Cinéma

Annecy 2018 – En 10 ans, le Brésil a produit plus de contenus animés que lors des 90 années précédentes

Date de publication : 14/06/2018 - 08:31

Invité d’honneur cette année au festival, le pays fête les 100 ans de son secteur de l’animation, dont la croissance atteint des niveaux sans précédent.

La cérémonie d’ouverture à Bonlieu s’est déroulée en présence de l’ambassadeur du Brésil en France, le ministre de la Culture Sérgio Sá Leitão étant resté à Annecy jusqu’au 12 juin. À l’occasion des 100 ans de l’animation brésilienne, le festival a choisi de mettre le pays à l’honneur cette année. Une date anniversaire qui correspond à une croissance record de son secteur, comme le prouvent notamment les deux Cristal du long métrage remportés récemment : Rio 2096: A Story of Love and Fury de Luiz Bolognesi en 2013 et Le garçon et le monde d’Alè Abreu en 2014, revenu pour une séance de dédicaces à Bonlieu.

"En dix ans, nous avons produit plus que lors des 90 années précédentes", résume le producteur Zé Brandão (Copa Studio), qui présente notamment un épisode de sa série TV Irmão do Jorel dans la catégorie films de télévision. Selon des données fournies par Apex-Brasil, l’agence brésilienne de promotion du commerce et des investissements, 2017 a été la meilleure année de l’industrie en 22 ans avec la sortie de sept longs métrages. Et 25 autres films sont actuellement en production. Les séries d'animation ont également gagné en popularité au cours des dix dernières années, le volume de production passant de 2 à 44.

Le Brésil a signé des traités de coproduction cinéma avec six pays, dont la France, ainsi qu'avec six États pour l’audiovisuel. Cinq autres sont en cours de négociation et trois nouveaux traités destinés à l’audiovisuel, déjà ratifiés, devraient entrer sous peu en vigueur avec la Chine, la France et l’Italie. Mais des coproductions se montent également. Dans ce cas, le coproducteur brésilien doit détenir un minimum de 40% des droits et les deux tiers des équipes doivent être constitués de citoyens brésiliens ou de résidents étrangers installés sur le territoire depuis plus de trois ans. Actuellement, les trois premiers partenaires de coproduction sont le Portugal, l’Argentine et la France.

Les soutiens financiers passent par des crédits d’impôt, mais aussi le Fonds brésilien du secteur audiovisuel (FSA). Géré par le ministère de la Culture au travers d'Ancine (l'Agence brésilienne du film), il a investi plus de 25 M€ dans les productions depuis 2007. Le marché domestique est caractérisé par une très nette progression de la consommation en VàD. En 2017, la fréquentation des salles, au nombre de 3 000, a baissé de 1,7% par rapport à l’année précédente, s’établissant à 181,2 millions de spectateurs pour une population de 210 millions de personnes. Les films brésiliens, de tous genres, y compris les coproductions, représentent 34,3% des sorties, mais un peu moins de 10% des entrées. Si on se focalise sur la seule animation, on obtient 30,7 millions de tickets vendus pour les longs métrages, mais seulement 464 900 pour les sept films brésiliens sortis au cours de l’année.

Le marché audiovisuel se caractérise notamment par une Pay TV qui ne pèse encore que 17,9 millions d’abonnés. Des chaînes qui diffusent moins de 14% de contenus produits par des indépendants brésiliens. Entièrement financée par la publicité, TV Globo est la première chaîne privée du Brésil, devant ses concurrents directs comme Record TV ou SBT, laissant loin derrière eux le réseau du service public TV Cultura. Un mastodonte qui s’appuie sur cinq grandes stations régionales – Rio de Janeiro, São Paulo, Olinda, Belo Horizonte et Brasilia –, auxquelles s’ajoutent une centaine de stations plus petites. Globosat a récemment lancé deux chaînes jeunesse, Gloob suivie durant l’été dernier de Globinho. Deux gros consommateurs de séries coproduites majoritairement avec l’ensemble de l’Amérique latine mais aussi l’Europe.

Outre une présence évidemment très importante cette année sur le Mifa (photo), avec 36 entreprises (plus du double de l’an passé) et une centaine d’invités, surtout en provenance de Rio de Janeiro et São Paulo, les productions brésiliennes se répartissent au travers de l’ensemble des compétitions du festival.

Long métrage
Tito e os pássaros de Gustavo Steinberg, Gabriel Bitar et André Catoto Dias

Court métrage
Guaxuma de Nara Normande

Court métrage Off-Limits
Garoto transcodificado a partir de fosfeno de Rodrigo Faustini

Court métrage Perspectives
Almofada de Penas de Joseph Specker

Films de télévision
Angeli the Killer - épisode Delírios de um amor louco
Irmão do Jorel - épisode Eject especial

Films de commande
A troca de Mateus de Paula Santos
DayOne "Sunshine" de Guilherme Marcondes
Leica "Everything in Black and White" de Mateus de Paula Santos

Patrice Carré
© crédit photo : Patrice Carré


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