
Cannes 2025 – Momoko Seto réalisatrice de "Planètes" : "L’émotion est vraiment le mot-clé"
Date de publication : 21/05/2025 - 09:14
Née à Tokyo, Momoko Seto est venue en France étudier au Fresnoy. Elle travaille notamment comme réalisatrice au CNRS et a signé une série de courts remarqués. Son long métrage, qu'elle présente comme un Indiana Jones végétal, a été choisi pour faire la clôture de la Semaine de la Critique.
Comment décririez-vous Planètes en quelques mots ?
Planètes est une odyssée des pissenlits, à la façon « Indiana Jones végétal » qui suit le périple de quatre akènes de pissenlit à la recherche d’un sol habitable et fertile. D’abord projetés dans le cosmos après la destruction de leur planète, ils traversent un monde gelé, puis peuplé de multiples végétaux, jusqu’au désert. Le film est sans paroles et s'adresse à un large public, y compris familial, avec l'espoir de sensibiliser aux enjeux environnementaux et de montrer que la nature est un acteur, et non un décor.
Les courts métrages de votre série Planet ont-ils servi de terrain d’expérimentation pour Planètes ?
Oui, ma série de courts métrages Planet a servi de terrain d'expérimentation essentiel non seulement pour développer les techniques et l'approche visuelle que j'utilise dans Planètes : Planet A (Le Fresnoy, film d’étude), j’ai filmé la formation des cristaux de sel en m’initiant à la technique de time-lapse. Planet Z (présenté à la Berlinale en 2011) j’ai mis en scène des plantes, des champignons et d'autres organismes vivants comme le blob et j’ai approfondi ma recherche de prise de vue en macro. Planet ∑ (prix Audi à la Berlinale 2015) j’ai introduit des insectes, donc des animaux qui bougent très rapidement. C’est à cette occasion que j’ai fait la rencontre avec mon chef opérateur qui était spécialisé en prise de vue « phantom » de l'hyper ralenti qui permet de décomposer les mouvements des insectes invisibles à l'œil nu. VR, Planet ∞ m’a permis d’aller plus loin sur la sensation immersive et le jeu d’échelle.
Sur quoi portaient vos réalisations scientifiques pour le compte du CNRS ? Le végétal, les exo planètes ou rien à voir ?
Mon travail en tant que réalisatrice au CNRS est distinct de ma série de films Planet . Je travaille au CNRS depuis 2006 et je réalise des films scientifiques surtout dans le domaine des sciences humaines et sociales (et pas en biologie !)
Comment vous est venue l'idée de ces akènes de pissenlit qui seraient les "héros" de votre film ?
Je voulais écrire un film dont le personnage principal serait une plante, c’est encore plus rare que ce soit une graine, dans les longs métrages de fiction. Les graines sont la forme la plus mobile des plantes avec toute une stratégie pour s'implanter. Elles doivent être mangées ou transportées par un animal, s’aider du vent… On peut dire qu'elles vivent toute une aventure. Ce sont aussi des migrantes, comme les animaux ou nous… Elles cherchent un sol, une maison pour s'enraciner. Et cela fait écho à mon histoire personnelle.
Avez-vous tout de suite su qu’il faudrait mêler de la prise de vue réelle et de l’animation ?
C’était compliqué voire impossible de faire des akènes de pissenlit en prise de vue réelle vu la complexité de leurs mouvements. C’était donc primordial de les faire en animation 3D. En revanche, je voulais avoir le moins possible d'images de synthèse pour le reste, l'objectif était d’arriver à fondre naturellement les personnages qui sont en 3D dans ce monde microscopique et naturel.
Le film fut-il difficile à financer ?
Le financement d'un long métrage d'animation indépendant est toujours un défi, mais Planètes a pu rassembler de nombreux partenaires. Nous avons eu l’avance sur recette au premier dépôt, avec un grand enthousiasme. Arte France Cinéma aussi est arrivé au premier dépôt. Ensuite, mes producteurs ont cherché l’appui de Canal+, ciné+, les régions, et d’autres co-producteurs.
