Cinéma

Annecy 2015 - Janet Healy et Jacques Bled racontent la naissance des "Minions"

Date de publication : 19/06/2015 - 08:10

Fruit de la quatrième collaboration de Chris Meledandri et Janet Healy (Illumination Entertainment) avec Jacques Bled (Illumination Mac Guff) le film, réalisé par Pierre Coffin et Kyle Balda, sortira sur les écrans français le 8 juillet après avoir fait ses avant-premières à Londres puis Annecy.

Présenter Les Minions à Annecy c'était une évidence ?
Janet Healy : Je crois que c'est ma dixième venue au festival et j'adore être ici. C'est un public qui aime l'animation, qui la supporte du fond de son cœur, qui est extrêmement réactif. C'est palpable lors de chaque projection.

Comment est venue cette idée de faire des Minions les héros à part entière d'un nouveau film ?
Jacques Bled : On savait qu'il y avait un potentiel car on avait eu beaucoup de retours positifs sur les personnages et globalement sur cet univers. Il a fallu trouver un axe qui soit narratif et on a eu cette idée, de raconter tout leur parcours sous forme de prequel aux deux Moi, moche et méchant.
JH : Grâce au succès des deux précédents films, les Minions sont devenus populaires dans le monde entier. Et une question revenait sans cesse "Mais d'ou viennent les Minions ?" Alors on a commencé à construire l'histoire sur cette base de leur quête d'un maître particulièrement méchant. C'est tellement drôle.

Mais n'était-ce pas un défi de centrer un film sur des personnages qui parlent une langue imaginaire et ont tendance à tous se ressembler ?
JB : Le challenge était complet oui. C'est Kyle Balda et Pierre Coffin qui s'en sont chargés en sortant trois personnages de la troupe afin de les faire évoluer en les dotant de caractéristiques très différentes. C'était vraiment tout l'enjeu du film d'autant qu'on ne peut pas dire que leurs discours soient vraiment structurés. Donc on ne pouvait pas compter sur des dialogues.
JH : Les Minions étaient en effet un groupe très homogène et il a fallu les caractériser. Mais Pierre a accompli quelque chose d'exceptionnel, non seulement sur l'animation mais aussi sur les voix puisqu'il a fait celles de tous les Minions du film. Grâce à cela je peux à présent nommer beaucoup d'entre eux par leur prénom. C'est le fruit du travail d'une équipe d'animateurs absolument fabuleuse qui a développé une vraie proximité avec Pierre. Au plus fort de l'activité 750 personnes travaillaient sur le film.

Vous avez à présent une méthode de travail bien rodée ?
JH : C'est un mix entre différentes équipes, qui fonctionne très bien, chacun occupant des postes bien précis. Et la plus grande majorité de l'équipe est française.
JB : Nous avons fait 4 films ensemble depuis 2008. Tout est bien installé, le studio a grossi et nous sommes devenus très proches puisque Janet s'est installée à Paris.

Qu'est ce que les américains sont venus chercher en France ?
JB : Nos talents, c'est clair. En France il y a une culture de l'image et aussi un développement technologique de haut niveau. Mac Guff va avoir 30 ans l'année prochaine. Après bien sûr il y a le coût du travail qui est équivalent à celui des Etats-Unis, voire un peu supérieur. Mais à partir du 2e film, le crédit d'impôt a joué un rôle important et le passage à 30% devrait vraiment nous rendre compétitif par rapport à des pays ayant mis en place des systèmes équivalents.
JH : Le fait que le gouvernement français ait mis en place après le 1er film un crédit d'impôt qui va être prochainement amélioré a grandement contribué à la continuation de notre collaboration. En outre je trouve que les équipes françaises travaillent rapidement et avec beaucoup de précision. De fait cela permet de faire des économies très réelles.

Vous avez appris des choses précises avec les américains ?
JB : En termes de méthode, notamment de gestion de production bien sûr. Leur expérience au sein d'un gros studio nous a également permis d'anticiper de plus en plus. Nous avons aussi beaucoup appris en termes de flexibilité, notamment sur le scénario qui peut être remis en jeu à chaque étape. Il faut donc savoir s'adapter à cela tout en restant dans le cercle d'une économie définie.
JH : Je crois qu'on leur a appris la patience. Chris et moi avons travaillé pendant des années en studio pour tenter de cerner comment on pouvait faire des films qui touchent une audience globale. Et ils ont peu à peu compris que nous avions la capacité de mener à bien un tel projet, que ça ne nous faisait pas peur et que nous étions prêts à amener chaque film à son meilleur niveau possible.

Et vous Janet qu'avez vous appris avec les français ?
J'ai avant tout appris la passion. Je voudrai bien apprendre aussi le français. En tout cas c'est que je me dis chaque matin depuis environs trois ans. J'ai également découvert que nous avons beaucoup de choses en commun dans la façon de diriger des équipes. Mais je continue d'en apprendre tous les jours. Il y a un vrai sens de la beauté en France. Cela se manifeste dans la nourriture, dans l'architecture. Un peu partout.

Propos recueillis par Patrice Carré
© crédit photo : © Universal Pictures International France


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