
[Tribune] L'Archipel des Lucioles : "Pour faire vivre l’ambition du rapport Geffray : une réponse collective et engagée"
Date de publication : 23/09/2025 - 07:27
Nous saluons la qualité d’écoute et la justesse de l’analyse. Le rapport met en lumière les enjeux de partenariat, le rôle central de la formation, les fragilités financières et les risques d’autocensure. Il rappelle que Ma classe au cinéma est le premier dispositif d’EAC en France, touchant plus de deux millions d’élèves chaque année, et souligne que l’éducation au cinéma est une nécessité éducative, sociale et artistique, portée par un réseau unique d’enseignants, d’exploitants, de collectivités et de coordinations territoriales.
Des urgences à traiter
Ce rapport doit maintenant être suivi d’effets. Les coordinations territoriales, que nous représentons, sont en première ligne. Nous appelons à la consolidation des financements : beaucoup n’ont pas vu leur subvention évoluer depuis plus de dix ans, et certaines ont subi des coupes récentes. Il faut un financement double : structurel et pérenne d’une part, ciblé sur l’innovation d’autre part, en limitant le recours excessif aux appels à projet. Nous demandons aussi une place claire pour les collectivités dans la gouvernance des dispositifs.
Nous soutenons la création d’un diplôme interuniversitaire d’éducation au cinéma, mais il doit s’accompagner d’un plan ambitieux de formation continue, y compris pour les enseignants du premier degré. Les formations en présentiel doivent rester prioritaires pour préserver le lien humain et la dimension collective.
Préserver l’esprit de l’éducation au cinéma
Le rapport rappelle utilement certaines lignes rouges. L’éducation au cinéma n’est pas une simple illustration scolaire : elle ouvre au sensible, à l’altérité, à l’imaginaire. Le cinéma doit rester une expérience esthétique, critique et collective, vécue en salle avec une médiation professionnelle.
Nous resterons vigilants face à toute autocensure limitant la diversité des œuvres. Le cinéma n’est pas là pour rassurer, mais pour bousculer et nourrir le débat. Nous rappelons aussi le rôle essentiel des salles Art & Essai et des circuits itinérants, souvent oubliés, qui incarnent la diversité culturelle et le lien aux territoires.
Ce que nous faisons déjà
Notre association nationale, l’Archipel des lucioles, coordonne, soutient et équipe les dispositifs partout en France. Nous mettons à disposition des outils mutualisés et lancerons officiellement notre plateforme contributive le 29 septembre. Nous développons des partenariats avec écoles de cinéma, cinéastes et associations professionnelles, pour former enseignants, exploitants et intervenants.
Nous plaidons pour que l’éducation au cinéma s’inscrive pleinement dans les programmes sans perdre son élan artistique. Nous proposons aussi de réfléchir à un événement national fédérateur, comme les Rencontres de l’Archipel des lucioles, en écho au « rendez-vous annuel » évoqué dans le rapport.
Enfin, nous affirmons que cette ambition ne nous appartient pas seuls : enseignants, collectivités, exploitants, associations culturelles doivent s’en emparer. L’enjeu n’est pas seulement d’appliquer des recommandations, mais de faire vivre une dynamique collective.
Une invitation à faire communauté
Ce rapport redonne espoir. Il rappelle notre conviction de toujours : le cinéma peut transformer un individu, ouvrir une voie, créer du lien citoyen. À l’heure où l’image est partout, l’éducation au cinéma reste une boussole. Et l’expérience du film en salle, partagée et accompagnée, n’a jamais été aussi précieuse. Le rapport Geffray est une pierre fondatrice. À nous de construire ensemble l’édifice."
Le premier réseau national d'éducation aux images et au cinéma s'exprime à travers cette tribune sur le rapport d'Édouard Geffray
" La publication du rapport Offrir une éducation au cinéma et à l’image de qualité par Édouard Geffray, à la demande des ministres de la Culture et de l’Éducation nationale, marque un tournant dans la reconnaissance institutionnelle de l’éducation artistique et culturelle (EAC) au cinéma. Il confirme ce que les acteurs de terrain savent : ces dispositifs sont puissants, structurants mais fragiles, et doivent être consolidés, reconnus et enrichis.
Un diagnostic précieuxNous saluons la qualité d’écoute et la justesse de l’analyse. Le rapport met en lumière les enjeux de partenariat, le rôle central de la formation, les fragilités financières et les risques d’autocensure. Il rappelle que Ma classe au cinéma est le premier dispositif d’EAC en France, touchant plus de deux millions d’élèves chaque année, et souligne que l’éducation au cinéma est une nécessité éducative, sociale et artistique, portée par un réseau unique d’enseignants, d’exploitants, de collectivités et de coordinations territoriales.
Des urgences à traiter
Ce rapport doit maintenant être suivi d’effets. Les coordinations territoriales, que nous représentons, sont en première ligne. Nous appelons à la consolidation des financements : beaucoup n’ont pas vu leur subvention évoluer depuis plus de dix ans, et certaines ont subi des coupes récentes. Il faut un financement double : structurel et pérenne d’une part, ciblé sur l’innovation d’autre part, en limitant le recours excessif aux appels à projet. Nous demandons aussi une place claire pour les collectivités dans la gouvernance des dispositifs.
Nous soutenons la création d’un diplôme interuniversitaire d’éducation au cinéma, mais il doit s’accompagner d’un plan ambitieux de formation continue, y compris pour les enseignants du premier degré. Les formations en présentiel doivent rester prioritaires pour préserver le lien humain et la dimension collective.
Préserver l’esprit de l’éducation au cinéma
Le rapport rappelle utilement certaines lignes rouges. L’éducation au cinéma n’est pas une simple illustration scolaire : elle ouvre au sensible, à l’altérité, à l’imaginaire. Le cinéma doit rester une expérience esthétique, critique et collective, vécue en salle avec une médiation professionnelle.
Nous resterons vigilants face à toute autocensure limitant la diversité des œuvres. Le cinéma n’est pas là pour rassurer, mais pour bousculer et nourrir le débat. Nous rappelons aussi le rôle essentiel des salles Art & Essai et des circuits itinérants, souvent oubliés, qui incarnent la diversité culturelle et le lien aux territoires.
Ce que nous faisons déjà
Notre association nationale, l’Archipel des lucioles, coordonne, soutient et équipe les dispositifs partout en France. Nous mettons à disposition des outils mutualisés et lancerons officiellement notre plateforme contributive le 29 septembre. Nous développons des partenariats avec écoles de cinéma, cinéastes et associations professionnelles, pour former enseignants, exploitants et intervenants.
Nous plaidons pour que l’éducation au cinéma s’inscrive pleinement dans les programmes sans perdre son élan artistique. Nous proposons aussi de réfléchir à un événement national fédérateur, comme les Rencontres de l’Archipel des lucioles, en écho au « rendez-vous annuel » évoqué dans le rapport.
Enfin, nous affirmons que cette ambition ne nous appartient pas seuls : enseignants, collectivités, exploitants, associations culturelles doivent s’en emparer. L’enjeu n’est pas seulement d’appliquer des recommandations, mais de faire vivre une dynamique collective.
Une invitation à faire communauté
Ce rapport redonne espoir. Il rappelle notre conviction de toujours : le cinéma peut transformer un individu, ouvrir une voie, créer du lien citoyen. À l’heure où l’image est partout, l’éducation au cinéma reste une boussole. Et l’expérience du film en salle, partagée et accompagnée, n’a jamais été aussi précieuse. Le rapport Geffray est une pierre fondatrice. À nous de construire ensemble l’édifice."
Florian Krieg
© crédit photo : DR
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