). Compte tenu de la situation, on s’étonne même qu’il existe encore des spectateurs dans le monde. Aujourd’hui, la Corée du Sud, la Suède et Taïwan sont toujours les 3 seuls territoires qui compilent un box-office hebdomadaire et leurs salles sont les seules au monde qui programment encore des films français.

Au Japon, territoire dont nous ne recevons pas régulièrement des chiffres exhaustifs, des mesures de fermeture des salles ont été décidées dans 7 préfectures, alors qu’avant les annonces, elles, se succédaient encore nombreuses (voir le tableau en bas).

Sorti le 24 janvier dernier, Les Traducteurs est projeté sur une quinzaine d’écrans (Gaga – 53 000 spectateurs et 579 500 € de recettes au cumul) : les cinémas situés dans les 40 préfectures non concernées par les mesures gouvernementales citées plus haut, qui restent ouverts, ne peuvent pas compter sur les nouvelles sorties qui sont reportées ou annulées (1 seul film est sorti le 11 avril) et reprogramment des titres récents.

Inédit dans les salles hexagonales, Links of Life, le 1er film de Marie-Hélène Roux, en langue anglaise, est la seule nouveauté tricolore à sortir à l’étranger, plus précisément à Taïwan avec Sky Digi Entertainment (600 entrées et 4 000 €).

La réouverture des cinémas n’étant pas évoquée dans aucune des hypothèses de phases de déconfinement des gouvernements, on s’attend à recenser aussi peu de titres exploités et de billets vendus encore pendant un bon moment.

Sorties initialement prévues cette semaine mais annulées ou reportées : Donne-moi des ailes en Allemagne (Capelight Pictures), La Belle Époque en Australie (Rialto Distribution), Donne-moi des ailes en Autriche (Polyfilm), Sous les étoiles de Paris en Belgique (Athena Films), La Fameuse Invasion des ours en Sicile en Hongrie (Mozinet), La Bonne Épouse (New Cinema) et La Vérité (Lev Cinemas) en Israël, #jesuislà (Officine Ubu) et Un divan à Tunis (Bim Distribuzione) en Italie, Les Plus Belles Années d’une vie aux Pays-Bas (Paradiso Entertainment), Le Meilleur reste à venir au Portugal (Cine Mundo), Terra Willy au Québec (mk2 I Mile End), La Fameuse Invasion des ours en Sicile en Suède (TriArt Film), Alice et le maire en Suisse alémanique (Agora Films), Sous les étoiles de Paris en Suisse romande (JMH Distributions) et Les Invisibles au Venezuela (Veloz Films).

Évolution des sorties et des entrées des films français à l’international du 06/03 au 16/04 2020


















Semaine 10

(06>12/03)

Semaine 11

(13>19/03)

Semaine 12

(20>26/03)

Semaine 13 (27/03>02/04)

Semaine 14 (03>09/04)

Semaine 15

(10>16/04)

Nombre

de films

108

80

34

25

19

21

Nombre

de sorties

250

157

52

28

20

21

Nombre

de territoires

51

30

12

6

3

4

Entrées

totales

490 441

162 735

51 578

5 878

2 540

2 317

Recettes

totales

3 168 206 €

826 814 €

217 001 €

35 431 €

16 782 €

18 663 €

Top 10 films

73 %

des entrées

81 %

des entrées

93 %

des entrées

90 %

des entrées

93 %

des entrées

90 %

des entrées

Moyenne entrées/film

4 541

2 034

1 517

235

134

110

Moyenne entrées/sortie

1 962

1 037

992

210

127

110

AFRIQUE

MAROC

Le Centre Cinématographique Marocain (CCM) a annoncé, dans un communiqué, la mise à disposition en ligne de plusieurs films. En cette période de confinement, une liste éclectique et multi-publics de 25 titres marocains va être accessible gratuitement. Chaque long-métrage sera en ligne durant 48 heures. La liste comprend notamment 2 coproductions avec la France : Les Chevaux de Dieu de Nabil Ayouch, à voir les 24-25 avril, et Nos lieux interdits de Leila Kilani, les 2 et 3 mai.

AMÉRIQUE DU NORD

CANADA

Le Fonds des médias du Canada (FMC) a accueilli favorablement les mesures annoncées le 17 avril dernier par le Premier Ministre Justin Trudeau pour soutenir les arts, la culture et les sports. Le Gouvernement du Canada versera 500 M$ supplémentaires à Patrimoine Canada pour aider ces secteurs pendant la pandémie. « Les industries canadiennes de l'écran contribuent pour 12,8 Md$ au PIB du Canada et à 181 000 emplois bien rémunérés. Cette industrie a été durement touchée par la pandémie. Nous sommes extrêmement reconnaissants envers le Gouvernement du Canada pour son soutien de notre secteur » a déclaré Valerie Creighton, présidente et chef de la direction du FMC.

ÉTATS-UNIS

La situation sanitaire aux États-Unis risque de prolonger la fermeture des salles de cinéma au-delà de début juin, deadline qui avait été annoncée par la NATO. Et même si les salles rouvrent cet été, ce sera progressivement, État par État, et les grosses villes clés comme New York ou Los Angeles seront probablement parmi les dernières à en autoriser la réouverture. De plus, les circuits de multiplexes et les cinémas ont mis la plupart de leurs employés en furlough (chômage technique), et la réintégration de tous ces employés et la formation nécessaire aux nouvelles mesures de sécurité vont prendre du temps. Par conséquent, les studios vont réfléchir à deux fois avant de sortir leurs gros blockbusters en juillet/août car ils ont tous besoin d’un minimum de multiplexes ouverts et des villes clés que sont New York et Los Angeles. En outre, personne ne sait si le public sera de retour immédiatement dès la réouverture des salles : les enquêtes d’opinion semblent suggérer qu’il faudra du temps avant que les spectateurs retrouvent les mêmes habitudes de fréquentation.

