
Congrès FNCF 2025 - CNC : Des mesures d'urgence pour soutenir les salles
Date de publication : 25/09/2025 - 08:03
Pour répondre notamment aux difficultés croissantes de la petite et moyenne exploitation, le CNC met en place une cellule d’urgence et des avances exceptionnelles sur le soutien automatique, afin d’apporter des solutions rapides et ciblées aux salles les plus fragiles.
En introduction de son discours, Gaëtan Bruel, président du CNC, a tout d'abord rendu hommage aux exploitants : "A l’heure où l’on s’inquiète beaucoup des fractures qui menacent notre pays, il faut dire et redire que vous êtes l’une des solutions à ces fractures." Un secteur actuellement en grande difficulté pour lequel le président du CNC a assuré son plein soutien : "être à vos côtés est notre raison d’être/"
Le dirigeant partage l'avis de Richard Patry selon lequel cette mauvaise passe n'est pas seulement un problème de fréquentation mais bien une accumulation de difficultés : "Les effets de la pandémie qui ne sont toujours pas passés, la crise énergétique, l’inflation qui gonfle les charges et les loyers en particulier, la diminution des aides des collectivités pour ceux qui en bénéficient, et un taux d’endettement pour certains très - trop - élevé, avec des investissements importants que vous avez dû réaliser, dont le remboursement arrive au pire moment."
Face à la grande fragilité éprouvée notamment par la petite et moyenne exploitation, Gaëtan Bruel et ses équipes ont mis en place des mesures d'urgence à effet immédiat. L'approche se veut "à la fois sur mesure, très simple et très ciblée."
Aussi, le CNC a décidé d’activer une cellule d’urgence, joignable à l'adresse : [email protected]. Une équipe du CNC se tiendra mobilisée pour être la plus réactive et efficace possible à chaque cas émergent pour trouver les bons leviers à activer. "Parfois la solution sera au CNC, parfois elle sera chez nos partenaires, comme l’IFCIC. Parfois cette solution devra être construite en lien avec les établissements bancaires ou les communes pour certains", souligne le président du CNC qui insiste sur une obligation collective de résultats pour les exploitants dans le besoin.
Autre levier activé par le CNC : la sensibilisation de l’Association des Maires de France pour appeler leur attention sur la situation actuelle et son degré d’urgence. Ici, la loi Sueur permettant aux élus d'apporter un soutien financier aux salles de cinéma constitue un atout certain.
Dans un contexte de restriction budgétaire, le CNC entend déployer, sous réserve de l'accord du conseil d'administration réuni ce lundi, une mesure efficace et simple. Seront accordées des avances exceptionnelles sur le soutien automatique, pouvant aller jusqu’à 3 années de soutien généré. Ces aides seront octroyées, après analyse des situations financières et avis de la commission, quel que soit le niveau de remboursement de la précédente avance. "Par ailleurs, obtenir cette avance exceptionnelle n’empêchera pas d’en demander une autre dans les prochains mois si la précédente a été remboursée", précise Gaëtan Bruel. Ces avances seront ciblées sur les cinémas de la petite et moyenne exploitation en situation de difficulté. Une fois cette mesure approuvée par le CA, le CNC mettra le formulaire de demande en ligne dès le lendemain, mardi 30 septembre. La commission des avances se réunira alors au plus vite pour délivrer ces aides exceptionnelles "dans les semaines à venir."
Concernant la petite exploitation, le président du CNC est revenu sur les défis énumérés par le président de branche Raphaël Maestro (recours au bénévolat, multiplicité des statuts et besoins de formation qui en découlent). Pour y répondre, le CA examinera également un élargissement des dépenses éligibles à tous les types de formation. Le soutien pourra être mobilisé dans ce cadre.
Le CNC va également proposer une formation en ligne afin que chaque exploitant, élus locaux et bénévoles puissent mieux naviguer parmi les différents dispositifs de soutien, et ainsi pleinement en bénéficier.
"Il ne faut jamais hésiter à nous solliciter. On est là pour vous, on sera réactifs, on sera créatifs s’il le faut, mais on trouvera les solutions", indique le président.