Vous avez développé le scénario avec Alain Layrac. Quel a été son apport ?
L’émotion est vraiment le mot clé. Il fallait absolument que les 4 akènes nous communiquent leurs émotions dans chaque situation. Dans un univers très artistique et plein d'images inhabituelles, il fallait que l’émotion des personnages soit garder tout au long du film. À l’image de ces graines de pissenlit, l’écriture fut très méticuleuse pour exprimer leurs émotions. De plus, l’enjeu était aussi de fictionnaliser la nature. Que les plantes, les lichens, le vent, les champignons, le sol deviennent des acteurs du film et non un décor. Nous avons travaillé trois années, en dialogue constant.
Où ont été effectuées les prises de vues en macro ? Vous aviez des exigences artistiques précises ?
Les prises de vue en macro ont été réalisées dans divers lieux et studios aménagés spécifiquement. Une partie importante a été filmée au Château de Rambuteau en Bourgogne, où un studio de time-lapse avec 17 appareils photos a été installé. Nous avons créé 20 maquettes avec diverses plantes. Nous avons aussi utilisé un bras-robot "Ulysse Jr" avec des optiques macro grand angle très particulières pour des prises de vue millimétrées. Des tournages en aquarium ont eu lieu à la Station Biologique de Roscoff (CNRS - Sorbonne) pour filmer des anémones de mer. Nous sommes partis sur l’île de Yakushima au sud du Japon pour filmer des mousses et des insectes qu’on trouve uniquement dans cette zone terrestre. Nous avons également tourné à Toyama, une région connue pour les calamars lucioles.
Quelles furent les différentes étapes de fabrication du film ?
La fabrication du film fut un long processus qui a commencé très tôt. Voici les principales étapes :
Écriture du scénario : trois ans avec Layrac
Storyboard, découpage et animatique : 1 an - Création de 160 pages de storyboard dessiné à la main, et reprise des plans et des valeurs du cadre avec le chef monteur Michel Klochendler.
Découpage technique avec le chef opérateur Élie Levé, le 1er assistant, le directeur des effets spéciaux, et le chef compositing pour chaque plan. Stratégie de tournage, définition d’un fond bleu…
Création d’un animatique en 3d basse définition pour définir tous les angles, mouvement de caméra, rythme, présence des personnages en 3D, etc.
Pré-production pour le tournage / consultation des spécialiste des insectes, plantes etc : Collaboration avec une équipe pluridisciplinaire incluant botaniste, décorateur, naturalistes, chercheurs, etc.. Préparation des maquettes et repérage des lieux de studios de tournage.
Tournage des décors réels : 260 jours de tournage étalés sur 2,5 ans. Filmer une grande variété d'organismes et de plantes en utilisant le time-lapse, la macro, l'hyper ralenti, la robotique. Tournages dans des lieux spécifiques comme le Château de Rambuteau, la Station Biologique de Roscoff, Station marine de Villefranche sur Mer, Islande et Japon. Filmer les décors "vides" en prévision de l'incrustation des personnages.
Création et animation des personnages : Fabrication de l'animation des quatre akènes en 3D, qui a duré 1 an. Travail étroit avec l'animatrice en chef Guillonne Leroy et une équipe d'acteurs pour définir la gestuelle et les micro-mouvements permettant d'exprimer les émotions des akènes sans visage ni dialogue.
Création sonore et musicale : 2 ans - Travail sur le son et la musique dès le stade de l'animatique avec Nicolas Becker et Quentin Sirjacq. Définition de tableaux sonores et musicaux pour chaque univers et recherche de sons spécifiques pour les personnages.
Post-production et compositing : 2 ans - Assemblage de toutes les couches de tournage et d'animation. Le film prend forme progressivement, image par image, par la superposition de tous ces éléments filmés.
