Cinéma

Annecy 2015 - Premier état des lieux chiffré de l'animation européenne

Date de publication : 17/06/2015 - 08:15

La Commission européenne et l’Observatoire européen de l’audiovisuel présentent ce matin le premier rapport sur l’animation lors d’un atelier organisé dans le cadre du Mifa d'Annecy. Ces premiers résultats se sont intéressés à des indicateurs clés tels que le volume des longs métrages d’animation produits en Europe, l’importance de l’animation européenne à la télévision ainsi que les performances du secteur.

C'est un épais volume de 68 pages qui ne constitue pourtant que la première étape d'un projet ambitieux entendant cartographier, de la façon la plus complète possible, l'industrie de l'animation européenne. La seconde partie sera en effet remise à la Commission européenne à la fin de l'année. S'appuyant sur les données décrites dans la première publication, elle comprendra une analyse plus approfondie du secteur.

Premier constat de base. 188 longs métrages d'animation (produits en 2014 ou dans les deux années précédentes) sont sortis en 2014 sur le territoire de l'Union européenne. Parmi eux, 107 étaient produits par des pays de l'Union. Mais leur PDM n'aura été que de 20%, contre une PDM moyenne de 33,3% pour la fiction. De leur côté, les 74 films d'animation américains ont raflé 71,6% de PDM. Entre 2010 et 2014, 250 films d'animation ont été produits en Europe, représentant 3% du volume global de production. Les principaux producteurs sont la France, l'Espagne et le Royaume-Uni qui représentent à eux seuls 40% de la production globale d'animation européenne. Mais des partenaires minoritaires tels que la Belgique, le Luxembourg ou l'Irlande se détachent.

Du côté de la circulation des œuvres, on constate que l'animation belge est celle qui voyage le plus avec une moyenne de distribution de 20,4 territoires par film. Cependant, c'est l'animation britannique qui domine en nombre d'entrées à l'étranger malgré un taux d'exportation plus bas. Au contraire, la France et l'Espagne font à l'international de faibles scores qui contrastent avec la vigueur de leur production. Mais pas un seul film européen d'animation ne figure dans le top 30, totalement monopolisé par les productions américaines. Et en tête du top 30 des films d'animation européens figurent Arthur Christmas (GB/US), Paddington (GB/France) Gnomeo and Juliet (GB/US), The Pirates! Band of Misfits (GB/US) et Sammy's avonturen: De geheime (Belgique).

Du côté de l'audiovisuel européen, c'est une vue d'ensemble du marché qui a été dressée, l'accent étant mis sur les chaînes jeunesse, dans l'attente d'une étude plus approfondie.

Le développement des chaînes visant spécifiquement la jeunesse a débuté aux États-Unis au cours des années 1980 avec l'apparition des chaînes dites de niche sur le câble et le satellite. En Europe, la France a été pionnière avec la création de Canal J en 1985. Le premier Disney Channel s'y est implanté en 1995, immédiatement suivi par les chaînes françaises Mangas et Teletoon+. De nos jours, le nombre de chaînes tant publiques que privées a explosé. Si les contenus Disney sont majoritaires, représentant 22% de l'offre sur l'ensemble des pays de l'Union, on note une forte présence de l'animation française sur les chaînes de pays tels que la Finlande, la Belgique, le Danemark et la Suède. Et beaucoup de chaînes privilégient leur production locale comme l'allemande Your Family Entertainment, rebaptisée depuis peu Fix&Foxi, Cbeebis au Royaume-Uni, Rai Gulp en Italie ainsi que les françaises Canal J, Gulli, Télétoon+ et Tiji.

Le rapport traite enfin brièvement des services de télévision à la demande tout en soulignant d'emblée la difficulté d'avoir accès aux données recensant visionnements et consommation globale de ces services, les principaux acteurs pratiquant une véritable rétention d'information. Il en ressort néanmoins que l'animation, notamment pour le jeune public, est devenue un enjeu majeur pour les poids lourds du secteur qui se sont lancés dans une politique d'acquisition de contenus tout en lançant des services spécifiques. Amazon a ainsi récemment annoncé un accord avec Viacom pour une exclusivité sur les "Nickelodeons show" tandis que Netflix mettait en place sur sa plateforme la section "For kids". Et c'est afin de l'alimenter, que l'opérateur a conclu des accords avec Disney, DreamWorks, Cartoon Networks et Mattei, pour ne citer que les principaux.

Le rapport intégral est consultable ici.

Patrice Carre
© crédit photo : © CITIA


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