
Congrès FNCF 2025 – Rafaël Maestro : "Nos marges, déjà faibles, sont désormais inexistantes"
Date de publication : 22/09/2025 - 10:10
A l’occasion du 80e Congrès de la FNCF, qui s’ouvre ce lundi 22 septembre à Deauville, le président de la commission de branche de la petite exploitation de la FNCF revient sur les grands dossiers de l’année écoulée, d’une fréquentation en berne aux incertitudes entourant l’éducation à l’image en passant par les rapports avec les collectivités territoriales ou la grande exploitation.
La petite exploitation s’inscrit-elle dans la même tendance que la fréquentation nationale, en recul de 15,1% par rapport à 2024 sur les huit premiers mois de l’année ?
Complétement. Nous n’avons pas retrouvé les succès populaires français de 2024, qui avaient surperformé, dans la durée, dans nos salles l’été dernier. L’offre dont nous disposons en ce moment n’est pas à la hauteur des attentes du public. Le marché manque de densité (des succès populaires réguliers), de renouvellement et d’inventivité (notamment dans le cinéma américain), et n’est pas suffisamment destiné au public jeune (au profit des plateformes). Plus généralement, le parc national étant dimensionné pour accueillir 230 millions de spectateurs, la faible réponse du public amplifie la crise. Ceci dit, si l’on se réfère aux années pré-Covid, nos typologies de cinémas ont mieux résisté. Nous avons également profité, depuis la fin des VPF, d’une amélioration de l’accès aux films, de la cinquième vers la troisième semaine. Pour autant, ce sont sans doute la relation de proximité à nos spectateurs, le travail d’animation, la meilleure communication et nos politiques tarifaires plus adaptées aux moyens de nos concitoyens qui expliquent les raisons de cette moindre baisse.
Lors du Forum de discussion du dernier Congrès de la FNCF, la rapporteure de la branche, Christine Bentabet, avait alerté sur la "situation financière dramatique" de plusieurs de ses membres, annonçant même le lancement d’un "appel à solidarité", avec "l’idée de nous réunir autour d’un fonds commun, unitaire". Cette idée a-t-elle pris forme depuis ?
Rappelons-nous que l’année dernière à la même période, le marché était bien meilleur et la situation économique plus favorable qu’aujourd’hui… Au regard du contexte, c’est donc un sujet crucial en cette rentrée 2025. Nous avons pris le temps d’accompagner les collègues les plus en difficulté, via des conseils et des relais professionnels. La FNCF l’a également fait. Durant les derniers mois, notamment au moment de la réforme du compte de soutien automatique à l’exploitation, nous avons, avec Cédric Aubry [à l'époque président de la commission de branche de la moyenne exploitation, Ndlr], alerté sur la situation de nos collègues et leurs besoins notamment en trésorerie. Les arbitrages, très favorables à la grande exploitation, n’ont pas forcément pris en compte ces situations. Cependant, cette réflexion a été l’occasion d’identifier, avec nos pairs, des leviers d’actions simples dans l’utilisation du compte de soutien et des aides territoriales. Face aux besoins de sensibilisation et de formation continue des exploitants et de leurs équipes, il ne s’agit pas d’expliquer ce qui doit être fait, mais d’aider nos collègues à agir sur ce qu’ils estiment prioritaire dans leur cinéma.