Pour faire face à cette situation incertaine, les distributeurs indépendants ont plus de marge de manœuvre que les studios : ils ont multiplié les sorties virtuelles (Kino Lorber, Film Movement, Magnolia, Strand…), en collaboration avec les cinémas d’art et d’essai, ainsi que les sorties directement en VOD (IFC, Magnolia) ou de VOD anticipée (Neon a décidé de mettre à disposition le film Portrait de la jeune fille en feu en exclusivité sur Hulu pendant 2 semaines, puis sur les autres plateformes, sans respecter le délai habituel de la chronologie des médias, afin que le film continue sur sa belle lancée commerciale). Le New York Times a accompagné ce mouvement en incluant ces films dans ses reviews du vendredi. Deux coproductions françaises ont récemment été distribuées via des projections virtuelles : Bacurau (Kino Lorber) et Les Siffleurs (Magnolia). Pour mémoire, la place virtuelle est autour de 10-12 $ et les recettes sont réparties à hauteur de 50/50 entre le distributeur et l’exploitant. Pour le moment, aucun chiffre de box-office virtuel n’a été publié, mais il semble que les résultats soient suffisamment encourageants pour que d’autres distributeurs comme Néon se lancent. Ainsi, Neon va proposer le documentaire Spaceship Earth (Sundance 2020) le 8 mai dans des salles virtuelles mais également via des restaurants/bars/librairies virtuelles afin d’essayer d’aider le maximum de commerces touchés par la crise et de mobiliser différents publics. Par ailleurs, 5 films/programmes français vont sortir prochainement sur les écrans virtuels américains : Deux moi de Cédric Klapisch (Film Movement, le 24 avril), Liberté d’Albert Serra (Cinema Guild, le 1er mai), Le Daim de Quentin Dupieux (Greenwich, le 1er mai) et Chambre 212 de Christophe Honoré (Strand Releasing, le 8 mai) vont être distribués virtuellement au Lincoln Center (en exclusivité new-yorkaise) ainsi que dans une vingtaine de salles américaines. Kino Lorber va sortir, en collaboration avec UniFrance et les Services Culturels, la sélection de courts-métrages français du programme Young French Cinema (Le Chant d’Ahmed, Moutons, loup et tasse de thé, Mardi de 8 à 18, La Distance entre le ciel et nous, Le Coup des larmes, La Traction des pôles et Le Discours d’acceptation glorieux de Nicolas Chauvin).

Quant au film La Vérité, IFC a décidé de décaler la sortie salles du 20 mars au 3 juillet, en pariant sur le fait que les cinémas seraient rouverts à ce moment-là.

Dernière initiative en date de solidarité avec les salles d’art et d’essai : le distributeur IFC vient de lancer le « The Indie Theater Revival Project » qui va permettre aux salles indépendantes américaines de programmer gratuitement pendant le mois qui suit leur réouverture une sélection de 20 rétrospectives rassemblant les titres phares du distributeur au cours des 20 dernières années. Parmi ces titres : Boyhood, La Vie d’Adèle, La Mort de Staline, Moi, Daniel Blake, Phoenix, Personal Shopper, Copie conforme… Une rétrospective « Auteurs » devrait être lancée prochainement avec entre 12 et 15 titres français.

Malgré toutes ces initiatives, l’expérience de la salle manque aux cinéphiles et critiques, comme le résume bien Richard Brody dans son article du New Yorker. Et surtout, les distributeurs et exploitants souffrent de la crise économique. Cohen Media a licencié tout son personnel lié à la distribution et fermé le bureau de New York. Film at Lincoln Center s’est séparé de 50 % de ses employés. Ces quelques exemples montrent à quel point le système américain diffère du système français, dans lequel les sociétés et organisations tentent, malgré les tensions financières, de maintenir leurs employés en place.

Côté festivals, toutes les manifestations jusqu’à juin ont été annulées. SXSW continue sa collaboration avec Amazon et va mettre à disposition, le 27 avril, une collection de courts sélectionnés cette année. Tribeca a monté un partenariat avec Facebook et son headset Oculus pour une partie de sa programmation, et notamment les programmes de réalité virtuelle. La plupart des festivals régionaux ont pris la décision de ne pas reporter mais d’annuler l’édition 2020 (San Francisco…). Pour le moment, les festivals de l’automne sont maintenus (Telluride, TIFF, NYFF, COLCOA…).

QUÉBEC

L’édition 2020 du festival Fantasia, qui devait commencer le 16 juillet, est reportée à plus tard cet été. Compte tenu de l’annulation de tous les rassemblements culturels par la Ville de Montréal jusqu’au 2 juillet, mesure qui pourrait être prolongée, la direction de ce festival de films de genre très populaire au Québec a pris la décision de reporter l’événement, et communiquera sur de nouvelles dates dès que possible.

Le Prix collégial du cinéma québécois (PCCQ) 2020, parrainé par Québec Cinéma, a été attribué au film Antigone de Sophie Deraspe. Les mesures liées à la pandémie ont rendu impossibles les délibérations nationales prévues initialement le 27 mars, ainsi que plusieurs délibérations locales dans certains collèges. C’est donc un vote électronique qui a eu lieu parmi 45 cégeps à travers le Québec pour déterminer le film gagnant. Le PCCQ, qui rassemble plus de 1 000 participants chaque année, permet aux étudiants de se sensibiliser au cinéma et de développer leur sens critique ainsi que leur habileté à défendre leur point de vue.

AMÉRIQUE LATINE

ARGENTINE

Le 22 avril, l’Ambassade de France en Argentine lance une chaîne de films français sur la plateforme locale Qubit, avec 29 titres disponibles en TVOD.

L’Argentine annonce son retrait d’Eurimages en 2020. Luis Puenzo, président de l’INCAA depuis décembre 2019, présente une série de mesures de gestion de la crise et cette décision en fait partie.

D’après l’INCAA, la plateforme Cine.ar Play a triplé son public ces 2 derniers mois.

Le Festival de Mar del Plata se tiendra du 21 au 30 novembre, sous la responsabilité de son nouveau président Fernando Juan Lima, si la situation sanitaire le permet.

 BRÉSIL

Cineglobo Cinemas ouvre 2 de ses salles le week-end du 17 avril (à Santa Rosa et Três Passos), et accueille 16 spectateurs au cours du week-end. La programmation est annoncée jusqu’au 29 avril.

COLOMBIE

La société de distribution Cineplex lance la plateforme Cineplay. Celle-ci avait commencé à être développée depuis plusieurs mois afin de diffuser des films colombiens dans plusieurs pays (Cineplex détient les droits internationaux de plusieurs productions locales). Étant donné la situation actuelle, la société a décidé de mettre son catalogue en ligne pour la Colombie. Quelques productions françaises y figurent, comme Médecin de campagne, La Belle et la meute ou La Villa.
(https://www.cineplex.com.co/cineplay/).

Cinema Paraiso, salle appartenant à la société de distribution Babilla Ciné, lance également le programme « Cinema Paraiso en casa » proposant en VOD les films de son catalogue.

MEXIQUE

L’IMCINE, homologue du CNC au Mexique, offre gratuitement un catalogue de films, de séries, de documentaires mexicains et des titres d’animation.