Gaëtan Bruel a également dressé les futures échéances importantes à commencer d'ici la fin de l’année par le nouveau débat parlementaire sur le budget 2026. "Nous aurons certainement à expliquer de nouveau et défendre encore notre modèle […] S’il est normal qu’il soit, comme toutes les politiques publiques, particulièrement scruté à l’heure actuelle, nous savons aussi qu’il est la cible récurrente d’adversaires qui vont jusqu’à demander sa disparition pure et simple – et à qui il manque d’ailleurs quelques connaissances basiques, car ils confondent le budget du CNC avec celui de l’Etat, comme ils confondent « l’argent des Français » et la surfiscalité que consent la filière en contrepartie de son accompagnement par le CNC", rappelle le président du CNC qui relève également les attaques venant d'Outre-Atlantique contre le modèle français. Netflix et Prime Video ont notamment attaqué devant le Conseil d'Etat la chronologie des médias, "l’une des plus belles inventions françaises, dont l’architecture un peu sophistiquée mais essentielle a permis de sanctuariser la diffusion en salles." "Dans notre défense, soyez certains que l’une de nos priorités sera de protéger la fenêtre de diffusion des salles, et donc aussi l’exclusivité de l’expérience que vous offrez aux spectateurs."
Suite des travaux du comité de concertation distributeurs - exploitants
"Avec la faiblesse de la fréquentation, avec aussi la restructuration du marché post pandémie, des tensions qui étaient assez anciennes sont redevenues des points de crispation majeurs au sein de la filière, entre exploitants et distributeurs, mais aussi parfois entre exploitants", note le président.
Il relève deux tendances au sein du secteur : "Dans un contexte où personne n'est en grande forme, chacun est tenté de penser que c’est un peu d’abord la faute du voisin. Et plutôt que chercher des solutions ensemble pour que cela aille un peu mieux pour chacun, on préfère attendre que l’autre fasse un chemin qu’il ne pourra pas faire car il est à nouveau fondamentalement dans la même situation", argumente-t-il. "il faut adapter la manière dont vous travaillez ensemble, exploitants et distributeurs. Mais il faut aussi entendre les difficultés dans lesquels sont les distributeurs eux-mêmes. A nouveau, ce ne sont pas les mêmes difficultés, mais aujourd’hui, chacun est dans une situation difficile, aussi les distributeurs qui portent une part importante du risque des films."
Autre constat : "En dépit de ces antagonismes, chacun dit la même chose. La situation actuelle n’est pas satisfaisante, elle n’est même pas tenable. Chacun a conscience que les avant-premières massives, certains plans de sortie massifiés, la déprogrammation de certains films d’une manière qui n’était pas prévue, tout cela peut répondre à des intérêts de court terme, mais cela dégrade en même temps notre espace collectif et cette mécanique complexe qu’est par exemple l’installation d’un bouche à oreille, et n’est pas dans l’intérêt des oeuvres ni des spectateurs."
Le président du CNC valorise l'importance du dialogue, redéfinir un intérêt collectif, reposant sur des compromis. C'est tout l'enjeu du comité de concertation lancé en mai avec 14 membres déjà réuni à sept reprises.
Après une première recommandation sur les avant-premières massives et les sorties anticipées, le comité travaille sur l'identification et la promotion
des bonnes pratiques communes dans l’exposition et la distribution des œuvres. "Les membres étudient actuellement des zones de chalandise précises pour voir comment s’exerce la concurrence entre cinémas et entre catégories de films", indique le dirigeant. Un constat émerge déjà : "Il est vain et même contre-productif d’opposer une catégorie de cinémas à une autre, cinémas publics et cinémas privés, cinémas des villes et cinémas ruraux, salles fixes et circuits itinérants. La réalité est complexe et très variable en fonction des contextes locaux, de la nature de la concurrence entre salles, de la présence ou non de multiplexes, de cinémas art et essai..."
Autre observation : "Les changements radicaux de ligne éditoriale n’ont pas d’effets bénéfiques sur la fréquentation. Un public, cela se construit et il est peut-être imprudent de brouiller l’image qu’il a de vos salles et de vos choix de programmation. "
Lors de son intervention, le président du CNC a rappelé l'importance du dialogue avec les élus et la nouvelle génération de maires qui verra le jour en 2026. "Rebâtir un consensus national autour de notre modèle, cela commence par consolider un consensus local autour de nos salles. C’est pour moi l’un des grands enjeux de 2026."