Depuis quelque temps, les salles associatives, publiques et parapubliques font l’objet de vives critiques de la part de certains représentants de la grande exploitation, qui voient dans leurs tarifs (parfois bien plus bas que les prix pratiqués au sein de leur branche) une forme de "concurrence déloyale" de la part de celles qui sont situées dans les zones de chalandise où sont implantés leurs membres. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
En temps de crise de fréquentation, c’est toujours la même rengaine ! Nous pouvons déjà rappeler que les cinémas publics et parapublics étaient présents sur leur territoire bien avant l’arrivée des multiplexes. Est-ce que notre branche se permet de poser la question de réduire le nombre d’écrans de certains multiplexes ? Non. Ce que je souhaite surtout exprimer, c’est qu’il n’existe aucune concurrence réelle de la part des cinémas de proximité. Une récente étude demandée par mon syndicat (le Syndicat des cinémas de proximité) objective totalement le fait que les millions d’entrées perdues par la grande exploitation ne peuvent s’expliquer par les quelques dizaines de milliers d’entrées gagnées par la petite. Il s’agirait plutôt, pour les circuits, de réfléchir à leur modèle (nombre d’écrans, tarifs, localisation). Cessons une fois pour toute de nous opposer, le sujet n’est plus là depuis longtemps. Le non-renouvellement automatique du public, le pouvoir d’achat, la concurrence des plateformes sont autant de vraies raisons de combat collectif pour la survie de toute notre filière. La commission distributeurs-exploitants mise en place par le président du CNC, Gaëtan Bruel, arrive dans un moment de grande tension. Notre branche (75% des établissements du parc français) a été auditionnée le 18 septembre, ce qui nous a permis de préciser nos attentes et de combattre l’idée qu’un retour à la période des contributions numériques, qui privait notre public d’un accès normal aux films, ferait remonter les entrées des multiplexes. Nous demeurons convaincus que le public généré par les cinémas de proximité n’est pas volatile, il est attaché à sa salle. Le prix des places au cinéma est libre, les éditeurs de films le prennent déjà en considération dans nos discussions de programmation.
Complétement. Nous n’avons pas retrouvé les succès populaires français de 2024, qui avaient surperformé, dans la durée, dans nos salles l’été dernier. L’offre dont nous disposons en ce moment n’est pas à la hauteur des attentes du public. Le marché manque de densité (des succès populaires réguliers), de renouvellement et d’inventivité (notamment dans le cinéma américain), et n’est pas suffisamment destiné au public jeune (au profit des plateformes). Plus généralement, le parc national étant dimensionné pour accueillir 230 millions de spectateurs, la faible réponse du public amplifie la crise. Ceci dit, si l’on se réfère aux années pré-Covid, nos typologies de cinémas ont mieux résisté. Nous avons également profité, depuis la fin des VPF, d’une amélioration de l’accès aux films, de la cinquième vers la troisième semaine. Pour autant, ce sont sans doute la relation de proximité à nos spectateurs, le travail d’animation, la meilleure communication et nos politiques tarifaires plus adaptées aux moyens de nos concitoyens qui expliquent les raisons de cette moindre baisse.
Lors du Forum de discussion du dernier Congrès de la FNCF, la rapporteure de la branche, Christine Bentabet, avait alerté sur la "situation financière dramatique" de plusieurs de ses membres, annonçant même le lancement d’un "appel à solidarité", avec "l’idée de nous réunir autour d’un fonds commun, unitaire". Cette idée a-t-elle pris forme depuis ?
Rappelons-nous que l’année dernière à la même période, le marché était bien meilleur et la situation économique plus favorable qu’aujourd’hui… Au regard du contexte, c’est donc un sujet crucial en cette rentrée 2025. Nous avons pris le temps d’accompagner les collègues les plus en difficulté, via des conseils et des relais professionnels. La FNCF l’a également fait. Durant les derniers mois, notamment au moment de la réforme du compte de soutien automatique à l’exploitation, nous avons, avec Cédric Aubry [à l'époque président de la commission de branche de la moyenne exploitation, Ndlr], alerté sur la situation de nos collègues et leurs besoins notamment en trésorerie. Les arbitrages, très favorables à la grande exploitation, n’ont pas forcément pris en compte ces situations. Cependant, cette réflexion a été l’occasion d’identifier, avec nos pairs, des leviers d’actions simples dans l’utilisation du compte de soutien et des aides territoriales. Face aux besoins de sensibilisation et de formation continue des exploitants et de leurs équipes, il ne s’agit pas d’expliquer ce qui doit être fait, mais d’aider nos collègues à agir sur ce qu’ils estiment prioritaire dans leur cinéma.