Le Festival de documentaires Ambulante propose, du 29 avril au 28 mai, un programme de documentaires en ligne appelé « Ambulante en casa », accessible gratuitement depuis le territoire mexicain.

ASIE

CHINE

Selon une enquête menée en mars par Maoyan (la billetterie en ligne chinoise) et China Film Association à propos de l’avis en général sur le cinéma, plus de 70 % des personnes expriment une forte envie de retourner dans les salles à leur réouverture.

Les films étrangers les plus attendus en salle par le public chinois sont : Mulan, Bad Boys For Life, Les Filles du Docteur March, L’Extraordinaire Mr Rogers, Le Voyage du Dr Dolittle, Jojo Rabbit et Marriage Story.

Qu’est-ce qui convaincra les spectateurs à retourner en salles ? 59 % parlent de l’application de mesures de précaution sanitaires, 58 % mentionnent le prix du billet et 40 % la qualité des films proposés. En revanche, 18 % préfèrent attendre de voir ce que les autres feront lorsque les cinémas ouvriront de nouveau.

De fin janvier au 15 mars 2020, la Chine a vu l’annulation ou le report de la sortie de 44 productions ou coproductions nationales et de 16 films importés. Cette période de l’année en 2019 a représenté 14 % des recettes annuelles. En 2020, le box-office chinois pourrait baisser de 40 % à 50 %.

Pendant la courte réouverture des cinémas en mars, DS Movie, un des comptes les plus populaires sur le cinéma au sein du réseau social Wechat (10 millions d’abonnés), a fait une enquête sur les films de catalogue que le public aimerait voir en salle. 2 titres français se trouvent dans le top 5 du public :





















  1. Léon (1994) : 52,3 %
  2. La saga Harry Potter: 51,2 %
  3. Avatar (2009) : 49,2 %
  4. L'Été de Kikujiro (1999) : 36,2 %
  5. Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (2001) : 34,5 %
D’après le China Economic Daily, 5 328 sociétés impliquées dans le cinéma ou la télévision ont été dissoutes depuis le début de l’année (soit 1,78 % du chiffre de 2019). Pendant la même période, 8 000 sociétés liées à l’exploitation cinématographique ont été enregistrées, 25 % de moins qu’en 2019. Le journal préconise la nécessité pour les industries du cinéma et de la télévision d’accélérer leur digitalisation et de se tourner vers internet. Et ceci, en incluant toutes les organisations et les acteurs au sein de l’industrie afin de remodeler les méthodes de production, les structures organisationnelles, et les valeurs de l’industrie même. De janvier à fin mars 2020, 2 263 sociétés liées à l’exploitation en salle ont fermé définitivement.

Le 14 avril, la société Wanda Film a déclaré être déficitaire de 71,5 à 84,6 M€ au 1er trimestre 2020, contre un chiffre d’affaires positif de 52 M€ à la même période en 2019. Ceci est dû à la fermeture de l’ensemble des salles du groupe depuis le 23 janvier 2020, qui est depuis donc sans revenus mais toujours assujetti à de nombreux frais fixes.

Alibaba Pictures, la filiale cinéma du géant du net Alibaba Group, annonce des pertes de 143,5 à 156 M€ pour le 1er trimestre 2020, soit une hausse de 330 % de ses pertes. Ces dernières sont dues d’une part à la situation difficile pour le cinéma en Chine en 2019, puis à l’arrivée du Covid-19 en janvier 2020. Dans son rapport à la bourse de Hong Kong, Alibaba Pictures note une incertitude supplémentaire dans tout l’environnement opérationnel du secteur : cinémas fermés, productions suspendues et fréquentation des salles en hausse de seulement 0,5 % en 2019.

Le Festival de Pingyao, dirigé par Jia Zhangke et avec Marco Müller comme directeur artistique, a confirmé, lors d’une conférence de presse à Pékin, la tenue de la prochaine édition à partir du 10 octobre 2020.

Pendant la 1re semaine du Nouvel An chinois et de la fermeture des cinémas, les souscriptions aux plateformes chinoises de streaming ont progressé à 310 millions d’abonnés (contre 289 millions fin 2019). Chaque jour, en moyenne, les internautes ont passé 98 minutes sur les plateformes. Le public a principalement regardé des drames médicaux, des comédies, des films familiaux, des Rom-coms et les grands classiques du cinéma et de la télévision. Les plateformes les plus regardées ont été Bilibili (111 minutes/jour), Mango TV (88 minutes/jour) et iQiyi (74 minutes/jour).

Depuis le début de la crise du Covid-19, les plateformes chinoises ont mis en ligne 26 de leurs nouvelles productions (dont la moitié sur iQiyi). Ces fictions produites par et pour les plateformes ont connu un doublement de leurs visionnages comparé aux chiffres moyens de 2019. Les revenus des productions des plateformes pour le 1er trimestre 2020 sont de plus de 65 M€, dont 23,2 M€ pour iQiyi et 18,1 M€ pour Youku. Les productions les plus populaires sont les adaptations littéraires ou audiovisuelles. À ce jour, 29 de ces fictions internet cumulent chacune plus de 56,5 M€. Il est courant que le budget de ces productions dépasse 1,3 M€ par titre.

Concernant la VOD, le mois de mars voit des chiffres en baisse avec 6 films vu sur internet ou à la télévision en moyenne par personne contre 7 films par personne en février. Cela est probablement dû au retour au travail d’une majorité de la population et donc de la diminution du temps alloué aux loisirs. 73 % des personnes interrogées ont payé pour voir les films sur Internet. Pourtant, le montant acceptable pour 86 % d’entre eux est de moins de 1,3 € par film, considérablement moins que les 4,8 € du prix moyen pour la salle.

Sony investit 400 M$ dans le groupe chinois Bilibili et sa part passe à 4,98 % de la société. Bilibili est un site de partage de vidéos qui propose des films ainsi que des vidéos de musique, danse, science et technologie, divertissement, théâtre, mode et même des films publicitaires. Bilibili fournit également un service de diffusion en direct interactif et de jeux vidéo. Son public est très jeune et en fait une plateforme très attractive. Sony entend ainsi collaborer avec Bilibili en Chine dans le domaine de l’animation et du jeu vidéo. Cette année, Bilibili a été partenaire de MyFrenchFilmFestival, présentant 14 courts-métrages du programme 2020 et ce du 23 janvier au 11 mars.