Étalonnage : 4 mois - Plus qu’une normalisation consensuelle, il y avait un véritable enjeu artistique dans les couleurs. Il fallait garder la couleur juste de la nature et réaliste et de ne pas virer trop dans une invention irréelle.
Qu’est-ce qui fut le plus difficile ?
Il est difficile de pointer une seule chose comme la plus difficile, car tout le projet a demandé un effort considérable et une exploration constante. Cependant, donner vie et émotion à des personnages qui n'ont ni yeux ni bouche ni membres était un défi majeur dès le départ. Quant au son, oui, c'était un aspect crucial et complexe. Le son, le bruitage, le silence et la musique devaient tisser ensemble le récit et l'émotion. Il fallait en quelque sorte inventer le son là où il n'existe pas. Dès l'animatique, nous avons travaillé avec Nicolas Becker et Quentin Sirjacq sur l'atmosphère sonore et musicale. Les étapes principales ont consisté à : Définir des tableaux sonores et musicaux pour chaque environnement traversé par les akènes ; Rechercher des sonorités éclectiques et insolites, qui reflètent la singularité des images et les techniques mixtes utilisées ; Travailler sur les "petites voix" ou "souffles" des akènes pour exprimer leurs émotions sans mots intelligibles ; Assurer une richesse émotionnelle dans la composition musicale pour pallier l'absence de dialogue et porter le destin subjectif des personnages.
Quand le film a-t-il été terminé ?
Le 12 mai 2025.
A l’arrivée est-il semblable au film que vous aviez rêvé au départ ?
Oui, et voire mieux grâce aux talents apportés par les uns et les autres.
Qu'attendez-vous de cette sélection pour la clôture de la Semaine de la Critique ?
La sélection de Planètes comme film de clôture de la 64ème Semaine de la Critique à Cannes est un immense honneur et une visibilité colossale pour le film. Planètes est véritablement un ovni cinématographique aux confins de l’art, la science, l’expérimental, du documentaire, et de la fiction. Être sélectionné à Cannes est une chose exceptionnelle qui donne de l’espoir pour décloisonner le cinéma, pour ouvrir de nouvelles possibilités.
Planètes est une odyssée des pissenlits, à la façon « Indiana Jones végétal » qui suit le périple de quatre akènes de pissenlit à la recherche d’un sol habitable et fertile. D’abord projetés dans le cosmos après la destruction de leur planète, ils traversent un monde gelé, puis peuplé de multiples végétaux, jusqu’au désert. Le film est sans paroles et s'adresse à un large public, y compris familial, avec l'espoir de sensibiliser aux enjeux environnementaux et de montrer que la nature est un acteur, et non un décor.
Les courts métrages de votre série Planet ont-ils servi de terrain d’expérimentation pour Planètes ?
Oui, ma série de courts métrages Planet a servi de terrain d'expérimentation essentiel non seulement pour développer les techniques et l'approche visuelle que j'utilise dans Planètes : Planet A (Le Fresnoy, film d’étude), j’ai filmé la formation des cristaux de sel en m’initiant à la technique de time-lapse. Planet Z (présenté à la Berlinale en 2011) j’ai mis en scène des plantes, des champignons et d'autres organismes vivants comme le blob et j’ai approfondi ma recherche de prise de vue en macro. Planet ∑ (prix Audi à la Berlinale 2015) j’ai introduit des insectes, donc des animaux qui bougent très rapidement. C’est à cette occasion que j’ai fait la rencontre avec mon chef opérateur qui était spécialisé en prise de vue « phantom » de l'hyper ralenti qui permet de décomposer les mouvements des insectes invisibles à l'œil nu. VR, Planet ∞ m’a permis d’aller plus loin sur la sensation immersive et le jeu d’échelle.
Sur quoi portaient vos réalisations scientifiques pour le compte du CNRS ? Le végétal, les exo planètes ou rien à voir ?
