Cinéma

Annecy 2023 - La Grande fabrique de l'Image investit le festival

Date de publication : 16/06/2023 - 08:07

Lors de sa venue au Festival d'Annecy, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak a poursuivi ses rencontres avec les structures de formation lauréates de La grande fabrique de l'image et avec l'écosystème qui entoure ces entités. 

A peine les lauréats de La Grande fabrique de l'Image annoncés à Cannes, la ministre de la Culture avait souhaité réunir plusieurs écoles, leurs étudiants, des producteurs et professionnels du secteur autour d'échanges en petits comités. Ces discussions avaient permis de souligner les synergies existantes, les métiers sous tension et l'apport de France 2030. Présente au Festival d'Annecy ces jeudi 15 et vendredi 16 juin, Rima Abdul Malak en a profité pour réitérer l'expérience avec des professionnels de l'animation.
 
Tout d'abord, la ministre a rencontré Film en Bretagne, représenté par Franck Vialle. La structure porte le projet Génération(s) Start Motion visant à développer un véritable hub international du stop motion. Ce projet se traduit à travers un partenariat formation-industrie avec deux sociétés de production (JPL Films, Vivement Lundi !) et deux studios (Personne n'est parfait, Pupp's Motion Studio) les plus performants dans l'animation stop motion en France. Ces sociétés étaient d'ailleurs représentées par leurs dirigeants Jean-François Le Corre et Jean-François Bigot.
 
Ce projet a également une dimension pédagogique via un partenariat avec l'Ecole européenne supérieure d’arts de Bretagne (EESAB). Le directeur du site de Lorient Roland Decaudin était présent pour l'occasion. Le dispositif comprend un plan pluriannuel de formation permettant de répondre à une demande de marché en croissance et de renouveler les talents. Il introduit une formation initiale généraliste et une formation continue de spécialisation. Les talents aguerris pourront également bénéficier d'une formation pour s'adapter aux nouvelles techniques. Les intervenants ont par ailleurs insisté sur l'importance du compagnonnage, indispensable transmission pour le stop motion.
 
TeamTO – Ecas
Deuxième rendez-vous de la journée avec l'Ecas. Initiée par TeamTO en 2017 afin de palier à un futur déficit de talents dans l'animation, l'école, située à la Cartoucherie à Valence, vise à aller chercher des personnes éloignées de l'emploi et naturellement doués pour l'animation. Via une formation extrêmement dense sur 8 mois, les 30 élèves réalisaient environ 2 000 heures d'animation pendant leur cursus. A l'issue de leur formation, TeamTO leur offre un premier emploi de 6 mois.
 
Au cours de l'échange avec la ministre, Guillaume Hellouin, président de TeamTO, a communiqué des résultats très probants. Sur les 118 élèves ayant validé leur formation, 98 évoluent au sein de TeamTO et 20 ont irrigué l'écosystème. France 2030 va permettre à l'Ecas de déployer son modèle à plus grande échelle et ouvrir sa formation et pratiques à d'autres studios. Un intervenant lors des échanges a loué cette approche permettant d'avoir une diversité très importante de profils au service de l'œuvre animée.
 
ArtFX
Le troisième temps d'échange fut avec l'école née à Montpellier en 2004 et depuis également déployée à Lille-Plaine Images et Paris – Enghien-Les-Bains. Simon Vanesse, directeur général d'ArtFX, était présent pour détailler les enjeux pour cette école supérieure internationale des métiers du cinéma, des effets spéciaux, de l’animation et du jeu vidéo. Aujourd'hui ArtFX totalise 1 000 étudiants sur ses trois sites.
 
Le fait que l'établissemente ait été précurseur dans les effets spéciaux a très vite susciter l'attrait des studios internationaux. Aussi 50% des diplômés de l'école travaillent à l'étranger au Canada, au Royaume-Uni, en Suède ou encore en Nouvelle-Zélande.C'est le cas notamment de Marie Tricart, alumni présente pour l'occasion, qui après avoir collaboré avec Peter Jackson chez Weta FX a créé sa propre structure en Nouvelle-Zélande.
 
Le crédit d'impôt international et le bonus pour les effets visuels ainsi l'apport de France 2030 vont pouvoir encore davantage générer des projets sur le sol français et garder les jeunes diplômés. Des apports salués par Julien Meesters, CEO de Mikros Image, également présent.
 
Grâce à France 2030, ArtFX souhaite accroître le nombre de diplômés, la diversité des spécialités et des profils formés. De nouvelles formations pourraient voir le jour notamment pour des métiers structurellement en tension comme les métiers de Technical Director (développeurs spécialisés dans la fabrication d’images numériques), de la gestion de production et les métiers émergents de la production virtuelle. L'école privée veut également s'ouvrir davantage aux étudiants de tous horizons. En ce sens, ArtFX a initié un fonds de dotation auprès des studios afin de mettre en place des bourses. La possibilité pour les plateformes étrangères d'investir jusqu'à 2,5% de leurs obligations dans ces formations a été rappelée lors de ces échanges afin de mieux doter ce fonds.
 
Creative Seeds
Ce tour d'horizon s'est conclu comme il l'avait commencé : par la Bretagne avec l'école rennaise Creative Seeds, spécialisée dans les métiers de la création en image de synthèse pour le cinéma d’animation, le jeu vidéo et les effets spéciaux. L'établissement né d'un collectif d'artistes a une approche alternative avec une méthode proche de la pédagogie inversée. Les élèves disposent d'une banque importante de tutoriels en ligne pour mettre en pratique ce qu'ils ont appris. Le tout avec le suivi d'un encadrant.
 
Le soutien de France 2030 arrive juste avant l'emménagement de l'école dans de nouveaux locaux de 4 000 m2 permettant à Creative Seeds d'accueillir jusqu'à 300 étudiants. Creative Seeds ambitionne de "constituer un hub des compétences des arts vidéoludiques à destination des professionnels et étudiants et proposer une librairie de contenus pédagogiques solides". L'école a également une dimension sociale importante en allant chercher souvent des élèves en situation d'échec scolaire. Avec de belles réussites en fin de formation. Un diplômé, présent lors des échanges, indiquait avoir rejoint Yard FX à l'issue de son cursus et avoir travaillé sur les effets spéciaux du dernier Indiana Jones.

Florian Krieg
© crédit photo :


L’accès à cet article est réservé aux abonnés.

Vous avez déjà un compte


Accès 24 heures

Pour lire cet article et accéder à tous les contenus du site durant 24 heures
cliquez ici


Recevez nos alertes email gratuites

s'inscrire