Congrès FNCF 2022 - Les "nouveaux défis" de l’exploitation au Forum de discussion
Date de publication : 21/09/2022 - 08:05
"Mais malgré cette résilience collective, des enjeux majeurs restent devant nous", a ainsi poursuivi l’exploitant, pointant avant tout la fréquentation en salle. Cette dernière « se rétablit progressivement, mais à un rythme plus lent qu’anticipé", a-t-il précisé, citant "au moins 70% des entrées pré-Covid réalisées depuis le début de l’année" 2022. "Mais je sais que c’est une moyenne globale et que certains n’ont pas encore retrouvé ce niveau. (…) Néanmoins, nous pouvons être fiers que le cinéma reste le loisir culturel préféré de nos concitoyens."
Le traditionnel rendez-vous avec les instances fédérales, remanié pour se focaliser sur quelques thématiques fortes, fut non seulement l’occasion pour l’exploitation française de tirer le bilan d’une année à risque, et surtout anticiper plusieurs challenges à venir, économiques, énergétiques et sociaux.
"Nous pouvons nous réjouir d’être à nouveau là, tous ensemble, grâce aux aides publiques, et aux efforts de chacun" a ainsi déclaré Richard Patry, président de la Fédération nationale des cinéma français (FNCF), dans son introduction au Forum de discussion du 77e congrès fédéral.
"Mais malgré cette résilience collective, des enjeux majeurs restent devant nous", a ainsi poursuivi l’exploitant, pointant avant tout la fréquentation en salle. Cette dernière « se rétablit progressivement, mais à un rythme plus lent qu’anticipé", a-t-il précisé, citant "au moins 70% des entrées pré-Covid réalisées depuis le début de l’année" 2022. "Mais je sais que c’est une moyenne globale et que certains n’ont pas encore retrouvé ce niveau. (…) Néanmoins, nous pouvons être fiers que le cinéma reste le loisir culturel préféré de nos concitoyens."
Au-delà de cette fréquentation perfectible, dont les causes sont toujours en cours d’analyse et seront surtout adressées lors de la table-ronde du Congrès le lendemain, Richard Patry a surtout identifié les "nouveaux défis" à relever pour l’exploitation française : "crise économique et conséquences de la guerre en Ukraine, crise énergétique et envol des coûts de l’électricité et du gaz, crise écologique et réchauffement climatique."
Réchauffement climatique
"Vous connaissez les maux qui frappent notre société. Il nous faut être prêts pour le monde de demain, qui sera, à coup sûr, différent de tout ce que nous avons connu." Et le président d’appeler à un engagement "collectif et individuel" pour "lutter contre le réchauffement climatique, apporter notre contribution, mais aussi bien évidemment baisser notre consommation" à l’heure de l’inflation des coûts de l’énergie.
"Vous connaissez les maux qui frappent notre société. Il nous faut être prêts pour le monde de demain, qui sera, à coup sûr, différent de tout ce que nous avons connu." Et le président d’appeler à un engagement "collectif et individuel" pour "lutter contre le réchauffement climatique, apporter notre contribution, mais aussi bien évidemment baisser notre consommation" à l’heure de l’inflation des coûts de l’énergie.
"A court terme, il y a également la question de la capacité de nos établissements à assumer ces hausses, parfois énormes, des coûts d’énergie dans un contexte de fréquentation moins forte qu’avant la crise. Nous devons donc, avec le CNC et les pouvoirs publics, trouver les moyens d’accompagner ceux qui sont les plus confrontés à ces hausses."
Et le président d’aborder aussi la "situation économique proprement dite des entreprises, la question de la capacité de remboursement des PGE et du surendettement, se pose de façon aigüe." Un sujet identifié comme "le plus important des prochaines années."
