Cheyenne Federation en pleine expansion
Date de publication : 18/05/2025 - 08:55
Aimée Buidine, Julien Madon et Pauline Attal (Cheyenne Federation) présentent avec Sarah Borch-Jacobsen (Bluejay Pictures, filiale de Cheyenne Federation) un très riche portfolio alors que l’une des dernières productions de la société, l’une des nombreuses pépites de Federation Studios, est présenté à la Quinzaine des cinéastes.
C’est lundi 19 mai que sera présenté à la Quinzaine des cinéastes le nouvel opus d’Antony Cordier, baptisé Classe moyenne, première production de Pauline Attal pour Cheyenne Federation. “Pauline a développé le scénario de Jean-Alain Laban et Steven Mitz sans réalisateur attaché, et quand nous avons commencé à en parler, nous avons pensé à Antony Cordier, dont j’aime beaucoup le cinéma et notamment Happy Few, un film subtil, beau et très bien dirigé. Cela faisait longtemps qu’Antony n’avait pas fait de film pour le cinéma car il s’est consacré, ces dernières années, à la série, avec entre autres les deux saisons d’Ovni(s) pour Canal+. On lui a proposé le scénario et il l’a adoré. Il l’a réadapté avec Julie Peyr sans en changer la structure, un travail que les auteurs d’origine ont validé. Et puis tout s’est fait très vite”, nous racontait Julien Madon en juillet dernier sur la genèse de ce film, dont Tandem assurera la distribution en salle.
Il le présente comme une comédie dans la veine des œuvres de Claude Chabrol ou de Ruben Östlund. Classe moyenne réunit un très beau casting et conte la confrontation entre des Parisiens fortunés, propriétaires d’une maison de vacances (Laurent Lafitte et Élodie Bouchez), et leurs gardiens locaux (Laure Calamy et Ramzy Bedia). Au milieu, un transfuge de classe, Sami Outalbali, le fiancé de Noée Abita qui joue la fille des patrons, va tenter la négociation et l’apaisement. “Il y a des scènes très drôles dans un contexte très actuel sur la société qui se fracture”, promettent les producteurs.
Aux côtés de Tandem, qui sortira le 24 septembre ce long budgeté moins de 4 M€, on trouve comme partenaires Canal+, Ciné+ et C8. Umedia coproduit le film et Vertigo l’a préacheté pour le territoire du Benelux. Par ailleurs, ce long bénéficie du soutien de la Région Occitanie et de la participation de la Sofica LBPI. En attendant sa sortie, France Télévisions Distribution, qui a le mandat de ventes internationales – il voyage sous le titre de The Party’s Over –, l’a déjà vendu. Il suscitent beaucoup d’intérêt, sur plusieurs territoires. “Nous sommes très heureux et très fiers de cette collaboration avec Antony Cordier, que nous espérons pérenne”, se réjouit Julien Madon. “Nous discutons avec lui d’autres projets, aussi bien en cinéma qu’en série”, ajoute Pauline Attal. Après la sortie de cette œuvre, une autre production récente de la structure prendra le chemin des salles.
Rester fidèle aux cinéastes
Il s’agit du Gang des Amazones de Mélissa Drigeard, un film de braquages tiré d’une histoire vraie avec Lyna Khoudri, Izïa Higelin, Kenza Fortas, Mallory Wanecque et Laura Felpin, dont la cinéaste a coécrit le scénario avec Vincent Juillet. Il sortira sous la bannière d’Apollo Films au second semestre de 2025. Ginger&Fed assure les ventes internationales de ce crime drama budgété à 9 M€, avec comme partenaires France 2 Cinéma, Netflix, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et les Sofica SG Image et Sofitvciné.
Suivra le 4 février, sous la bannière Wild Bunch, N121, le premier film de Morade Aïssaoui, en coproduction déléguée avec Ripley Films (Sandra Karim), avec Riadh Belaïche, Bakary Diombera, Gaspard Gevin-Hié et Paola Locatelli. Ce drame social tendu raconte comment trois amis d’enfance, qui décident un soir d’aller à Paris fêter une bonne nouvelle, vont se retrouver dans une situation inextricable de laquelle ils ne pourront se sortir qu’en prenant en otage les passagers du bus de nuit N121 qui les ramène chez eux. Le film a été préacheté par Netflix et France Télévisions et bénéficie des soutiens des Sofica Sofitvciné, Cineaxe et SG Images. WTFilms en a lancé les ventes à Cannes.
Cet été, Cheyenne Federation tournera en Belgique avec Umedia, à partir du 7 juillet, une comédie familiale autour de la phobie des enfants signée Diane Clavier, Anna et les enfants, avec Camille Chamoux, Alban Lenoir, Fred Testot, Mariama Gueye et Olivia Côte. Elle sera distribuée par Paradis Films et vendue à l’international par Ginger&Fed.
Avec Sarah Borch-Jacobsen, Cheyenne Federation produira ensuite le prochain film de Jérémie Guez, Cramé(s), une comédie noire entre le cinéma des frères Coen et le cinéma italien féroce, avec un casting important.
