Cinéma

Annecy 2015 - Trois questions à Guillermo Garcia Carsi, le créateur de "Pocoyo"

Date de publication : 16/06/2015 - 08:14

Dans le cadre du focus sur l'Espagne, pays invité de cette 39e édition du festival d'Annecy, le réalisateur est intervenu lors d'une leçon de cinéma, hier.

Créateur et réalisateur de la série Pocoyo au succès international ‒ Cristal pour une production TV au Festival d'annecy en 2006, Bafta de la meilleure série preschool ‒, Guillermo García Carsi a fondé El Señor Studio en 2009. Actuellement, il développe plusieurs projets pour Disney EMEA. Il a présenté une leçon de cinéma consacrée au character design. 

Comment définiriez-vous le terme de Character design ?

Un personnage, surtout dans un film d’animation, c’est ce qui va nous amenez à avancer dans le film, à le suivre dans ses aventures. Il faut qu’il soit pensé dans son entier et pas seulement de manière esthétique. Le terme de character design, c’est cela : c’est comment créer un personnage à la fois psychologiquement et physiquement. Comment ce que l’on voit mais aussi ce que l’on ne voit pas ont la même importance. Lors de la conférence, je me suis ainsi basé sur mes propres influences, sur ma façon de travailler mais aussi sur une sorte d’étude de mon personnage le plus connu, Pocoyo.


L’Espagne est cette année à l’honneur à Annecy. Est-ce qu’on peut parler d’un style espagnol dans l’animation ?
Pas tout à fait. Ou plutôt ce qui se fait actuellement, c’est l’antithèse de ce qu’il y avait avant. Car l’Espagne a vraiment gagné en importance mais aussi en qualité que depuis 15 ans seulement. En effet, avant les années 2000, il faut dire les choses comme elles sont : c’était laid. Il n’y avait pas véritablement de recherche esthétique et pas particulièrement de qualité artistique dans le pays. Mais depuis 15 ans, avec le développement de la technologie et la facilité d’accès, la qualité s’est grandement améliorée. Mais c’est aussi dû à une nouvelle génération qui a débarqué sur le marché à la fois plus curieuse et plus ouverte sur le monde avec des influences plus multiples. La formule a vraiment été changée et c’est pour le mieux.

Justement, vous parlez de l’accessibilité des technologies, mais comme tout le monde a désormais les mêmes accès, les mêmes possibilités, ne risquent-ils pas d’y avoir un effet de trop-plein dans l’animation, avec des œuvres d’une même qualité ?
C’est une bonne chose que tout le monde parte avec les mêmes chances et les mêmes possibilités mais surtout, cela place le curseur ailleurs. Car au fond, la technologie, c’est assez secondaire, ce qui compte avant toute chose, c’est d’avoir une bonne histoire. C’est très dur d’avoir un vrai bon scénario, de tenir un vrai bon récit. C’est ça qui fera la différence et qui fera que certains projets émergeront au-dessus des autres. Mais aussi les aides de l’état. En Espagne, par exemple, nous bénéficions de peu d’aides, qui ont été fortement réduites avec la crise, et le cinéma est un loisir très taxé donc qui rapporte finalement assez peu, cela coûte donc assez cher de produire un film d’animation dans notre pays. Si rien ne change, au bout de compte, cela pourrait également nous nuire.


Propos recueillis par Perrine Quennesson
© crédit photo : DR


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