Cinéma

Annecy 2015 - Christian Jacquemart : "Le long métrage va porter l'évolution du secteur de l'animation"

Date de publication : 16/06/2015 - 08:30

Quatre questions à Christian Jacquemart qui partage avec René Broca la responsabilité éditoriale du cycle de conférences "Organisation de production/Création" qui se déroulent à la Chambre des Métiers.

Comment présentez-vous ce cycle de conférences ?
On ne peut pas parler de ligne éditoriale, car elles sont très diverses. Nous essayons simplement d'être en phase avec l'actualité globale de l'animation. Il y a d'une part des conférences assez techniques, que nous avons pris l'habitude avec René de baptiser "Conférences cambouis", au cours desquelles on aborde les outils et les méthodes. Nous avons programmé les deux premières le mardi car nous pensons qu'elles peuvent intéresser les professionnels ayant un stand au MIFA, qui ne commence que mercredi. Mais nous essayons aussi d'être un peu plus glamour, comme ce sera le cas avec la conférence Weta Digital ou celle de Pierre Coffin qui devraient capter un plus large public, notamment les étudiants. Par contre nous savons pertinemment que la conférence sur les "Outils émergents" intéressera d'avantage ceux qui travaillent dans la R&D des studios. On l'organise chaque année. D'ailleurs avec le recul on s'aperçoit que certains outils ont réellement émergé alors que d'autres sont restés dans l'ombre.

Il se dégage néanmoins des tendances cette année ?
La première conférence "Outils collaboratifs et méthodes agiles" portera par exemple sur de nouveaux logiciels et de nouvelles méthodes pour améliorer à la fois la productivité et la qualité. Cela a déjà été expérimenté mais le but est de faire circuler ces connaissances, qui sont souvent nouvelles, entre les professionnels, afin d'essayer de voir ce qui se prépare pour l'avenir. Les années précédentes on faisait des études de cas sur des longs métrages, cette année on va essayer de voir comment on peut préparer l'image sur un film dans une conférence intitulée "Long métrage et création graphique". Elle traitera notamment de projets qui ne sont pour l'heure pas encore entrés en production. Et depuis quelques temps nous avons intégré une dimension VFX, car de plus en plus de films y ont recours, y compris en dehors du secteur de l'animation.

Ne trouvez pas qu'il y a une augmentation constante de la part technique dans la création ?
Je dirai plutôt que ce sont les outils qui changent, tout comme leur apprentissage. Il y a encore quelques temps tout passait par le dessin. Aujourd'hui tout est quasiment numérique. L'ordinateur a remplacé la boite de Caran d'Ache et les marionnettes. Mais heureusement les écoles françaises d'animation ont su franchir le pas et elles sont parmi les meilleures au monde. C'est par contre parfois plus lourd à mettre en oeuvre sur le plan financier.

Comment voyez-vous évoluer ce secteur ?
En France, je pense que le vecteur qui va porter l'évolution de l'animation, c'est le film de long métrage. On sait qu'environ 350 heures de séries télévisées se font par an. Cela ne va pas augmenter car les chaînes ont des quotas. Par contre le long métrage va pouvoir faire travailler d'avantage de gens, notamment tous ceux qui sortent des écoles chaque année. Certes produire des longs métrages d'animation est à la fois cher et difficile. Et le succès n'est pas toujours au rendez-vous. Il faut pouvoir trouver son public en salles et la concurrence est rude, y compris en Europe. Mais c'est très porteur. Ce n'est pas un hasard si le gros studio de post-production londonien Double Negative Visual Effects vient d'ouvrir son département long métrage d'animation.

Propos recueillis par Patrice Carré
© crédit photo : © CITIA


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