Première réunion de suivi sur la chronologie des médias
Sur la question de la chronologie des médias, Richard Patry est revenu sur la question des "menaces" de "déprogrammation éventuelle de films populaires américains", faisant peut-être référence à l’incertitude qui plane autour de la sortie de Black Panther : Wakanda Forever en France.
Sur la question de la chronologie des médias, Richard Patry est revenu sur la question des "menaces" de "déprogrammation éventuelle de films populaires américains", faisant peut-être référence à l’incertitude qui plane autour de la sortie de Black Panther : Wakanda Forever en France.
"Il est urgent de se réunir, afin que les spectateurs français ne soient pas privés de voir ces films sur grand écran, et que les salles de cinéma ne soient pas les victimes collatérales de cette situation, qui oppose principalement les chaînes de TV et les plateformes, et sur laquelle les salles ont une marge de manœuvre très limitée." Et l’exploitant de saluer l’initiative du CNC d’organiser à ce titre une première réunion de suivi le 4 octobre, à laquelle la FNCF "participera de manière constructive".
Fréquentation, programmation et coûts de l’énergie au menu de la petite exploitation
Autant d’enjeux que la plupart des rapporteurs des différentes branches de la fédération, réunies ce matin en comités, ont en effet abordés dans leurs rapports. Mais pas seulement.
Rapporteuse de la petite exploitation, Christine Bentabet, gérante du cinéma Le Dunois à Châteaudun, a pour sa part résumé une réunion de branche "riche en échange, aussi bien en termes de propositions que de réflexion pour se tourner vers l’avenir". L’exploitante a ainsi abordé les difficultés liées à la fréquentation et à la programmation, indiquant que sa branche restait "optimiste pour l’avenir", et appelant un "dialogue plus constructif et serein avec les distributeurs".
La rapporteuse a par la suite relayé l’appel à la création d’un groupe de travail dédié à la programmation, "associant l’ensemble des acteurs de la profession, afin de trouver un équilibre entre le nombre de séances, faciliter l’accès aux copies suivant la typologie de la salle et garder la spécificité de chacun".
La branche s’est ensuite déclarée "de plus en plus préoccupée" par la situation énergétique, et le coût croissant des charges qu’elle entraîne. Avant de demander un allègement des modalités de remboursement des PGE contractés durant la crise sanitaire. "Parmi les leviers financiers à la disposition des salles, nous souhaiterions que le déploiement de la loi Sueur puisse être prolongé."
L’exploitante a ensuite abordé le décret sur l’encadrement des dépenses énergétiques ("Où en est-il ?"), l’éducation à l’image et l’accès aux séances scolaires, la pérennisation du fonds jeunes cinéphiles et un encadrement strict des séances en plein-air.
L'offre, la tarification et l'inflation énergétique dans le viseur de la moyenne exploitation
Représentée sur la scène du CID par Sylvie Jaillet, exploitante et programmatrice du Ciné Festival de Ambérieu-en-Bugey, la branche moyenne exploitation a mis en avait une "baisse d’environ 25% sur l’année glissante", non sans afficher elle aussi une certaine forme d’optimisme : "Notre métier a encore de beaux jours devant lui, puisqu’il a une raison d’être à la fois culturelle, économique et sociétale. Cela reste un métier d’offre, et on ne peut pas remplacer la qualité par la quantité."
La rapporteuse a ensuite abordé la question de l’offre de films en salle, "pas du tout en adéquation avec les attentes de notre public". Avant d’enchaîner sur la question tarifaire, dont elle regrette la critique dans le débat public : "le prix moyen est de 7€, et est bien inférieur à cela pour le jeune public. Il n’y a donc pas de superprofits dans l’exploitation", a-t-elle appuyé. Non sans relativiser toutefois : "Nous devons tenir compte de notre public, pour qui les hausses ne sont plus tenables, et casser l’image que le cinéma est cher. Nos offres de prix sont dynamiques. (…) Valorisons notre singularité : l’expérience du partage d’émotions sur grand écran."
