Laurent Lafitte adapte "Le voyant d’Étampes"

A l’aube de ses cinq ans, la société Mamma Roman lance un projet ambitieux : la production du prochain long métrage de Laurent Laffite. L’acteur et cinéaste s’attaque à l’adaptation d’un roman qui résonne avec de nombreux débats de notre société actuelle.

[Information Le Film Français] Après le remarqué L’origine du monde (Cannes 2020 - sélection Officielle), Laurent Lafitte repasse derrière la caméra avec son deuxième long métrage, Wake me Up. Le film est adapté du roman Le voyant d’Étampes, d’Abel Quentin (éditions de l’Observatoire), lauréat du prix de Flore en 2021. Le livre raconte l’histoire d’un professeur d’université qui se retrouve pris au cœur d’une tempête médiatique. "Nous avons eu un coup de cœur pour cette comédie grinçante, portée par un personnage dépassé par un monde qu’il ne comprend plus, le livre illustre l’incapacité de deux générations à s’entendre, il rappelle avec justesse l’importance du dialogue" raconte Romain Daubeach, producteur du film. Son associée Marine Bergère raconte : "Lorsque Laurent Lafitte nous a fait part de son intérêt pour le livre, nous étions ravis. Nous n’aurions pas pu trouver choix plus cohérent. Il fallait quelqu’un de brillant pour réussir le travail d’équilibriste que représente l’adaptation de ce roman, Laurent était donc parfait ! ". "L’origine du monde utilisait déjà l’humour comme vecteur d’une réflexion philosophique. On retrouve cette dynamique dans Le voyant d’Etampes. On sait que la plume et la finesse de Laurent seront des atouts indéniables pour porter à l’écran cette histoire", confirme Romain Daubeach. Le financement de Wake me up démarre à Cannes.

Mamma Roman, fidèle et radical

Créée en 2020, la société Mamma Roman est pilotée par Marine Bergère et Romain Daubeach, épaulés par Juliette Grangeon, directrice des affaires juridiques et commerciales. Dès ses débuts, la structure a frappé fort avec, pour première production, Oranges Sanguines, deuxième long métrage de Jean-Christophe Meurisse, présenté en séance de minuit à Cannes en 2021. La société avait enchaîné avec la série de Blanche Gardin, La meilleure version de moi-même, création originale de Canal+. Elle a ensuite produit Les pistolets en plastique, de Jean-Christophe Meurisse, présenté à la Quinzaine des cinéastes l’an dernier, puis Par amour, d’Elise Otzenberger, avec Cécile de France, sorti en janvier sous pavillon Tandem.

Mamma Roman accompagne ses talents dans la durée. Romain Daubeach et Marine Bergère ont notamment noué une relation forte avec Jean-Bernard Marlin au point de créer, tous les trois, la structure Vatos Locos dédiée à la production des films du cinéaste. Ensemble, ils ont produit Salem, deuxième long métrage de Jean-Bernard Marlin, en coproduction avec Unité et présenté à Un certain regard en 2023.

A travers ses œuvres, une ligne directrice se dégage de Mamma Roman. "Nous voulons donner aux talents une grande liberté artistique. Nous n’avons pas peur de la radicalité. Au-delà du sujet, c’est surtout le point de vue du cinéaste qui nous intéresse", souligne Romain Daubeach. "L’approche parfois jusqu’au boutiste de nos auteurs nous plaît énormément", complète Marine Bergère.

Dans les projets à venir figure le quatrième long métrage de Jean-Christophe Meurisse, une satire sur le monde du cinéma tournée l’an prochain. Vatos Locos coproduira avec Curiosa Films Sonny et ses frères, prochain film de Jean-Bernard Marlin. Une histoire familiale dans le monde gitan. Mamma Roman accompagne également le deuxième long métrage de David Depesseville (Astrakan). Intitulé Les nuits d’octobre. Ce projet en financement est un film de procès revenant sur les événements à l’origine des émeutes dans les banlieues en 2005. La structure a déjà produit son moyen métrage Les tremblements, qui vient de remporter le Grand prix du festival de Brive et le prix Ciné+. "Nous sommes honorés d’accompagner David Depesseville que nous considérons comme un grand cinéaste. Sa vision pure du cinéma nous a immédiatement fascinés", déclare le binôme. Enfin, Mamma Roman s’associe avec La Chauve-souris sur La Foudre, premier long métrage de Mauricio Carrasco. Julien Frison y interprètera un jeune homme devenu star des réseaux sociaux en se faisant justice lui-même dans des mises en scène de plus en plus violentes. Ce projet, entre enjeux sociaux et radicalité, incarne bien la patte Mamma Roman.