Si les employés des grandes chaînes de cinéma en Chine ont été payés depuis la fermeture des salles en janvier, nombreux sont ceux qui n’ont reçu que 70 % du salaire minimum, soit à peine plus de 100 €/mois. Certaines sociétés comme CGV commencent à licencier jusqu’à 30 % de leurs équipes.

Après le lancement de l’idée d’utiliser les salles de cinéma pour d’autres activités que les projections, certains sites ont commencé à mettre en place une offre de location de leurs salles pour les photos si prisées de jeunes mariés. En Chine, à l’occasion d’un mariage, les couples demandent à des agences de préparer un livre photo. Un cinéma a même posté sur les réseaux sociaux « Prenez des photos sur le thème du cinéma. Photographiez ce que vous voulez comme vous le voulez ». Dans certaines villes l’offre est de 13 € de l’heure et de 78 € pour la journée. Lumière Pavilion, chaque année partenaire du Panorama du Cinéma français en Chine, propose ce service dans plusieurs de ses cinémas.

La télévision chinoise a aussi profité du confinement. Pendant les 10 premiers jours des vacances du Nouvel An chinois, les téléspectateurs ont passé une moyenne de 347 minutes devant leur petit écran, une hausse de 13 % par rapport à 2019.

CORÉE DU SUD

Dans ce pays où la majorité des salles sont toujours ouvertes, le box-office ne finit pas de battre des records de (faible) fréquentation. Le Conseil du film coréen (KOFIC) a publié les chiffres de mars 2020, les plus bas jamais enregistrés pour ce mois, avec 1,83 million de tickets vendus. Un chiffre à comparer avec les 14,7 millions vendus en mars 2019. Dans ce contexte, les principaux studios coréens et américains ont annulé la sortie de leurs titres.

Malgré la contraction de près de 90 % du marché, certains distributeurs indépendants tirent leur épingle du jeu avec des reprises en l’absence de « gros » titres et de nouveautés notables. Ainsi, c’est La La Land qui se hisse à la tête du box-office pour la journée du mercredi 22 avril avec 2 928 entrées, devant 1917. Notons la bonne performance de Cinema Paradiso qui est 5e avec 1 028 entrées. La Palme d’or chinoise Adieu ma concubine, dont la ressortie nationale est prévue le 1er mai, cumule plus de 1 800 préventes. La situation devrait évoluer avec la sortie de Les Trolls 2 - Tournée mondiale, malgré le boycott des cinémas CGV et Lotte Cinémas (cf. Note n°4).

Concernant les films français, Semicolon (filiale du groupe Naver) sort le 23 avril le titre Chanson douce et Challan sortira la semaine suivante le film de Cédric Klapisch Deux moi. Les spectateurs coréens auront l’occasion de voir pour la 3e fois en 6 mois François Civil sur les écrans, après Mon Inconnue (93 000 entrées) et Le Chant du loup (24 000 entrées).

Le gouvernement coréen a annoncé le 21 avril un train de mesures supplémentaires pour soutenir le secteur du cinéma. Parmi celles-ci, une baisse de l’équivalent local de la TSA qui passe de 3 à 0,3 %, un budget de 9 milliards de wons (6,7 M€) d’achat de places qui seront distribuées au public, et un autre de 3 milliards de wons pour soutenir des événements et projections spéciales. De plus, le KOFIC annonce qu’il subventionnera les frais de désinfection des salles pour un montant compris entre 250 € et 2 000 € selon la taille des cinémas. Les cinémas qui accueilleraient ultérieurement des spectateurs malades du Covid-19 auront droit à ce dispositif une seconde fois.

JAPON

L’initiative Save Our Cinemas qui appelle les autorités japonaises à soutenir les cinémas indépendants de l’archipel (cf. Note n°4) reçoit le soutien de cinéastes français. Sollicités par Abi Sakamoto, grande passeuse du cinéma français au Japon et programmatrice historique de la salle de l’Institut français de Tokyo, les cinéastes Olivier Assayas, Arnaud Desplechin ou bien encore via la SRF Guillaume Brac, Nicolas Philibert, Pierre Salvadori et Catherine Corsini ont ajouté leurs noms à la pétition initiée par des personnalités de l’exploitation des mini-theaters japonais et de nombreux cinéastes nippons. Lors d’une conférence de presse le 15 avril, le cinéaste Nobuhiro Suwa a souligné le rôle essentiel de ces salles pour la diversité de l’offre culturelle, et rappelé que 1 000 films parmi les 1 300 sorties annuelles au Japon n’étaient diffusés que dans le réseau des salles indépendantes alors que celles-ci ne représentent que 12 % des écrans.

Par ailleurs, la campagne Mini-Theater AID Fund, elle initiée par les cinéastes Koji Fukada and Ryusuke Hamaguchi, a levé 177 millions de yens (1,5 M€) auprès de 16 500 donateurs.

Pour rappel, un groupement de 13 petites salles du Kansai (région d’Osaka et Kyoto) a également sa propre campagne Save Our Local Cinemas qui propose au public de le soutenir via l’achat d’un T-shirt.

Uplink annonce le report de l’ouverture de son nouveau cinéma à Kyoto (3 salles), initialement prévue en avril, au 21 mai.

De nombreux distributeurs préparent la réouverture des salles prévue actuellement le 7 mai. Ainsi, Kino Films a maintenu la sortie d’Anna au 9 mai. Plusieurs autres distributeurs ont avancé leur date de sortie afin de tenter de bénéficier de cette période de moindre concurrence en l’absence de nombreux titres japonais et américains qui ont été déprogrammés. Pour le mois de mai, outre le film de Luc Besson, les sorties françaises suivantes sont annoncées : Donne-moi des ailes (Klockworx) le 15 mai, et Le Jeune Ahmed (Bitters End) ainsi que Psychomagie, un art pour guérir (Uplink), tous 2 le 22 mai.

TAÏWAN (avec l’aide du Bureau Français à Taipei)

Malgré la pression des multiplexes et des principaux exploitants, le gouvernement a tranché et refuse d’ordonner la fermeture des salles de cinéma. Ces exploitants espéraient pouvoir ainsi justifier des licenciements et renégocier leurs loyers.

La plupart des distributeurs de films indépendants maintiennent les sorties en salle et bénéficient de conditions inédites pour des films non hollywoodiens, tel Light Year Image qui sort Chambre 212 sur une combinaison de 34 salles dans 11 villes. Il est difficile d’évaluer à ce stade si ce choix s’avérera rentable, le box-office se maintenant péniblement à 20 % de son niveau habituel. Cette stratégie semble permettre à des films fragiles de rester à l’affiche largement au-delà de la 1re semaine et de toucher des publics qui leur sont habituellement inaccessibles.