Tout en remerciant les pouvoirs publics pour l’aide apporté durant la crise sanitaire, la rapporteuse a évoqué ensuite le spectre d’une crise "bien plus angoissante", liée au coût de l’énergie et à la transition écologique. Avec une problématique "à double entrées : passer l’hiver, avant de se projeter dans la décennie. La reconduction des contrats énergétiques apparaît comme un mur infranchissable pour ceux qui y sont déjà confrontés", selon l’exploitante, qui alerte ainsi sur "l’urgence d’accompagner les exploitants".
La rapporteuse de branche a par la suite évoqué quelques propositions : "soutenir le changement des équipements de projection pour basculer vers des sources laser moins énergivores ; remettre en place une attractivité déductible ; rendre éligible au soutien financier la location de projecteurs pour les salles qui n’auraient pas les moyens immédiats d’investir ; solliciter le CNC pour flécher ses soutiens en direction de nos équipementiers, afin d’optimiser les consommations ; intégrer les cinémas à travers leurs codes APE pour qu’ils bénéficient des dispositifs d’exonération liés à l’énergie ; clarifier la législation relative à la mise en place de l’énergie solaire pour les ERP ; et enfin, déployer un soutien spécifique et en urgence dédié aux sociétés devant s’adapter à très court terme".
La branche a en outre évoqué la problématique autour de la chronologie des médias, la défense de l’exception culturelle française, l’éducation à l’image et la hausse du prix des places scolaires, ou encore le soutien au Pass Culture.
Fréquentation, programmation et coûts de l’énergie au menu de la petite exploitation
Autant d’enjeux que la plupart des rapporteurs des différentes branches de la fédération, réunies ce matin en comités, ont en effet abordés dans leurs rapports. Mais pas seulement.
Rapporteuse de la petite exploitation, Christine Bentabet, gérante du cinéma Le Dunois à Châteaudun, a pour sa part résumé une réunion de branche "riche en échange, aussi bien en termes de propositions que de réflexion pour se tourner vers l’avenir". L’exploitante a ainsi abordé les difficultés liées à la fréquentation et à la programmation, indiquant que sa branche restait "optimiste pour l’avenir", et appelant un "dialogue plus constructif et serein avec les distributeurs".
La rapporteuse a par la suite relayé l’appel à la création d’un groupe de travail dédié à la programmation, "associant l’ensemble des acteurs de la profession, afin de trouver un équilibre entre le nombre de séances, faciliter l’accès aux copies suivant la typologie de la salle et garder la spécificité de chacun".
La branche s’est ensuite déclarée "de plus en plus préoccupée" par la situation énergétique, et le coût croissant des charges qu’elle entraîne. Avant de demander un allègement des modalités de remboursement des PGE contractés durant la crise sanitaire. "Parmi les leviers financiers à la disposition des salles, nous souhaiterions que le déploiement de la loi Sueur puisse être prolongé."
L’exploitante a ensuite abordé le décret sur l’encadrement des dépenses énergétiques ("Où en est-il ?"), l’éducation à l’image et l’accès aux séances scolaires, la pérennisation du fonds jeunes cinéphiles et un encadrement strict des séances en plein-air.
L'offre, la tarification et l'inflation énergétique dans le viseur de la moyenne exploitation
Représentée sur la scène du CID par Sylvie Jaillet, exploitante et programmatrice du Ciné Festival de Ambérieu-en-Bugey, la branche moyenne exploitation a mis en avait une "baisse d’environ 25% sur l’année glissante", non sans afficher elle aussi une certaine forme d’optimisme : "Notre métier a encore de beaux jours devant lui, puisqu’il a une raison d’être à la fois culturelle, économique et sociétale. Cela reste un métier d’offre, et on ne peut pas remplacer la qualité par la quantité."