Un enjeu qui se traduit également à travers le renouvellement des conventions de partenariat entre l'Etat et les régions. Le président insiste ici sur l'importance de la diffusion dans ces collaborations avec la mise en place d'une méthode incitative. Les fortes ambitions pour l'éducation à l'image s'inscrivent pleinement dans cette politique.
Réformer la réforme du classement art et essai
Lors du Congrès, plusieurs exploitants ont critiqué la réforme du classement art et essai. Cette réforme visait notamment à valoriser la place centrale aux commissions d’art et d’essai en donnant à leur appréciation davantage de poids dans la détermination des subventions individuelles. "Le moins que l’on puisse dire est qu’il a été atteint… Mais peut-être au-delà de nos prévisions", examine Gaëtan Bruel, reconnaissant des fortes variations des subventions d’une majorité de cinémas :
- deux tiers des cinémas classés ont vu leur subvention varier de plus de 10 % : un tiers à la hausse, un tiers à la baisse ;
- 20 % des cinémas classés ont vu leur subvention varier de plus de 20 % : un peu plus à la hausse qu’à la baisse, d’ailleurs ;
- 11 % des cinémas ont vu leur aide baisser de plus de 30 % et 14 % croitre de plus de 30 %.
"Avant la commission d’appel de mi-octobre, nous allons réunir vos représentants aux côtés de l’AFCAE, du SCARE et du GNCR afin de vous présenter ces données de manière plus détaillée", indique le dirigeant.
Deux revendications seront abordées lors de cette réunion bilan :"l’une, symbolique : mettre fin à la notation sur 20 pour la remplacer par un autre type de notation moins « scolaire ", la seconde qui serait de donner moins de poids à l’avis des commissions afin que les variations soient moins fortes à l’avenir."
S'agissant de la commission d’appel, le CNC recense 180 saisines contre une centaine habituellement. "J’attends de la commission nationale qu’elle corrige les cas les plus incontestables mais je ne crois pas légitime qu’elle revienne systématiquement sur l’appréciation des commissions. Ce serait inéquitable vis-à-vis de toutes les salles qui n’ont pas fait appel."
Certains exploitants souhaitaient par ailleurs un moratoire sur la pondération, une proposition à laquelle le président n'est pas favorable. "Nous attendions, en effet, de la réforme qu’elle corrige un effet de la précédente qui avait largement profité aux cinémas des catégories C, D et E et pas aux A et B. Contre toute attente, vous le savez, ce sont de nouveau les cinémas des catégories C, D et E qui ont le plus profité des effets du 1er volet de la réforme, car les commissions, et c’est un résultat vertueux, ont bien pris en compte la spécificité des différentes zones du territoire. Or, le second volet de la réforme, c’est-à-dire la sur- et la sous-pondération des séances, devrait justement corriger ce déséquilibre au profit des catégories A et B. Il serait donc particulièrement injuste pour les cinémas concernés que nous reportions cette mesure".
Face à la grande fragilité éprouvée notamment par la petite et moyenne exploitation, Gaëtan Bruel et ses équipes ont mis en place des mesures d'urgence à effet immédiat. L'approche se veut "à la fois sur mesure, très simple et très ciblée."
Aussi, le CNC a décidé d’activer une cellule d’urgence, joignable à l'adresse : [email protected]. Une équipe du CNC se tiendra mobilisée pour être la plus réactive et efficace possible à chaque cas émergent pour trouver les bons leviers à activer. "Parfois la solution sera au CNC, parfois elle sera chez nos partenaires, comme l’IFCIC. Parfois cette solution devra être construite en lien avec les établissements bancaires ou les communes pour certains", souligne le président du CNC qui insiste sur une obligation collective de résultats pour les exploitants dans le besoin.
Autre levier activé par le CNC : la sensibilisation de l’Association des Maires de France pour appeler leur attention sur la situation actuelle et son degré d’urgence. Ici, la loi Sueur permettant aux élus d'apporter un soutien financier aux salles de cinéma constitue un atout certain.
