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Télévision

Annecy 2018 - Le SPI veut ouvrir des opportunités pour l’animation ado-adultes et adultes

Date de publication : 15/06/2018 - 08:32

Le tout récent collège Animation du Syndicat des producteurs indépendants (SPI) a tenu sa première conférence de presse au marché international du film d’animation, le 14 juin, et présenté ses axes de chantiers prioritaires.

Son positionnement général dans l’animation

Annoncé en mars dernier, le nouveau collège Animation du SPI est né du constat qu’une quarantaine de ses membres produisaient de l’animation, pour la télévision, le long métrage et le court métrage. A Annecy, Emmanuel-Alain Raynal (Miyu Productions) vice-président en charge de l’animation, Sebastien Onomo (Les Films d’Ici), Didier Creste (Everybody on the deck) et Priscilla Bertin (Silex Films) sont venus, aux côtés des délégués cinéma, Cyril Smet, et télévision, Emmanuelle Mauger, présenter leurs axes de travail.
D’une manière générale, le SPI veut faire valoir en animation ses valeurs de "diversité, d’indépendance et d’excellence" dixit Emmanuel-Alain Raynal, comme il le fait sur l’ensemble des autres activités qu’il représente. Parmi les adhérents qui produisent de l’animation, la plupart ont la particularité de ne pas produire uniquement ce genre, ou de produire des formats hybrides, mélangeant par exemple le documentaire et l’animation. Les œuvres d’animation produites sont majoritairement destinées à un public ado-adultes ou adultes, plutôt que préschool, une spécificité qui a évidemment une incidence sur sa vision des différents axes de travail.

Son positionnement sur France 4

L’annonce de la suppression de France 4 en linéaire constitue "une onde choc pour ensemble du secteur" constate le SPI, qui déplore l’absence de concertation avant la prise de décision : "Alors qu’est lancée une mission d‘experts, toute de suite est annoncé une réduction du périmètre". Dans ce contexte, ses représentants plaident pour une offre forte sur le linéaire mais aussi pour une réflexion à engager rapidement "sur une offre alternative sur le non linéaire, afin d’ouvrir des espaces pour la diversité de l’animation en termes de genres, sur l’animation adultes et ado-adultes. Des tranches qui ne sont pas cœur préoccupations des chaînes, alors qu’il y a toute une filière de l’animation qui existe et qui est très peu exposée". Pour eux, le développement d’une offre numérique du service public plus forte avec le basculement de France 4 en numérique peut donc constituer une opportunité pour répondre à l’absence d’investissements des chaînes sur ces programmes d’animation adultes et ado-adultes.
Le SPI est favorable pour "répondre à une ambition artistique" sur le numérique à ce que 20% des investissements globaux de France Télévisions soient consacrés à la production digitale native. Ces investissements doivent privilégier la création originale, avec une part importante de préachats. Une réflexion urgente est aussi à mener sur la question de la rémunération des auteurs sur le numérique.
Face à l’absence de réponse des pouvoirs publics sur le calendrier de l'arrêt de France 4 en linéaire à ce stade, le SPI souhaite, qu’avec une loi sur l’audiovisuel qui ne serait maintenant pas discutée au parlement avant septembre 2019, pouvoir mettre à profit cette période d’un an/un an et demi pour réfléchir à la construction de cette offre d’animation numérique ambitieuse. "Mais il ne faut pas arrêter France 4 avant d’avoir finalisé cette réflexion sur le non linéaire, ça serait une catastrophe", prévient-il. De plus pour les moins de 12 ans, le SPI estime que la question du maintien du linéaire "se pose" : "Il ne faut absolument pas que le service public abandonne la jeunesse." 

La réforme audiovisuelle doit aussi pour le SPI être l’occasion d’interroger la concentration de la production d’animation auprès des diffuseurs, qui ne joue pas en faveur du renouvellement des talents. Pour lui, le service public doit justement être le lieu de la création et de l’émergence de nouveaux talents.
Autre sujet plus technique en audiovisuel, le syndicat souhaite rouvrir des discussions avec le CNC sur le sujet des œuvres hybrides, par rapport au fonds de soutien et au crédit d’impôt en fonction du pourcentage d’animation dans ces oeuvres.

Ses priorités en long métrage

Sur le volet cinéma long-métrage, le SPI estime qu'il y a "un besoin de consolider un tissu de producteurs indépendants et un marché pour de l’animation jeune public mais aussi adultes" et souhaite travailler sur les dispositifs existants pour dynamiser ce secteur de l’animation.
Pour cela, il s’est fixé trois axes :
1/ Structurer un tissu de producteurs indépendants de long métrage d’animation. Il préconise de travailler sur des adaptations du soutien, constatant qu’aucun des films français d’animation produits l’an dernier n’a réinvesti son soutien automatique, et d’agir au stade sur le soutien au développement.
2/ Structurer un marché domestique. Pour cela, il plaide pour plus d’investissements des chaînes de télévision, et de travailler pour mieux répondre à certains besoins pour accompagner les films à la sortie via les aides à la distribution et dans dispositifs art et essai.
3/ Assurer plus de diversité des oeuvres dans les dispositifs de soutiens. Comme dans le long métrage hors animation, le SPI demande une révision du plafond et de la part des aides publiques dans le financement d’un film qui est aujourd’hui limité à 50% du budget d’un film, et 60% pour des 1ers ou 2es films ou des films dits fragiles, c’est à dire aujourd’hui pour tous genres confondus des films au budget de maximum 1,25M€. "Un montant qui n’a pas de sens en animation" a indiqué Sébastien Onomo, qui présente Funan en sélection à Annecy. Le SPI souhaite une redéfinition de ce qu’est un film fragile en animation.
Concernant l’intensité de l’aide publique, le SPI souhaite voir augmenter le plafond à 70 ou 80% du budget tous genres confondus.
Par ailleurs, pour des films d’animation auteur qui nécessitent d’aller chercher des financements internationaux, le syndicat demande une plus grande souplesse pour allier le crédit d’impôt aux coproductions internationales.

En court métrage, le syndicat veut renforcer la production d’animation, qui a une fonction de recherche et développement pour les talents et contribue à l’émergence des jeunes professionnels.

Enfin, le SPI a conclu sa conférence de presse en saluant la signature par le festival d’Annecy de la Charte sur la parité et la diversité dans les festivals, initiée par le collectif 5050 pour 2020 auquel ont adhéré beaucoup de membres du SPI, et a salué le travail mené par Les femmes s’Animent, Women in animation, mais aussi l’initiative "Noir n’est pas mon métier".

Sarah Drouhaud


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