Le report de sorties en France impacte le calendrier de sortie de plusieurs distributeurs taïwanais et, par effet rebond, la programmation de certains festivals. C’est le cas pour Effacer l’historique dont la sortie française du 22 avril a été repoussée. Le report de la sortie taïwanaise a poussé le distributeur à retirer l’avant-première envisagée au Festival de Taipei.

Une opération spectaculaire de fermeture simultanée de plusieurs plateformes de piratage a eu lieu à Taïwan, dont la plus importante, Fenglin.com, suivie de multiples arrestations. Les têtes pensantes derrière certaines de ces plateformes étaient de simples étudiants. Ces arrestations ont créé de nombreux débats publics sur la propriété intellectuelle et la valeur marchande des œuvres culturelles et audiovisuelles. Une partie du public, qui défend le droit d’accéder à des contenus étrangers non disponibles à Taïwan par ces plateformes illégales, exprime son mécontentement et juge l’offre légale trop peu attractive. Cela concerne notamment certains contenus américains.

Les plateformes de la New Media Entertainment Association (NMEA), tels que iQiyi Taïwan, LINE TV, Tencent Video Overseas, WeTV, myVideo, GagaOOLala, C Channel, etc. ont annoncé que leurs nombres d’abonnés et recettes avaient été multipliés par 2 ou 3 du fait de la crise sanitaire et des mesures gouvernementales contre le piratage.

EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE

BULGARIE

Les 2 salles « culturelles » de Sofia, Euro Cinema et le Centre culturel G8, fermées depuis le 8 mars se demandent si elles pourront jamais rouvrir. Les pertes financières sont telles que la question se pose avec acuité. 17 personnes travaillent dans ces 2 salles. Si le plan soumis à l’aide gouvernementale est accepté, il resterait néanmoins à l’entreprise à payer 40 % des salaires – ce qui, sans revenus, paraît difficile, d’autant que, pour le moment, les salles doivent continuer d’acquitter leurs loyers…

Le distributeur Alexandra Films représentant Warner, la Fox et Columbia a conservé la date de sortie du nouveau film de Christopher Nolan, Tenet, au 17 juillet, car il espère que les cinémas rouvriront vers la fin du mois de juin. Forum Film (Disney, Paramount, Universal et MGM), de son côté, compte aussi sur une réouverture au début de l’été et continue de planifier quelques sorties durant la saison.

HONGRIE

Depuis le 21 avril, la société d’exploitation Budapest Film a lancé le « Budapest Telecommunication Cinema », plateforme sur laquelle 5 cinémas de la capitale vont donner accès à certains films. Le préachat du billet (990 forints) une fois effectué, le consommateur reçoit un email de confirmation avec le lien qui ne s’active qu’à un moment précis de manière à ce que la projection soit « collective ». La semaine passée, les journalistes ont de cette manière assisté à la projection de presse du film Les Invisibles de Louis-Julien Petit (que le distributeur Mozinet a acheté et devait sortir). La projection commence avec ouverture de l’écran du cinéma Puszkin, quelques mots d’introduction de la directrice, le trailer d’Europa Cinemas (le Puszkin est membre du réseau) et le film est lancé…

POLOGNE

Des cinémas polonais se sont mis à prévendre des places pour des films qui sortiront à la réouverture des salles afin de maintenir à flot l’économie des salles en question. Néanmoins, le gouvernement polonais a annoncé un planning de déconfinement à compter du 20 avril en 4 étapes avec mesures de distanciation, masques obligatoires dans les lieux publics, maintien du télétravail quand c’est possible :

1re étape : réouverture des parcs, des églises, et des magasins avec au moins 15 m2 par personne.

2e étape : musées, bibliothèques…

3e étape : événements sportifs jusqu’à 50 personnes (sans public).

4e étape : salons de massage, clubs de fitness, théâtres et… cinémas. Toutes ces étapes se feront uniquement si l’étape précédente a montré un recul de l’épidémie et un regain de l’activité économique.

Comme partout, les fenêtres entre les sorties salle et la VOD ont été écourtées, et certains films sortent directement en VOD.

RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

Les Tchèques montrent un regain d’intérêt pour les vidéothèques, cependant que les cinémas perdent 218 millions de couronnes par mois. HBO, bien qu’elle ne publie aucun chiffre, reconnaît avoir une hausse positive de ses abonnés. La société Aerofilms a un portail, aerovod.cz : les ventes sur ce portail ont été démultipliées depuis le début du confinement. Un autre portail, dafilms.cz (2 000 films environ), connaît également un intérêt plus que croissant puisqu’il a multiplié par 5 le nombre de ses spectateurs. Si, au début du confinement, les visionnages se faisaient à toute heure du jour, désormais les utilisateurs reviennent à une consommation classique vespérale. Les Tchèques se demandent si, après la crise, ne se dessinera pas un rapprochement à long terme des festivals et des plateformes, de même qu’ils prévoient une réduction de la fenêtre avant la sortie VOD.

ROUMANIE

L’application mobile de services bancaires qu’a mise en place la société britannique Revolut Fintech a 1 million d’utilisateurs en Roumanie. Elle a constaté un impact sur le divertissement en ligne, mais les transactions sur les jeux sont bien plus importantes que sur le streaming : HBO a vu une augmentation de 25 %, Netflix de 11 % et les jeux de… 176 %.

RUSSIE

La ministre de la Culture a demandé au ministère du Développement économique d’intégrer la production cinématographique dans la liste des secteurs industriels les plus affectés par la crise, après que ce ministère eut demandé au Premier Ministre d’y inclure la branche de l’exploitation. Les distributeurs se tournent également vers le gouvernement pour demander une aide. Le secteur cinématographique, tous domaines confondus, devrait accuser un manque à gagner d’environ 1 Md€.

Les 2 principaux festivals de cinéma de Russie (à Moscou et à Sotchi) sont tous deux reportés à l’automne.

Les salles du cinéma du pays sont fermées.

Le calendrier prévisionnel continue d’envisager des sorties dès juin (#jesuislà) et durant l’été (La Daronne), mais des sources non officielles estiment qu’elles ne rouvriront pas avant octobre ou novembre. Entre-temps, les films sortis en salle avant le confinement sont déjà sur les plateformes locales, y compris ceux des majors américaines, cependant que d’autres ne sortiront pas en salle et sont déjà accessibles online (Les Trolls 2 : Tournée mondiale).