La rapporteuse a ensuite abordé la question de l’offre de films en salle, "pas du tout en adéquation avec les attentes de notre public". Avant d’enchaîner sur la question tarifaire, dont elle regrette la critique dans le débat public : "le prix moyen est de 7€, et est bien inférieur à cela pour le jeune public. Il n’y a donc pas de superprofits dans l’exploitation", a-t-elle appuyé. Non sans relativiser toutefois : "Nous devons tenir compte de notre public, pour qui les hausses ne sont plus tenables, et casser l’image que le cinéma est cher. Nos offres de prix sont dynamiques. (…) Valorisons notre singularité : l’expérience du partage d’émotions sur grand écran."
Tout en remerciant les pouvoirs publics pour l’aide apporté durant la crise sanitaire, la rapporteuse a évoqué ensuite le spectre d’une crise "bien plus angoissante", liée au coût de l’énergie et à la transition écologique. Avec une problématique "à double entrées : passer l’hiver, avant de se projeter dans la décennie. La reconduction des contrats énergétiques apparaît comme un mur infranchissable pour ceux qui y sont déjà confrontés", selon l’exploitante, qui alerte ainsi sur "l’urgence d’accompagner les exploitants".
La rapporteuse de branche a par la suite évoqué quelques propositions : "soutenir le changement des équipements de projection pour basculer vers des sources laser moins énergivores ; remettre en place une attractivité déductible ; rendre éligible au soutien financier la location de projecteurs pour les salles qui n’auraient pas les moyens immédiats d’investir ; solliciter le CNC pour flécher ses soutiens en direction de nos équipementiers, afin d’optimiser les consommations ; intégrer les cinémas à travers leurs codes APE pour qu’ils bénéficient des dispositifs d’exonération liés à l’énergie ; clarifier la législation relative à la mise en place de l’énergie solaire pour les ERP ; et enfin, déployer un soutien spécifique et en urgence dédié aux sociétés devant s’adapter à très court terme".
La branche a en outre évoqué la problématique autour de la chronologie des médias, la défense de l’exception culturelle française, l’éducation à l’image et la hausse du prix des places scolaires, ou encore le soutien au Pass Culture.
L'offre de films dans le viseur de la grande exploitation
Au cours de son intervention, Laurence Meunier, rapporteuse pour la branche grande exploitation, a fortement insisté sur la problématique de l'offre de film. "La baisse de la fréquentation (40% environ pour la grande exploitation) est essentiellement due à un manque d'attractivité et de densité de films de qualité attirant le public", assène-t-elle.
"Il faut produire mieux pour que le public retrouve le chemin des salles", résume Laurence Meunier. Le prix de la place n'apparaît pas "être un problème lorsqu'un bon film est au rendez-vous". Dans cette optique, la branche souhaiterait que l'exploitation soit davantage présente dans les commissions d'aides à la production du CNC.
Par ailleurs, la grande exploitation entend poursuivre une politique d'investissement importante pour répondre à une demande plus forte des clients "de mieux en mieux équipés chez eux".
Laurence Meunier est également revenue sur la chronologie des médias. La branche note la "désertion" de films grand public, notamment américains au profit des plateformes. "Un studio discrimine le parc de salles français en raison d'une chronologie des médias trop exigeante à son goût", estime la branche en référence à Disney. "N'y a-t-il pas aujourd'hui une survalorisation des films uniquement disponibles sur les plateformes ?", s'interroge la grande exploitation valorisant en parallèle la rentabilité des films dans les salles.
La branche a abordé le sujet de la programmation, demandant une souplesse "indispensable pour multiplier les possibilités d'accès aux films". Elle considère que les engagements de programmation ne doivent pas représenter "un énième obstacle" à la reconquête du public.
Enfin, à l'instar des autres branches, la grande exploitation a évoqué l'investissement énergétique à venir. Elle demande à l'Etat d'imposer, au plus vite, un bouclier tarifaire. Le secteur appelle également à la création d'aides sectorielles pour engager des investissements pour réduire les dépenses énergétiques. "Nos crédits d'impôts corrélés au développement durable permettront le remplacement de nos projecteurs actuels par des projecteurs laser, l'achat de pompes à chaleur et la pose de panneaux photovoltaïques", énumère Laurence Meunier.