Dans un contexte de restriction budgétaire, le CNC entend déployer, sous réserve de l'accord du conseil d'administration réuni ce lundi, une mesure efficace et simple. Seront accordées des avances exceptionnelles sur le soutien automatique, pouvant aller jusqu’à 3 années de soutien généré. Ces aides seront octroyées, après analyse des situations financières et avis de la commission, quel que soit le niveau de remboursement de la précédente avance. "Par ailleurs, obtenir cette avance exceptionnelle n’empêchera pas d’en demander une autre dans les prochains mois si la précédente a été remboursée", précise Gaëtan Bruel. Ces avances seront ciblées sur les cinémas de la petite et moyenne exploitation en situation de difficulté. Une fois cette mesure approuvée par le CA, le CNC mettra le formulaire de demande en ligne dès le lendemain, mardi 30 septembre. La commission des avances se réunira alors au plus vite pour délivrer ces aides exceptionnelles "dans les semaines à venir."
Concernant la petite exploitation, le président du CNC est revenu sur les défis énumérés par le président de branche Raphaël Maestro (recours au bénévolat, multiplicité des statuts et besoins de formation qui en découlent). Pour y répondre, le CA examinera également un élargissement des dépenses éligibles à tous les types de formation. Le soutien pourra être mobilisé dans ce cadre.
Le CNC va également proposer une formation en ligne afin que chaque exploitant, élus locaux et bénévoles puissent mieux naviguer parmi les différents dispositifs de soutien, et ainsi pleinement en bénéficier.
"Il ne faut jamais hésiter à nous solliciter. On est là pour vous, on sera réactifs, on sera créatifs s’il le faut, mais on trouvera les solutions", indique le président.
Gaëtan Bruel a également dressé les futures échéances importantes à commencer d'ici la fin de l’année par le nouveau débat parlementaire sur le budget 2026. "Nous aurons certainement à expliquer de nouveau et défendre encore notre modèle […] S’il est normal qu’il soit, comme toutes les politiques publiques, particulièrement scruté à l’heure actuelle, nous savons aussi qu’il est la cible récurrente d’adversaires qui vont jusqu’à demander sa disparition pure et simple – et à qui il manque d’ailleurs quelques connaissances basiques, car ils confondent le budget du CNC avec celui de l’Etat, comme ils confondent « l’argent des Français » et la surfiscalité que consent la filière en contrepartie de son accompagnement par le CNC", rappelle le président du CNC qui relève également les attaques venant d'Outre-Atlantique contre le modèle français. Netflix et Prime Video ont notamment attaqué devant le Conseil d'Etat la chronologie des médias, "l’une des plus belles inventions françaises, dont l’architecture un peu sophistiquée mais essentielle a permis de sanctuariser la diffusion en salles." "Dans notre défense, soyez certains que l’une de nos priorités sera de protéger la fenêtre de diffusion des salles, et donc aussi l’exclusivité de l’expérience que vous offrez aux spectateurs."
Suite des travaux du comité de concertation distributeurs - exploitants
"Avec la faiblesse de la fréquentation, avec aussi la restructuration du marché post pandémie, des tensions qui étaient assez anciennes sont redevenues des points de crispation majeurs au sein de la filière, entre exploitants et distributeurs, mais aussi parfois entre exploitants", note le président.
Il relève deux tendances au sein du secteur : "Dans un contexte où personne n'est en grande forme, chacun est tenté de penser que c’est un peu d’abord la faute du voisin. Et plutôt que chercher des solutions ensemble pour que cela aille un peu mieux pour chacun, on préfère attendre que l’autre fasse un chemin qu’il ne pourra pas faire car il est à nouveau fondamentalement dans la même situation", argumente-t-il. "il faut adapter la manière dont vous travaillez ensemble, exploitants et distributeurs. Mais il faut aussi entendre les difficultés dans lesquels sont les distributeurs eux-mêmes. A nouveau, ce ne sont pas les mêmes difficultés, mais aujourd’hui, chacun est dans une situation difficile, aussi les distributeurs qui portent une part importante du risque des films."
Autre constat : "En dépit de ces antagonismes, chacun dit la même chose. La situation actuelle n’est pas satisfaisante, elle n’est même pas tenable. Chacun a conscience que les avant-premières massives, certains plans de sortie massifiés, la déprogrammation de certains films d’une manière qui n’était pas prévue, tout cela peut répondre à des intérêts de court terme, mais cela dégrade en même temps notre espace collectif et cette mécanique complexe qu’est par exemple l’installation d’un bouche à oreille, et n’est pas dans l’intérêt des oeuvres ni des spectateurs."
Le président du CNC valorise l'importance du dialogue, redéfinir un intérêt collectif, reposant sur des compromis. C'est tout l'enjeu du comité de concertation lancé en mai avec 14 membres déjà réuni à sept reprises.