Mon travail en tant que réalisatrice au CNRS est distinct de ma série de films Planet . Je travaille au CNRS depuis 2006 et je réalise des films scientifiques surtout dans le domaine des sciences humaines et sociales (et pas en biologie !)
Comment vous est venue l'idée de ces akènes de pissenlit qui seraient les "héros" de votre film ?
Je voulais écrire un film dont le personnage principal serait une plante, c’est encore plus rare que ce soit une graine, dans les longs métrages de fiction. Les graines sont la forme la plus mobile des plantes avec toute une stratégie pour s'implanter. Elles doivent être mangées ou transportées par un animal, s’aider du vent… On peut dire qu'elles vivent toute une aventure. Ce sont aussi des migrantes, comme les animaux ou nous… Elles cherchent un sol, une maison pour s'enraciner. Et cela fait écho à mon histoire personnelle.
Avez-vous tout de suite su qu’il faudrait mêler de la prise de vue réelle et de l’animation ?
C’était compliqué voire impossible de faire des akènes de pissenlit en prise de vue réelle vu la complexité de leurs mouvements. C’était donc primordial de les faire en animation 3D. En revanche, je voulais avoir le moins possible d'images de synthèse pour le reste, l'objectif était d’arriver à fondre naturellement les personnages qui sont en 3D dans ce monde microscopique et naturel.
Le film fut-il difficile à financer ?
Le financement d'un long métrage d'animation indépendant est toujours un défi, mais Planètes a pu rassembler de nombreux partenaires. Nous avons eu l’avance sur recette au premier dépôt, avec un grand enthousiasme. Arte France Cinéma aussi est arrivé au premier dépôt. Ensuite, mes producteurs ont cherché l’appui de Canal+, ciné+, les régions, et d’autres co-producteurs.
Vous avez développé le scénario avec Alain Layrac. Quel a été son apport ?
L’émotion est vraiment le mot clé. Il fallait absolument que les 4 akènes nous communiquent leurs émotions dans chaque situation. Dans un univers très artistique et plein d'images inhabituelles, il fallait que l’émotion des personnages soit garder tout au long du film. À l’image de ces graines de pissenlit, l’écriture fut très méticuleuse pour exprimer leurs émotions. De plus, l’enjeu était aussi de fictionnaliser la nature. Que les plantes, les lichens, le vent, les champignons, le sol deviennent des acteurs du film et non un décor. Nous avons travaillé trois années, en dialogue constant.
Où ont été effectuées les prises de vues en macro ? Vous aviez des exigences artistiques précises ?
Les prises de vue en macro ont été réalisées dans divers lieux et studios aménagés spécifiquement. Une partie importante a été filmée au Château de Rambuteau en Bourgogne, où un studio de time-lapse avec 17 appareils photos a été installé. Nous avons créé 20 maquettes avec diverses plantes. Nous avons aussi utilisé un bras-robot "Ulysse Jr" avec des optiques macro grand angle très particulières pour des prises de vue millimétrées. Des tournages en aquarium ont eu lieu à la Station Biologique de Roscoff (CNRS - Sorbonne) pour filmer des anémones de mer. Nous sommes partis sur l’île de Yakushima au sud du Japon pour filmer des mousses et des insectes qu’on trouve uniquement dans cette zone terrestre. Nous avons également tourné à Toyama, une région connue pour les calamars lucioles.
Quelles furent les différentes étapes de fabrication du film ?
La fabrication du film fut un long processus qui a commencé très tôt. Voici les principales étapes :
Écriture du scénario : trois ans avec Layrac
Storyboard, découpage et animatique : 1 an - Création de 160 pages de storyboard dessiné à la main, et reprise des plans et des valeurs du cadre avec le chef monteur Michel Klochendler.
