
Cannes 2025 – Sean Byrne réalisateur de "Dangerous Animals" : "Les requins ne sont pas des tueurs aveugles"
Date de publication : 19/05/2025 - 17:31
Spécialisé dans le cinéma d'horreur, Sean Byrne a déjà signé deux longs métrages remarqués par les aficionados du genre. L’occasion pour la Quinzaine de proposer une séance dédiée avec ce troisième long métrage qui se déroule dans le milieu du surf.
Comment décririez-vous Dangerous Animals en quelques mots ?
Il s'agit d'un tueur en série obsédé par les requins (Jai Courtney) qui enlève une surfeuse libre d'esprit (Hassie Harrison) dans l'intention de la sacrifier aux requins. Mais il obtiendra plus que ce qu'il avait prévu.
Comment vous est venue l'idée de ce film ?
Nick Lepard a écrit le scénario, donc l'idée était déjà là. J'ai eu la chance que le scénario atterrisse sur mon bureau et que les financiers me fassent confiance !
Qu'est-ce qui vous a donné envie de faire de ce scénario votre prochain film ?
Je n'avais jamais entendu parler de Nick avant que mon agent ne m'envoie le scénario. Il est relativement nouveau dans le métier et ce sont souvent des porteurs de bonnes histoires. L'approche de Nick sur le film de requins était si intelligente et inhabituelle que j'ai immédiatement voulu le réaliser. Dans Dangerous Animals, les requins ne sont pas des tueurs aveugles. Le véritable monstre, c'est l'homme. C'est donc à la fois un film de tueur en série et un film de requins, et cette combinaison offrait une opportunité incroyablement excitante.
Vouliez-vous apporter votre touche personnelle à la « sharksploitation » ?
Absolument. Il existe des millions de films sur les requins. Cela n'avait aucun intérêt de faire ce film s'il n'était pas vraiment différent, ce qui est clairement le cas.
Y a-t-il un lien avec vos films précédents The Loved Ones ou The Devil's Candy ?
Ces trois films mettent en scène différents types de tueurs en série. Sur le plan thématique, il y a des similitudes avec The Loved Ones, dans le sens où les traumatismes passés des protagonistes alimentent leurs instincts de survie. Il y a aussi des similitudes stylistiques : des personnages audacieux, une utilisation assumée des couleurs, un cadrage précis.
Comment avez-vous rencontré vos producteurs de Brouhaha Entertainment ?
Je les connaissais car c'est un acteur majeur de l'industrie cinématographique australienne et même mondiale. Ils venaient de terminer le film à succès Boy Swallows Universe, diffusé sur Netflix, mais je ne les ai rencontrés que lorsque notre producteur américain Brian Kavanaugh Jones me les a présentés dans le but de faire une coproduction. Au départ, le scénario avait été écrit pour la Californie. Une fois que Brouhaha s'est joint au projet, l'histoire est devenue celle d'une jeune Américaine qui fuit ses problèmes chez elle et se retrouve confrontée à des difficultés bien plus grandes en Australie.
Comment avez-vous constitué votre distribution ?
Nous avons eu la chance de pouvoir compter sur Nikki Barrett, la légendaire directrice de casting australienne à l'origine de films tels que The Babadook, Mad Max: Fury Road et The Power of the Dog. Hassie Harrison a été choisie en premier. Elle avait fait beaucoup parler d'elle dans Yellowstone, mais surtout, nous l'avons trouvée naturellement sympathique, ce qui était essentiel car si son personnage tient les gens à distance, le public doit tout de même pouvoir s'identifier à elle émotionnellement. Jai Courtney a été choisi peu après et je ne peux plus imaginer quelqu'un d'autre dans ce rôle. Il est drôle, incroyablement charismatique et véritablement terrifiant, tout en parvenant à rendre l'enfant brisé qui se cache derrière cet homme dérangé.
Avez-vous cherché des lieux spécifiques ou une atmosphère particulière ?