Roskino, l’instance de promotion du cinéma russe, avant d’apprendre la tenue du Marché du film de Cannes online fin juin, a annoncé organiser son propre marché online de films russes en mai.

EUROPE OCCIDENTALE

ALLEMAGNE

Les cinémas indépendants sont en souffrance. D’une manière générale, la crise actuelle pourrait avoir comme résultat leur disparition, comme le fait remarquer dans une interview Sascha Keilholz, nouveau directeur du Festival de Mannheim-Heidelberg. Alors que les multiplexes peuvent compter sur leurs réserves, les cinémas indépendants subissent de plein fouet les conséquences de la suspension de leur activité. Les cinémas d’art et essai allemands alertent sur la situation. Netflix et les plateformes de streaming profitent quant à eux de la situation et pourraient voir leurs audiences grandir encore davantage grâce aux sorties de films online.

À l’image des « drive-in » aux États-Unis, quelques initiatives de cinéma en plein air ont vu le jour, comme à Offenburg par exemple. Le principe est de voir le film installé dans sa voiture, avec interdiction d’en descendre. Face au succès de l’événement qui avait initialement été mis en place pour le week-end de Pâques, l’opération a été prolongée jusqu’au 26 avril. Tout a été prévu : les tickets sont scannés à travers la vitre fermée, le son accessible en se branchant sur la fréquence radio indiquée, l’emplacement sur le parking indiqué par l’équipe d’accueil.

L’AG Filmfestival est une association qui représente à une échelle nationale les droits des festivals de films en Allemagne, et compte depuis sa création, en juillet 2019, 99 membres. Les membres fondateurs comprennent les festivals de films les plus importants et les plus anciens issus de toutes les régions d’Allemagne. Le but de cette association est de créer un réseau de solidarité entre festivals pour optimiser les conditions de ces derniers et favoriser la promotion de leurs activités. Ce genre d’initiative prend plus que jamais tout son sens dans un moment de crise comme celui engendré par le Covid-19.

L’AG Filmfestival a convenu à l’unanimité de la création d’un cahier des charges afin de déterminer les conditions de coopération équitable des festivals en rapport avec les films, les cinéastes ou entre eux. Ce code d’éthique constitue la base d’un travail commun et, surtout, la possibilité pour les festivals d’interagir de façon solidaire. Fin mars, face à la crise du Covid-19, l’AG Filmfestival a mis en place un service d’information temporaire afin de pouvoir partager et échanger sur les sujets d’actualité et effectue un sondage interne pour identifier les questions les plus urgentes et les champs d’action possibles. Cela concerne notamment un certain nombre de questions juridiques qui doivent être clarifiées, par exemple les contrats et annulations ou encore les subventions et parrainages. Beaucoup de petits festivals sont en effet dépassés par la situation qui soulève des questions complètement nouvelles et implique une redéfinition intégrale des objectifs.

ESPAGNE

La ministre du Travail, lors d’une intervention au journal télévisé le 17 avril, annonce que le secteur culturel, et en particulier les lieux de loisirs, pourrait être affecté jusqu’à la fin de l’année. Ceci met en question le maintien du Festival de San Sebastian, mais aucun communiqué n’a été fait par les organisateurs de l’événement.

Le même 17 avril s’est tenue une réunion avec les présidents des différents syndicats du secteur (producteurs, distributeurs, exploitants, comédiens, etc.) et avec les ministres des Finances et de la Culture et des Sports qui ont confirmé que les salles ne rouvriront probablement pas avant décembre et les tournages étrangers ne seront pas accueillis en 2020. Ils s’engagent à créer des groupes de travail au sein de leurs ministères pour proposer des mesures de survie du secteur qu’ils présenteront au Conseil des ministres cette semaine (20 avril).

Après avoir apporté son soutien en France, en Italie et au Royaume-Uni, Netflix offre une aide de 1 M€ aux artistes et techniciens espagnols du cinéma et de l’audiovisuel.

La salavirtualdecine.com fera une avant-première en ligne du film The Booksellers au tarif spécial de 1 € pour la Fête du livre le 23 avril.

GRÈCE

Le New York Times consacre cette semaine un article à la belle et originale initiative du Festival international de Thessalonique, qui a passé commande auprès de 8 réalisateurs grecs et 14 réalisateurs internationaux de renommée mondiale de films courts traitant du confinement et entièrement réalisés pendant le confinement. L’idée, qui provient du directeur artistique du festival Orestis Andreadakis, lui a été inspirée par sa lecture du livre Espèces d’espaces de Georges Perec. Parmi les participants notons Jia Zhangke, Ildiko Enyedi, Albert Serra, Denis Côté, Rachel Leah Jones et bien d’autres...

ITALIE

Roberto Cicutto, désormais à la tête de la Biennale (dans le giron de laquelle se trouve le Festival de Venise), a voulu prendre place sur les échiquiers italien et international en émettant plusieurs recommandations pour le secteur cinématographique et audiovisuel :

- Prendre en compte l’ensemble des programmes audiovisuels et pas seulement les films et séries télévisées ;
 - faire en sorte que les diffuseurs n’accèdent pas au statut de producteurs pour les œuvres qu’elles achètent ;
- renforcer la programmation des productions et coproductions nationales ; 
- réaffirmer l’importance des mécanismes de crédit d’impôt pour les productions nationales et internationales ;
- créer un fonds renouvelable pour soutenir les exportations et attirer les investissements étrangers en Italie 
- renforcer les tournages en studio ;
- mieux diffuser les œuvres de patrimoine

Les Italian Screenings, soit les présentations de programmes italiens aux acheteurs internationaux, vont se dérouler de manière virtuelle. La 17e édition de ce marché se tiendra ainsi en ligne du 21 au 24 juillet, alors qu’il avait l’habitude d’avoir lieu dans une ville différente chaque année. Il est organisé par Filmitalia de l'Istituto Luce Cinecittà en association avec l'Unefa (l'Union italienne des exportateurs de films), via la plateforme Festival Scope Pro. Le programme prévoit une quarantaine de films, pour la plupart des premières mondiales. La collaboration avec Festival Scope Pro se limite aux projections du marché, et non aux rendez-vous virtuels pour lesquels chaque société peut utiliser le service de son choix. Tous les exportateurs italiens devraient participer et s’ajouteront des vendeurs d’autres pays ayant des films italiens au sein de leur line-up.

Programmation insuffisante d’œuvres de cinéma à la télévision. La RAI a expliqué par des obstacles techniques, humains et financiers l’impossibilité d’une modification plus grande de sa grille de programmes. Elle s'engage toutefois à faire mieux et diffuser un film étranger chaque mardi et un film national chaque vendredi.