Découpage technique avec le chef opérateur Élie Levé, le 1er assistant, le directeur des effets spéciaux, et le chef compositing pour chaque plan. Stratégie de tournage, définition d’un fond bleu…
Création d’un animatique en 3d basse définition pour définir tous les angles, mouvement de caméra, rythme, présence des personnages en 3D, etc.
Pré-production pour le tournage / consultation des spécialiste des insectes, plantes etc : Collaboration avec une équipe pluridisciplinaire incluant botaniste, décorateur, naturalistes, chercheurs, etc.. Préparation des maquettes et repérage des lieux de studios de tournage.
Tournage des décors réels : 260 jours de tournage étalés sur 2,5 ans. Filmer une grande variété d'organismes et de plantes en utilisant le time-lapse, la macro, l'hyper ralenti, la robotique. Tournages dans des lieux spécifiques comme le Château de Rambuteau, la Station Biologique de Roscoff, Station marine de Villefranche sur Mer, Islande et Japon. Filmer les décors "vides" en prévision de l'incrustation des personnages.
Création et animation des personnages : Fabrication de l'animation des quatre akènes en 3D, qui a duré 1 an. Travail étroit avec l'animatrice en chef Guillonne Leroy et une équipe d'acteurs pour définir la gestuelle et les micro-mouvements permettant d'exprimer les émotions des akènes sans visage ni dialogue.
Création sonore et musicale : 2 ans - Travail sur le son et la musique dès le stade de l'animatique avec Nicolas Becker et Quentin Sirjacq. Définition de tableaux sonores et musicaux pour chaque univers et recherche de sons spécifiques pour les personnages.
Post-production et compositing : 2 ans - Assemblage de toutes les couches de tournage et d'animation. Le film prend forme progressivement, image par image, par la superposition de tous ces éléments filmés.
Étalonnage : 4 mois - Plus qu’une normalisation consensuelle, il y avait un véritable enjeu artistique dans les couleurs. Il fallait garder la couleur juste de la nature et réaliste et de ne pas virer trop dans une invention irréelle.
Qu’est-ce qui fut le plus difficile ?
Il est difficile de pointer une seule chose comme la plus difficile, car tout le projet a demandé un effort considérable et une exploration constante. Cependant, donner vie et émotion à des personnages qui n'ont ni yeux ni bouche ni membres était un défi majeur dès le départ. Quant au son, oui, c'était un aspect crucial et complexe. Le son, le bruitage, le silence et la musique devaient tisser ensemble le récit et l'émotion. Il fallait en quelque sorte inventer le son là où il n'existe pas. Dès l'animatique, nous avons travaillé avec Nicolas Becker et Quentin Sirjacq sur l'atmosphère sonore et musicale. Les étapes principales ont consisté à : Définir des tableaux sonores et musicaux pour chaque environnement traversé par les akènes ; Rechercher des sonorités éclectiques et insolites, qui reflètent la singularité des images et les techniques mixtes utilisées ; Travailler sur les "petites voix" ou "souffles" des akènes pour exprimer leurs émotions sans mots intelligibles ; Assurer une richesse émotionnelle dans la composition musicale pour pallier l'absence de dialogue et porter le destin subjectif des personnages.
Quand le film a-t-il été terminé ?
Le 12 mai 2025.
A l’arrivée est-il semblable au film que vous aviez rêvé au départ ?
Oui, et voire mieux grâce aux talents apportés par les uns et les autres.
Qu'attendez-vous de cette sélection pour la clôture de la Semaine de la Critique ?
La sélection de Planètes comme film de clôture de la 64ème Semaine de la Critique à Cannes est un immense honneur et une visibilité colossale pour le film. Planètes est véritablement un ovni cinématographique aux confins de l’art, la science, l’expérimental, du documentaire, et de la fiction. Être sélectionné à Cannes est une chose exceptionnelle qui donne de l’espoir pour décloisonner le cinéma, pour ouvrir de nouvelles possibilités.
Recueilli par Patrice Carré
© crédit photo : DR
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