Depuis quelque temps, les salles associatives, publiques et parapubliques font l’objet de vives critiques de la part de certains représentants de la grande exploitation, qui voient dans leurs tarifs (parfois bien plus bas que les prix pratiqués au sein de leur branche) une forme de "concurrence déloyale" de la part de celles qui sont situées dans les zones de chalandise où sont implantés leurs membres. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
En temps de crise de fréquentation, c’est toujours la même rengaine ! Nous pouvons déjà rappeler que les cinémas publics et parapublics étaient présents sur leur territoire bien avant l’arrivée des multiplexes. Est-ce que notre branche se permet de poser la question de réduire le nombre d’écrans de certains multiplexes ? Non. Ce que je souhaite surtout exprimer, c’est qu’il n’existe aucune concurrence réelle de la part des cinémas de proximité. Une récente étude demandée par mon syndicat (le Syndicat des cinémas de proximité) objective totalement le fait que les millions d’entrées perdues par la grande exploitation ne peuvent s’expliquer par les quelques dizaines de milliers d’entrées gagnées par la petite. Il s’agirait plutôt, pour les circuits, de réfléchir à leur modèle (nombre d’écrans, tarifs, localisation). Cessons une fois pour toute de nous opposer, le sujet n’est plus là depuis longtemps. Le non-renouvellement automatique du public, le pouvoir d’achat, la concurrence des plateformes sont autant de vraies raisons de combat collectif pour la survie de toute notre filière. La commission distributeurs-exploitants mise en place par le président du CNC, Gaëtan Bruel, arrive dans un moment de grande tension. Notre branche (75% des établissements du parc français) a été auditionnée le 18 septembre, ce qui nous a permis de préciser nos attentes et de combattre l’idée qu’un retour à la période des contributions numériques, qui privait notre public d’un accès normal aux films, ferait remonter les entrées des multiplexes. Nous demeurons convaincus que le public généré par les cinémas de proximité n’est pas volatile, il est attaché à sa salle. Le prix des places au cinéma est libre, les éditeurs de films le prennent déjà en considération dans nos discussions de programmation.
L’an dernier, vous aviez partagé vos craintes sur l’avenir des dispositifs d’éducation à l’image. Comment appréhendez-vous cette fois-ci ce dossier brûlant, alors qu’a été publié début septembre le très attendu rapport d'Edouard Geffray ?
Tout comme l’ADRC, le médiateur du cinéma, la loi Sueur..., les dispositifs scolaires ont été créés il y a 30 ans et rien n’a été imaginé et créé depuis, alors que la révolution numérique et son impact dans notre consommation d’images nous a tous balayés. Si nous avions engagé un travail collectif entre exploitants, enseignants, distributeurs, producteurs, nous aurions pu nous adapter, anticiper de nouvelles propositions aux besoins des jeunes dans leur rapport à l’image. La question est complexe, car elle mobilise le monde de la Culture (CNC), l’Education nationale et les collectivités. Tout le monde a bien compris que les moyens sont en baisse, que le pass Culture a brouillé les cartes, notamment en cette fin d’année, et incité certaines collectivités à se retirer, alors que les enjeux nécessitent beaucoup plus de moyens. Notre branche salue la grande qualité du rapport Geffray, sa finesse d’analyse et les multiples enjeux portés par Ma classe au cinéma. Ses propositions pratiques, chiffrées, nous permettent d’avoir une vraie feuille de route. Et quand je dis "nous", ce sont aussi bien les enseignants, dans leur formation initiale et continue, que les exploitants, qui pourront également monter en compétence dans le rôle essentiel qui est le leur. Ce sont évidemment les salles de cinéma de proximité, qui jouent le rôle le plus important dans ces dispositifs. L’accueil, la médiation, l’incarnation des cinémas par leur personnel, sont autant de points de force afin que les élèves aient les codes de la salle, aient le sentiment que ces espaces de culture leur sont ouverts et le seront tout au long de leur vie. Sans renouvellement du public, nos cinémas fermeront les uns après les autres. Nous devrions tous prioriser les publics les plus jeunes (maternelle et primaire) dans nos activités. Enfin, je pense qu’il faut mieux soutenir toutes les initiatives locales, les expérimentations territoriales, portées par des structures d’éducation ou par les réseaux de salles.