Après une première recommandation sur les avant-premières massives et les sorties anticipées, le comité travaille sur l'identification et la promotion
des bonnes pratiques communes dans l’exposition et la distribution des œuvres. "Les membres étudient actuellement des zones de chalandise précises pour voir comment s’exerce la concurrence entre cinémas et entre catégories de films", indique le dirigeant. Un constat émerge déjà : "Il est vain et même contre-productif d’opposer une catégorie de cinémas à une autre, cinémas publics et cinémas privés, cinémas des villes et cinémas ruraux, salles fixes et circuits itinérants. La réalité est complexe et très variable en fonction des contextes locaux, de la nature de la concurrence entre salles, de la présence ou non de multiplexes, de cinémas art et essai..."
Autre observation : "Les changements radicaux de ligne éditoriale n’ont pas d’effets bénéfiques sur la fréquentation. Un public, cela se construit et il est peut-être imprudent de brouiller l’image qu’il a de vos salles et de vos choix de programmation. "
Lors de son intervention, le président du CNC a rappelé l'importance du dialogue avec les élus et la nouvelle génération de maires qui verra le jour en 2026. "Rebâtir un consensus national autour de notre modèle, cela commence par consolider un consensus local autour de nos salles. C’est pour moi l’un des grands enjeux de 2026."
Un enjeu qui se traduit également à travers le renouvellement des conventions de partenariat entre l'Etat et les régions. Le président insiste ici sur l'importance de la diffusion dans ces collaborations avec la mise en place d'une méthode incitative. Les fortes ambitions pour l'éducation à l'image s'inscrivent pleinement dans cette politique.
Réformer la réforme du classement art et essai
Lors du Congrès, plusieurs exploitants ont critiqué la réforme du classement art et essai. Cette réforme visait notamment à valoriser la place centrale aux commissions d’art et d’essai en donnant à leur appréciation davantage de poids dans la détermination des subventions individuelles. "Le moins que l’on puisse dire est qu’il a été atteint… Mais peut-être au-delà de nos prévisions", examine Gaëtan Bruel, reconnaissant des fortes variations des subventions d’une majorité de cinémas :
- deux tiers des cinémas classés ont vu leur subvention varier de plus de 10 % : un tiers à la hausse, un tiers à la baisse ;
- 20 % des cinémas classés ont vu leur subvention varier de plus de 20 % : un peu plus à la hausse qu’à la baisse, d’ailleurs ;
- 11 % des cinémas ont vu leur aide baisser de plus de 30 % et 14 % croitre de plus de 30 %.
"Avant la commission d’appel de mi-octobre, nous allons réunir vos représentants aux côtés de l’AFCAE, du SCARE et du GNCR afin de vous présenter ces données de manière plus détaillée", indique le dirigeant.
Deux revendications seront abordées lors de cette réunion bilan :"l’une, symbolique : mettre fin à la notation sur 20 pour la remplacer par un autre type de notation moins « scolaire ", la seconde qui serait de donner moins de poids à l’avis des commissions afin que les variations soient moins fortes à l’avenir."
S'agissant de la commission d’appel, le CNC recense 180 saisines contre une centaine habituellement. "J’attends de la commission nationale qu’elle corrige les cas les plus incontestables mais je ne crois pas légitime qu’elle revienne systématiquement sur l’appréciation des commissions. Ce serait inéquitable vis-à-vis de toutes les salles qui n’ont pas fait appel."
Certains exploitants souhaitaient par ailleurs un moratoire sur la pondération, une proposition à laquelle le président n'est pas favorable. "Nous attendions, en effet, de la réforme qu’elle corrige un effet de la précédente qui avait largement profité aux cinémas des catégories C, D et E et pas aux A et B. Contre toute attente, vous le savez, ce sont de nouveau les cinémas des catégories C, D et E qui ont le plus profité des effets du 1er volet de la réforme, car les commissions, et c’est un résultat vertueux, ont bien pris en compte la spécificité des différentes zones du territoire. Or, le second volet de la réforme, c’est-à-dire la sur- et la sous-pondération des séances, devrait justement corriger ce déséquilibre au profit des catégories A et B. Il serait donc particulièrement injuste pour les cinémas concernés que nous reportions cette mesure".
Florian Krieg
© crédit photo : CNC
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