I Wonder s’essaye à la salle virtuelle. Pendant 10 jours, du 10 au 19 avril, en partenariat avec MYmovies, des films de I Wonder Pictures (l’initiative pourrait s’ouvrir à d’autres distributeurs intéressés) ont été projetés gratuitement dans une salle virtuelle de 2 604 places, soit exactement trois fois le nombre de places physiques de la salle du Palais Medica de Bologne (Andrea Romeo dirige I Wonder depuis Bologne). La salle est accessible à l'adresse www.mymovies.it/popupcinema.

Le TorinoFilmLab a lancé son premier atelier en ligne ScriptLab, réservé aux projets dans leur première phase de développement, le 16 avril.

NORVÈGE

Filmweb, le drive-in situé dans la périphérie d'Oslo, a accueilli 28 projections entre le 7 et le 14 avril pour près de 10 000 spectateurs et 17 films présentés. Les films sont projetés sur un écran de 18 x 7 mètres et le son est diffusé par des enceintes installées sur place et via une fréquence FM captée par les autoradios des véhicules. Les billets, vendus exclusivement en ligne, sont valables par véhicule et peuvent être utilisés par 5 personnes au maximum. L'accès aux 4 premières rangées coûte 375 couronnes norvégiennes (environ 33 €), tandis que les rangées les plus éloignées sont vendues au prix de 275 couronnes norvégiennes (environ 24 €).

PAYS-BAS

L’International Documentary Film Festival (IDFA), plus grand festival de films documentaires au monde, met en ligne gratuitement pas loin de 800 films de sa collection. Par ailleurs, le festival accueille depuis le 2 avril les projets pour sa prochaine et 33e édition qui doit se tenir du 18 au 29 novembre.

ROYAUME-UNI & IRLANDE

Celle que vous croyez de Safy Nebbou a effectué un démarrage record sur Curzon Home Cinema, la plateforme du distributeur Curzon, soit le meilleur lancement jamais recensé sur 3 jours. Le film restait en tête des films les plus regardés de la plateforme lors de sa 2e semaine de disponibilité. Sa sortie VOD avait été avancée par rapport à sa sortie prévue en salle le 8 mai.

Quant à elle, la plateforme de Curzon a enregistré une augmentation de 211 % de ses revenus sur le week-end qui vient de se terminer par rapport au même week-end l’an dernier. Cependant, les recettes du 17 au 19 avril ont diminué de 31 % par rapport au week-end précédent.

Le top 3 de la plateforme pour la période du 17 au 19 avril est très flatteur pour le cinéma français puisqu’il est intégralement tricolore :





















  1. Celle que vous croyez
  2. La Vérité
  3. Portrait de la jeune fille en feu 

 
Le top 3 de la plateforme MUBI est quant à lui le suivant, pour la période 13-19 avril :





















  1. Portrait de la jeune fille en feu
  2. Bacurau
  3. Lady vengeance 
Screen Ireland a annoncé des mesures supplémentaires pour protéger et soutenir le secteur de l'audiovisuel irlandais. Elles sont destinées à aider les équipes et les talents irlandais à développer des projets de qualité pour nourrir l’intensification de l’activité de production une fois que celle-ci sera possible. Les nouvelles dispositions comprennent un fonds de développement au programme (annoncé au début de l’année, il est donc renforcé pendant la crise) et œuvre par œuvre (long-métrage, émission de télévision…) si cette dernière n’est pas intégrée dans un programme. En plus, le fonds mettra également un soutien financier à disposition des entreprises qui ont besoin d'un soutien urgent en matière de trésorerie. Ce fonds est doté d'un montant maximal de 150 000 €, les entreprises pouvant demander un maximum de 5 000 €.

Screen Skills Ireland a quant à lui reconverti deux de ses programmes (et en a ouvert deux nouveaux) :

« Festivals and Events Funding Scheme » a été reconverti en « Skills Development Events Funding Scheme » pour aider les organisations et les festivals irlandais à proposer des événements en ligne ;

« International Bursary Award Scheme » a été reconverti en « Bursary Award Scheme » pour soutenir les professionnels qui entreprennent des formations pour l’amélioration de leurs compétences numériques.

Pour rappel, le BFI avait annoncé un programme de soutien d'une valeur de 4,6 M£ pour le secteur cinématographique britannique, selon la ventilation suivante :

Un fonds de continuation de 2 M£, qui doit être prêt fin avril, destiné aux productions britanniques indépendantes interrompues ;

un fonds de « résilience » BFI FAN Covid-19 doté de 1,3 M£, au profit des exploitants menacés de fermeture définitive ou de licenciement ;

un fonds de secours d'urgence Covid-19 doté de 500 000 £ en faveur des techniciens ;

un fonds de 800 000 £ pour soutenir les travailleurs indépendants ayant vu leurs contrats rompus de manière anticipée.

Tricia Tuttle, la directrice du BFI, a annoncé que le festival développera encore davantage son programme de réalité virtuelle/immersive ainsi que de projets interactifs lors de sa prochaine édition (la 64e) qui se tiendra du 7 au 18 octobre. À noter également, un focus consacré aux projets TV et aux séries web : une nouvelle plateforme sera inaugurée à cet effet. Un focus sera aussi dédié aux professionnels internationaux cherchant à établir des collaborations avec des professionnels anglais. Les inscriptions de films sont ouvertes jusqu’au 17 juin.

D’autres mesures, émanant d’autres organismes apportent leurs contributions :

2,5 M£ ont été provisionnées par The Film and TV Charity pour octroyer des prêts sans intérêt d’un montant maximal de 2 000 £ à destination des indépendants qui sont éligibles à une aide gouvernementale mais qui doivent attendre juin pour recevoir les aides prévues ;

soutiens multiples pour les professionnels indépendants qui peuvent être confrontés à de grandes difficultés matérielles et personnelles. Le BFI relaie tous les soutiens existants, The Film and TV Charity propose des ressources en ligne, une hotline 24h/24, et la BBC soutient ce programme à hauteur de 200 000 £.

SUISSE

La situation en Suisse reste vague. Jeudi dernier, le conseil fédéral a annoncé une stratégie de sortie, sans mentionner les cinémas :

Phase 1 (dès le 27 avril) : Ouverture des salons de coiffure et cosmétique, services médicaux. Toutes ces entreprises doivent présenter un concept de sécurité et hygiène pour les clients ;
Phase 2 (dès le 11 mai) : Ouverture des écoles ;
Phase 3 (dès le 8 juin) : À définir (bars, restaurants ? cinémas ?) 
Phase 4 (à définir) : Manifestations (open airs, festival, etc.).