Puis, à la fin de l’année, Julien Madon et Aimée Buidine retrouveront Samuel Benchetrit pour Démodé, une comédie tendre avec Benoît Poelvoorde. Ce dernier y campe un homme qui sort de prison après 22 ans derrière les barreaux et veut retrouver sa famille, mais celle-là a fait son chemin sans lui, et il se retrouve lui-même en décalage dans la société. Très fidèle à Samuel Benchetrit, dont il a produit les trois derniers films, Julien Madon a aussi produit le premier court métrage de Jules Benchetrit, Le grand carnage, à propos du monde du travail, où un entretien d’embauche part en version Fight Club.
Aimée Buidine avance parallèlement sur la préparation d’un premier film d’animation en 2D, L’histoire parfaite de Luca Valente et Nathalie Pochat Le Roy, d’après un scénario de Nathalie Pochat Le Roy et Sabrina B.Karine. Le projet est soutenu par Pictanovo, Citia Haute-Savoie et la Procirep Angoa, et a obtenu l’Aide au développement du CNC. Après avoir été sélectionné au printemps dans la catégorie “en développement” à Cartoon Moovie à Bordeaux, ce projet, en cours de financement, suscite beaucoup d’intérêt du marché.
La productrice prépare aussi la sortie au cinéma d’un documentaire d’Anne-Solenne Hatte, Saveurs d’exil, sur la quête identitaire d’une petite fille qui découvre l’histoire de sa famille auprès de sa grand-mère vietnamienne, avec laquelle la seule langue qu’elles ont en commun est celle de la cuisine.
De son côté, Pauline Attal est à l’étape de financement du prochain film de Xavier de Choudens, Les vagues, avec Emmanuelle Devos et Camille Rutherford. Un “buddy movie de femmes” et une comédie tendre sur le deuil. La jeune productrice développe également Louise en secret, à propos de la première sage-femme de l’histoire, et une comédie intitulée Mamina de Massimo Riggi, prolongement de son court métrage remarqué où un garçon qui se rend compte que sa mère est criblée de dettes va monter une arnaque aux faux mariages pour la sauver.
En 2026, Cheyenne Federation prévoit des projets de cinéma ambitieux et variés avec notamment le prochain long métrage de Mehdi Fikri coproduit en délégué avec la société Joli Mai Productions (Camille Rich), “un grand film policier au soleil avec quatre très beaux personnages, deux fugitifs et deux policières à leur recherche”, nous indique Julien Madon, habitué du genre, ainsi qu’un film historique d’Aurélien Molas adapté d’Edgar Allan Poe. La structure de production nous promet “un Sherlock Holmes parisien”. À cela s’ajoute une comédie d’aventure romantique en codéveloppement avec un studio français.
Une adaptation d'un roman iconique dans les tuyaux
Côté séries, Cheyenne Federation vient de livrer à Canal+ la saison 2 de BRI et lancera à la rentrée le financement de sa première série en langue anglaise, écrite par Andreas Hekcmann, showrunner de la série à succès Barbares. Par ailleurs, Julien Madon est en tournage, via la structure qu’il détient avec Julien Leclercq, de la saison 1 de la série GIGN, réalisée par ce dernier pour Netflix. Le joint-venture Bluejay Pictures, formé par Sarah Borch-Jacobsen avec Cheyenne Federation, avance aussi. À côté du film de Jérémie Guez dont elle est aussi productrice, le premier projet à partir en financement au second semestre de 2025 est le prochain long métrage d’Anissa Bonnefont (qui finit actuellement un documentaire événement sur La Scala de Milan), une adaptation de la BD de Jim Une nuit à Rome, publiée chez Bamboo. Lorsqu’ils avaient 20 ans, Marie et Raphaël s’étaient promis de passer la nuit de leurs 40 ans à Rome. Quand arrive ce moment, chacun a construit sa vie mais se retrouve néanmoins pour cette nuit à Rome, notamment pour comprendre comment leur histoire d’amour s’est terminée. Et si elle peut reprendre… “C’est une très belle romance qui joue sur la nostalgie, un Before Sunrise à la française”, promet Sarah Borch-Jacobsen. Le scénario est co-écrit par Jean-Luc Gaget.
Également en développement, le deuxième film de Nora El Hourch (HLM pussy), un “revenge movie” au féminin, ainsi que l’adaptation en anglais d’un roman culte, Oreo signé Fran Ross, sorti pour la première fois en 1974. L’héroïne, d’origine afro-américaine par sa mère et juive par son père, a été élevée par ses grands-parents. Quand elle atteint les 15 ans, sa mère lui donne une liste d’indices pour retrouver son père au cœur de New York. Le scénario est développé par A.V. Rockwell, primée en 2023 à Sundance. Un réalisateur de renom devrait être attaché au projet porté par Bluejay Pictures et produit avec Julie Viez de Cinenovo
Francois-Pier Pelinard-Lambert
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