"Il faut produire mieux pour que le public retrouve le chemin des salles", résume Laurence Meunier. Le prix de la place n'apparaît pas "être un problème lorsqu'un bon film est au rendez-vous". Dans cette optique, la branche souhaiterait que l'exploitation soit davantage présente dans les commissions d'aides à la production du CNC.
Par ailleurs, la grande exploitation entend poursuivre une politique d'investissement importante pour répondre à une demande plus forte des clients "de mieux en mieux équipés chez eux".
Laurence Meunier est également revenue sur la chronologie des médias. La branche note la "désertion" de films grand public, notamment américains au profit des plateformes. "Un studio discrimine le parc de salles français en raison d'une chronologie des médias trop exigeante à son goût", estime la branche en référence à Disney. "N'y a-t-il pas aujourd'hui une survalorisation des films uniquement disponibles sur les plateformes ?", s'interroge la grande exploitation valorisant en parallèle la rentabilité des films dans les salles.
La branche a abordé le sujet de la programmation, demandant une souplesse "indispensable pour multiplier les possibilités d'accès aux films". Elle considère que les engagements de programmation ne doivent pas représenter "un énième obstacle" à la reconquête du public.
Enfin, à l'instar des autres branches, la grande exploitation a évoqué l'investissement énergétique à venir. Elle demande à l'Etat d'imposer, au plus vite, un bouclier tarifaire. Le secteur appelle également à la création d'aides sectorielles pour engager des investissements pour réduire les dépenses énergétiques. "Nos crédits d'impôts corrélés au développement durable permettront le remplacement de nos projecteurs actuels par des projecteurs laser, l'achat de pompes à chaleur et la pose de panneaux photovoltaïques", énumère Laurence Meunier.
Energie : une facture de 25 000€ par mois dès cet hiver pour certaines salles
Cédric Aubry, président de la commission économique de la FNCF, et Erwan Escoubet, directeur des affaires réglementaires et institutionnelles, sont longuement revenus sur la crise énergétique. Cet enjeu majeur aura un impact considérable aussi bien sur le court terme que le long terme pour l'exploitation.
Dans l'immédiat, les salles doivent répondre aux demandes du gouvernement de baisser de 10% leurs dépenses énergétiques et ce, afin d'éviter des coupures de délestage cet hiver. Dans ce cadre, la FNCF a élaboré une charte de sobriété énergétique. Plusieurs mesures "très concrètes" du quotidien seront présentées lors du congrès ce mercredi. La Fédération propose, par ailleurs, de nommer un référent énergétique au sein de chaque structure cinématographique pour coordonner l'ensemble de ces missions.
La reconduction de l'impact des contrats d'énergie apparaît aussi comme un défi de taille. Aujourd'hui, une séance de cinéma représente en moyenne 35 kilowatt d'énergie consommée. La renégociation des contrats se fait actuellement entre 50 et 80 centimes le kiloWatt-heure en heure pleine hiver. A partir de novembre, les exploitants seront confrontés à des factures d'énergie très onéreuses pouvant atteindre les 25 000 € par mois pour la moyenne exploitation. "Sans accompagnement, nous voyons cette problématique comme un mur", déclare Cédric Aubry. Cette augmentation des coûts est due à des facteurs exogènes comme la guerre en Ukraine et l'arrêt d'une partie des centrales nucléaires. La cotation de l'électricité en Europe basée sur le prix du gaz accentue cette tension.
Le gouvernement a proposé un mécanisme d'aide qui sera mis en place pour octobre 2022. Il permettra aux entreprises ayant une baisse de leur excédent brut d'exploitation d'obtenir une aide pouvant aller jusqu'à 30% de leurs dépenses d'électricité, à condition que ces dernières aient été multipliées par deux avec un plafond de 2 M€.