Tout comme l’ADRC, le médiateur du cinéma, la loi Sueur..., les dispositifs scolaires ont été créés il y a 30 ans et rien n’a été imaginé et créé depuis, alors que la révolution numérique et son impact dans notre consommation d’images nous a tous balayés. Si nous avions engagé un travail collectif entre exploitants, enseignants, distributeurs, producteurs, nous aurions pu nous adapter, anticiper de nouvelles propositions aux besoins des jeunes dans leur rapport à l’image. La question est complexe, car elle mobilise le monde de la Culture (CNC), l’Education nationale et les collectivités. Tout le monde a bien compris que les moyens sont en baisse, que le pass Culture a brouillé les cartes, notamment en cette fin d’année, et incité certaines collectivités à se retirer, alors que les enjeux nécessitent beaucoup plus de moyens. Notre branche salue la grande qualité du rapport Geffray, sa finesse d’analyse et les multiples enjeux portés par Ma classe au cinéma. Ses propositions pratiques, chiffrées, nous permettent d’avoir une vraie feuille de route. Et quand je dis "nous", ce sont aussi bien les enseignants, dans leur formation initiale et continue, que les exploitants, qui pourront également monter en compétence dans le rôle essentiel qui est le leur. Ce sont évidemment les salles de cinéma de proximité, qui jouent le rôle le plus important dans ces dispositifs. L’accueil, la médiation, l’incarnation des cinémas par leur personnel, sont autant de points de force afin que les élèves aient les codes de la salle, aient le sentiment que ces espaces de culture leur sont ouverts et le seront tout au long de leur vie. Sans renouvellement du public, nos cinémas fermeront les uns après les autres. Nous devrions tous prioriser les publics les plus jeunes (maternelle et primaire) dans nos activités. Enfin, je pense qu’il faut mieux soutenir toutes les initiatives locales, les expérimentations territoriales, portées par des structures d’éducation ou par les réseaux de salles.
Lors de notre dernier entretien, vous nous aviez également indiqué que serait présentée, lors de la réunion de votre branche tenue durant le 79e Congrès de la FNCF, "une proposition de nouveaux critères complémentaires de négociation avec les distributeurs". Comment vos rapports avec ces derniers ont-ils évolué depuis ?
Le groupe de travail, constitué d’exploitants privés, associatifs, en régie, a listé de nouvelles pistes de négociations avec les éditeurs (les moyens humains, la communication, la différence entre plein programme et plein écran…). Notre travail a été présenté à la médiatrice du cinéma, puis à quatre éditeurs de films. L’enjeu était de mettre en place une expérimentation de juillet à octobre, sur huit films porteurs, dont la moitié recommandés art et essai. L’état du marché et la tension entre les acteurs de la filière n’ont pas permis d’aller jusqu’au bout. Je rappelle que "produire" une séance de cinéma coûte plus cher dans nos salles que dans les établissements plus importants : plus de la moitié de nos séances attirent moins de dix spectateurs – la moyenne nationale est passée de 30 spectateurs par séance en 2019 à 17 aujourd’hui. Nos marges, déjà faibles, sont désormais inexistantes. C’est ça la réalité ! Pour autant, nos cinémas sont les garants d’un accès à une programmation diversifiée, incarnée par des animations, soutenue par une communication réfléchie. Nous sommes convaincus que l’accès aux films est un sujet prioritaire, et nous continuons ce travail.
Le groupe de travail, constitué d’exploitants privés, associatifs, en régie, a listé de nouvelles pistes de négociations avec les éditeurs (les moyens humains, la communication, la différence entre plein programme et plein écran…). Notre travail a été présenté à la médiatrice du cinéma, puis à quatre éditeurs de films. L’enjeu était de mettre en place une expérimentation de juillet à octobre, sur huit films porteurs, dont la moitié recommandés art et essai. L’état du marché et la tension entre les acteurs de la filière n’ont pas permis d’aller jusqu’au bout. Je rappelle que "produire" une séance de cinéma coûte plus cher dans nos salles que dans les établissements plus importants : plus de la moitié de nos séances attirent moins de dix spectateurs – la moyenne nationale est passée de 30 spectateurs par séance en 2019 à 17 aujourd’hui. Nos marges, déjà faibles, sont désormais inexistantes. C’est ça la réalité ! Pour autant, nos cinémas sont les garants d’un accès à une programmation diversifiée, incarnée par des animations, soutenue par une communication réfléchie. Nous sommes convaincus que l’accès aux films est un sujet prioritaire, et nous continuons ce travail.