Nous avons tourné sur la Gold Coast, dans le Queensland, en Australie. C'était notre premier choix, car cette région est non seulement riche au niveau de la culture surf, avec des plages magnifiques et des couleurs estivales éclatantes, mais elle cache aussi un côté sordide et dangereux. Elle est très populaire auprès des touristes, que le personnage de Jai traque, mais c'est aussi un endroit où certaines personnes viennent se cacher du monde. Donc c'était parfait tant sur le plan visuel que thématique. La Gold Coast compte également certaines des meilleures équipes d'Australie, voire du monde, si j'ose dire. Beaucoup de blockbusters américains estivaux y sont tournés.
Une méthode de travail déjà rodée ?
Ayant déjà réalisé de nombreux courts métrages et deux longs métrages, j'avais déjà une méthode bien rodée avant de me lancer dans ce film. En gros, je fais autant de préparation que possible avant le début officiel de la préproduction. Je crée un guide contenant des descriptions écrites et visuelles pour les acteurs et chaque département, et je réalise le storyboard de l'ensemble du film. De cette façon, nous sommes prêts à démarrer dès le début de la préproduction et tous les chefs de postes avec lesquels je travaille peuvent alors améliorer le film.
Avez-vous rencontré des difficultés particulières pendant le tournage ?
Nous avons suivi l'exemple des Dents de la mer et avons tourné en mer. C'est moins stérile et plus vivant qu'un bassin, mais pour la plupart des acteurs et des membres de l'équipe, cette expérience s'est accompagnée de mal de mer et de vertiges, ce qui n'était pas très agréable.
Quand le film a-t-il été terminé ?
Nous avons terminé le montage en avril, il vient donc tout juste de sortir.
Est-il similaire au film que vous aviez imaginé au départ ?
En termes d'aspect et d'ambiance, il est très proche, grâce notamment à une préparation minutieuse, mais il semble aussi plus fort au niveau des personnages et plus cohérent et précis dans la narration, ce qui est le fruit du travail d'une équipe talentueuse.
Quelles sont vos attentes pour cette sélection à la Quinzaine ?
Je ne suis jamais allé à Cannes, donc je ne sais pas trop à quoi m'attendre ! Je suis enthousiaste et honoré de participer à la Quinzaine des cinéastes et j'espère que le public reconnaîtra et appréciera le fait que Dangerous Animals n'est pas un film de requins comme les autres, mais joue avec les codes du genre.
Il s'agit d'un tueur en série obsédé par les requins (Jai Courtney) qui enlève une surfeuse libre d'esprit (Hassie Harrison) dans l'intention de la sacrifier aux requins. Mais il obtiendra plus que ce qu'il avait prévu.
Comment vous est venue l'idée de ce film ?
Nick Lepard a écrit le scénario, donc l'idée était déjà là. J'ai eu la chance que le scénario atterrisse sur mon bureau et que les financiers me fassent confiance !
Qu'est-ce qui vous a donné envie de faire de ce scénario votre prochain film ?
Je n'avais jamais entendu parler de Nick avant que mon agent ne m'envoie le scénario. Il est relativement nouveau dans le métier et ce sont souvent des porteurs de bonnes histoires. L'approche de Nick sur le film de requins était si intelligente et inhabituelle que j'ai immédiatement voulu le réaliser. Dans Dangerous Animals, les requins ne sont pas des tueurs aveugles. Le véritable monstre, c'est l'homme. C'est donc à la fois un film de tueur en série et un film de requins, et cette combinaison offrait une opportunité incroyablement excitante.
Vouliez-vous apporter votre touche personnelle à la « sharksploitation » ?
Absolument. Il existe des millions de films sur les requins. Cela n'avait aucun intérêt de faire ce film s'il n'était pas vraiment différent, ce qui est clairement le cas.
Y a-t-il un lien avec vos films précédents The Loved Ones ou The Devil's Candy ?
Ces trois films mettent en scène différents types de tueurs en série. Sur le plan thématique, il y a des similitudes avec The Loved Ones, dans le sens où les traumatismes passés des protagonistes alimentent leurs instincts de survie. Il y a aussi des similitudes stylistiques : des personnages audacieux, une utilisation assumée des couleurs, un cadrage précis.