Le festival Visions du Réel (51e édition en 2020), qui n’a cessé de grandir au fil des ans passant de 20 000 entrées en 2011 à plus de 45 000 l’an dernier, relève cette année, et face au Covid-19, le challenge d’une édition totalement digitale depuis le 17 avril et jusqu’au 2 mai, avec une programmation riche de 130 films, ainsi que de nombreuses masterclasses et débats. Parmi les masterclasses proposées, retenons côté français celle de Claire Denis, qui pourra être suivie en direct le mercredi 29 avril à 15h.

Côté pro, le débat consacré au Covid-19 et ses effets sur les festivals aura lieu le 26 avril à 18 h, en présence de Sergio Fant (Berlinale), Miguel Valverde (Indie Lisboa), Diana Sanchez (TIFF), Orwa Nyrabia (IDFA), Paolo Moretti (Quinzaine des Réalisateurs) et Emilie Bujès (Visions du Réel).

Daniela Elstner sera quant à elle l’invitée d’un « Industry Talk » le 28 avril à 18 h sur le thème « Film Industry under Corona-times »

MOYEN-ORIENT

Les séries du Ramadan sont à l’arrêt. Alors que le mois du Ramadan est habituellement source de nombreuses diffusions de séries télévisées, cette année particulière risque de chambouler les habitudes. À cause de l’épidémie du Covid-19, les producteurs ont décidé d’arrêter les tournages. De nombreux studios ont dû interrompre leurs activités et les épisodes des nouvelles séries restent inachevés. Au Liban et au Koweït toutes les productions sont suspendues. En Égypte, l’un des plus gros producteurs de séries, près de 80 % des tournages ont été arrêtés même si aucune mesure officielle n’a été prise. Au Moyen-Orient, les caméras continuent de tourner seulement aux Émirats Arabes Unis avec des règles strictes. Ainsi, le personnel non essentiel est exclu des plateaux et les studios sont constamment nettoyés. La demande de divertissement est croissante durant ce mois de jeûne, et des tensions entre les artistes et les investisseurs se font ressentir. 

QATAR

Le Doha Film Institute se réjouit du bilan très positif de la 6e édition de Qumra, son rendez-vous annuel des incubateurs de projets cinématographiques internationaux qui, après avoir été annulé physiquement, s’est finalement tenu en ligne du 20 au 25 mars. Ce projet, qui a rassemblé 46 projets et 100 professionnels de l’industrie, a reçu le soutien de nombreuses personnalités du cinéma dont Karim Aïnouz, Rithy Panh, Jessica Hausner, Tala Hadid, Annemarie Jacir, Claire Denis ou encore James Gray, qui ont tout de même pu participer à l’événement et être présentes virtuellement. Les producteurs étaient également nombreux : parmi eux, Didar Domehri, Catherine Dussart, Dora Bouchoucha ou encore Jean des Forêts.

LA VIDÉO À LA DEMANDE FACE AU COVID-19 

Un marché en croissance malgré la crise…

Plus de 60% de croissance pour la consommation mobile de streaming vidéo en Asie du Est 

Face aux mesures de confinement, la consommation hebdomadaire de vidéo à la demande en Asie du Sud-Est est exponentielle selon un rapport de MPA. Ces tendances confirment la croissance continue du marché de la vidéo à la demande sud-asiatique. La consommation de streaming vidéo sur mobile a connu une croissance de + 60 % en Malaisie, aux Philippines et à Singapour entre le 20 janvier et le 11 avril. Au-delà des plateformes globales ou régionales (Amazon Prime Video, iQiyi, Netflix, Viu…), les plateformes locales connaissent également de bons résultats dans ce contexte particulier, c’est notamment le cas de Vidio (Indonésie), iWant (Philippines), meWatch (Singapour) ou LineTV (Thaïlande).

Un record pour Netflix en bourse

Malgré le déploiement de son nouveau concurrent Disney +, Netflix semble profiter de la crise sanitaire actuelle, du moins sur un plan financier. Le 16 avril dernier, l’action Netflix a atteint un nouveau record, s’échangeant à 440 $. Pour Disney, les bons résultats de sa plateforme ne suffisent pas à rassurer les marchés alors que ses parcs sont fermés et ses tournages suspendus.

…qui favorise les rachats et lancements de nouvelles plateformes.

HBO Max lancé à la fin du mois de mai 

Warner Media a annoncé le lancement de sa plateforme HBO Max le 27 mai prochain. Proposant plus de 10 000 heures de contenus, l’abonnement mensuel coutera 14,99 $. Les abonnés à HBO Now bénéficieront des services de la nouvelle plateforme SVOD dès son lancement.

La plateforme Vudu achetée par NBCUniversal 

Une semaine après avoir pré-lancé sa plateforme Peacock, NBCUniversal a annoncé faire l’acquisition de la plateforme Vudu. Jusque-là détenue par Wallmart, Vudu, plateforme AVOD (advertising video-on-demand), passe sous tutelle de NBCU à travers son site de vente de billets Fandango. 

Quibi : 1,7 million de téléchargements pour son application 

Lancée le 6 avril dernier, Quibi poursuit sa bonne lancée avec quelque 1,7 million de téléchargements pour son application. Pour rappel, Quibi, plateforme exclusivement mobile, propose des films, programmes de flux et d’actualité de moins de 10 minutes. Quibi propose une offre d’essai de 90 jours, l’abonnement est ensuite à 5 $ par mois (8 $ pour l’offre sans publicité). 

beIn lance sa plateforme de cinéma à la demande 

Alors que les cinémas sont fermés dans de nombreux pays de la région, beIn a annoncé la mise en place d’un service de cinéma à la demande en Afrique du Nord, Proche et Moyen-Orient, en partenariat avec les distributeurs. Disponibles dans une nouvelle catégorie « Cinéma » de beIn On Demand, les films seront diffusés par beIn avant leur sortie en salle. 

Lancement d’une nouvelle plateforme en Algérie 

En ce contexte de crise sanitaire mais également de Ramadan, la société de production algérienne Wellcom, a décidé de lancer sa propre plateforme de vidéo à la demande. La création de cette plateforme est le résultat d’une collaboration tripartite entre Wellcom, l’opérateur de télécommunications Ooredoo et Yassir, une plateforme de VTC locale.

UniFrance
© crédit photo : Trésor Cinéma


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