Les collectivités locales jouent souvent un rôle crucial auprès des salles de la petite exploitation. De quelle manière la réduction de leurs budgets – subie ou choisie –, en particulier sur la culture, vous impacte-t-elle aujourd’hui ?
Elles jouent aussi un rôle déterminant dans l’accueil sur leur territoire d’établissements plus importants ! Les cinémas sont de vrais atouts d’attractivité pour les territoires. Cependant, l’évolution des générations d’élus locaux peut conduire à une attention moins forte de ces nouveaux élus pour le cinéma. Dans une période de très fortes contraintes budgétaires, certains choix peuvent se révéler dramatiques pour la culture en général et le cinéma en particulier. Le président du CNC a d’ailleurs évoqué le "risque de rupture d'ordre territorial", soutenant qu’il "n’y a sans doute pas de plus grande question pour nos politiques culturelles aujourd'hui que l'articulation entre l'État et les collectivités". Il est de notre responsabilité de maintenir et de renforcer le lien avec les élus, de montrer combien notre rôle est important en termes d’éducation, de création de lien social, d’acteur quotidien de la vie culturelle. La FNCF entretient fortement ce lien avec la représentation nationale et les décideurs nationaux. Il est de notre devoir de développer cet effort de communication avec les représentants des collectivités. Rappelons que ce qui est aujourd’hui le plus beau parc de salles du monde, expression souvent reprise, est constitué pour 3/4 de cinémas indépendants et de proximité. Si près de 450 sont opérés en régie municipale, plus de 1 000 sont exploités à travers des initiatives privées. Tous ces établissements sont aujourd’hui attaqués pour de mauvaises raisons, dont la première serait de croire que notre affaiblissement, voire notre disparition, permettait aux autres de mieux vivre. C’est évidemment une erreur, et nous allons continuer à revendiquer nos spécificités pour, d’une part, passer cette période difficile, et, surtout, rebondir, comme nous l’avons fait depuis des décennies.
Elles jouent aussi un rôle déterminant dans l’accueil sur leur territoire d’établissements plus importants ! Les cinémas sont de vrais atouts d’attractivité pour les territoires. Cependant, l’évolution des générations d’élus locaux peut conduire à une attention moins forte de ces nouveaux élus pour le cinéma. Dans une période de très fortes contraintes budgétaires, certains choix peuvent se révéler dramatiques pour la culture en général et le cinéma en particulier. Le président du CNC a d’ailleurs évoqué le "risque de rupture d'ordre territorial", soutenant qu’il "n’y a sans doute pas de plus grande question pour nos politiques culturelles aujourd'hui que l'articulation entre l'État et les collectivités". Il est de notre responsabilité de maintenir et de renforcer le lien avec les élus, de montrer combien notre rôle est important en termes d’éducation, de création de lien social, d’acteur quotidien de la vie culturelle. La FNCF entretient fortement ce lien avec la représentation nationale et les décideurs nationaux. Il est de notre devoir de développer cet effort de communication avec les représentants des collectivités. Rappelons que ce qui est aujourd’hui le plus beau parc de salles du monde, expression souvent reprise, est constitué pour 3/4 de cinémas indépendants et de proximité. Si près de 450 sont opérés en régie municipale, plus de 1 000 sont exploités à travers des initiatives privées. Tous ces établissements sont aujourd’hui attaqués pour de mauvaises raisons, dont la première serait de croire que notre affaiblissement, voire notre disparition, permettait aux autres de mieux vivre. C’est évidemment une erreur, et nous allons continuer à revendiquer nos spécificités pour, d’une part, passer cette période difficile, et, surtout, rebondir, comme nous l’avons fait depuis des décennies.
Propos recueillis par Kevin Bertrand
© crédit photo : DR
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