Comment avez-vous rencontré vos producteurs de Brouhaha Entertainment ?
Je les connaissais car c'est un acteur majeur de l'industrie cinématographique australienne et même mondiale. Ils venaient de terminer le film à succès Boy Swallows Universe, diffusé sur Netflix, mais je ne les ai rencontrés que lorsque notre producteur américain Brian Kavanaugh Jones me les a présentés dans le but de faire une coproduction. Au départ, le scénario avait été écrit pour la Californie. Une fois que Brouhaha s'est joint au projet, l'histoire est devenue celle d'une jeune Américaine qui fuit ses problèmes chez elle et se retrouve confrontée à des difficultés bien plus grandes en Australie.
Comment avez-vous constitué votre distribution ?
Nous avons eu la chance de pouvoir compter sur Nikki Barrett, la légendaire directrice de casting australienne à l'origine de films tels que The Babadook, Mad Max: Fury Road et The Power of the Dog. Hassie Harrison a été choisie en premier. Elle avait fait beaucoup parler d'elle dans Yellowstone, mais surtout, nous l'avons trouvée naturellement sympathique, ce qui était essentiel car si son personnage tient les gens à distance, le public doit tout de même pouvoir s'identifier à elle émotionnellement. Jai Courtney a été choisi peu après et je ne peux plus imaginer quelqu'un d'autre dans ce rôle. Il est drôle, incroyablement charismatique et véritablement terrifiant, tout en parvenant à rendre l'enfant brisé qui se cache derrière cet homme dérangé.
Avez-vous cherché des lieux spécifiques ou une atmosphère particulière ?
Nous avons tourné sur la Gold Coast, dans le Queensland, en Australie. C'était notre premier choix, car cette région est non seulement riche au niveau de la culture surf, avec des plages magnifiques et des couleurs estivales éclatantes, mais elle cache aussi un côté sordide et dangereux. Elle est très populaire auprès des touristes, que le personnage de Jai traque, mais c'est aussi un endroit où certaines personnes viennent se cacher du monde. Donc c'était parfait tant sur le plan visuel que thématique. La Gold Coast compte également certaines des meilleures équipes d'Australie, voire du monde, si j'ose dire. Beaucoup de blockbusters américains estivaux y sont tournés.
Une méthode de travail déjà rodée ?
Ayant déjà réalisé de nombreux courts métrages et deux longs métrages, j'avais déjà une méthode bien rodée avant de me lancer dans ce film. En gros, je fais autant de préparation que possible avant le début officiel de la préproduction. Je crée un guide contenant des descriptions écrites et visuelles pour les acteurs et chaque département, et je réalise le storyboard de l'ensemble du film. De cette façon, nous sommes prêts à démarrer dès le début de la préproduction et tous les chefs de postes avec lesquels je travaille peuvent alors améliorer le film.
Avez-vous rencontré des difficultés particulières pendant le tournage ?
Nous avons suivi l'exemple des Dents de la mer et avons tourné en mer. C'est moins stérile et plus vivant qu'un bassin, mais pour la plupart des acteurs et des membres de l'équipe, cette expérience s'est accompagnée de mal de mer et de vertiges, ce qui n'était pas très agréable.
Quand le film a-t-il été terminé ?
Nous avons terminé le montage en avril, il vient donc tout juste de sortir.
Est-il similaire au film que vous aviez imaginé au départ ?
En termes d'aspect et d'ambiance, il est très proche, grâce notamment à une préparation minutieuse, mais il semble aussi plus fort au niveau des personnages et plus cohérent et précis dans la narration, ce qui est le fruit du travail d'une équipe talentueuse.
Quelles sont vos attentes pour cette sélection à la Quinzaine ?
Je ne suis jamais allé à Cannes, donc je ne sais pas trop à quoi m'attendre ! Je suis enthousiaste et honoré de participer à la Quinzaine des cinéastes et j'espère que le public reconnaîtra et appréciera le fait que Dangerous Animals n'est pas un film de requins comme les autres, mais joue avec les codes du genre.
Recueilli par Patrice Carré
© crédit photo : DR
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