Troisième enjeu sur le moyen-long terme : "aborder la transition écologique en investissant massivement pour répondre progressivement au décret tertiaire". La FNCF a mis en place, en ce sens, un groupe de travail. "Au petit doigt mouillé", Cédric Aubry estime à 500 M€ les investissements macroéconomiques nécessaires (cabines de projection, "laserisation", modification de la climatisation et du chauffage). "Ces investissements colossaux ne peuvent se faire sans accompagnement des collectivités, de l'Etat et du CNC", précise-t-il.
Dans l'immédiat, les salles doivent répondre aux demandes du gouvernement de baisser de 10% leurs dépenses énergétiques et ce, afin d'éviter des coupures de délestage cet hiver. Dans ce cadre, la FNCF a élaboré une charte de sobriété énergétique. Plusieurs mesures "très concrètes" du quotidien seront présentées lors du congrès ce mercredi. La Fédération propose, par ailleurs, de nommer un référent énergétique au sein de chaque structure cinématographique pour coordonner l'ensemble de ces missions.
La reconduction de l'impact des contrats d'énergie apparaît aussi comme un défi de taille. Aujourd'hui, une séance de cinéma représente en moyenne 35 kilowatt d'énergie consommée. La renégociation des contrats se fait actuellement entre 50 et 80 centimes le kiloWatt-heure en heure pleine hiver. A partir de novembre, les exploitants seront confrontés à des factures d'énergie très onéreuses pouvant atteindre les 25 000 € par mois pour la moyenne exploitation. "Sans accompagnement, nous voyons cette problématique comme un mur", déclare Cédric Aubry. Cette augmentation des coûts est due à des facteurs exogènes comme la guerre en Ukraine et l'arrêt d'une partie des centrales nucléaires. La cotation de l'électricité en Europe basée sur le prix du gaz accentue cette tension.
Le gouvernement a proposé un mécanisme d'aide qui sera mis en place pour octobre 2022. Il permettra aux entreprises ayant une baisse de leur excédent brut d'exploitation d'obtenir une aide pouvant aller jusqu'à 30% de leurs dépenses d'électricité, à condition que ces dernières aient été multipliées par deux avec un plafond de 2 M€.
Troisième enjeu sur le moyen-long terme : "aborder la transition écologique en investissant massivement pour répondre progressivement au décret tertiaire". La FNCF a mis en place, en ce sens, un groupe de travail. "Au petit doigt mouillé", Cédric Aubry estime à 500 M€ les investissements macroéconomiques nécessaires (cabines de projection, "laserisation", modification de la climatisation et du chauffage). "Ces investissements colossaux ne peuvent se faire sans accompagnement des collectivités, de l'Etat et du CNC", précise-t-il.
Pass Culture : 2,5 millions d'entrées depuis janvier 2022
Sébastien Cavalier, président de la SAS Pass Culture, est intervenu lors du forum pour dresser un nouveau bilan de cette initiative nationale.
Sur le volet individuel du pass, de janvier à août 2022, les réservations via le Pass Culture ont permis de générer 2,5 millions d'entrées. 55% des réservations concernent des cartes d'abonnement et 44% des séances à l'unité.
Le cinéma demeure le deuxième poste de dépense des jeunes derrière le livre.Il représente 15% du montant moyen dépensé par jeune. Sur le volet collectif, plus de 250 000 jeunes ont profité d'une offre collective au cinéma depuis janvier 2022. 23,4% des réservations collectives sont consacrées au cinéma.
1 422 cinémas sont partenaires à date. Les équipes du Pass Culture entendent poursuivre la mise en avant du cinéma via l'application. Elles travaillent sur la synchronisation de la programmation et des stocks des cinémas en temps réel. Désormais, un jeune peut réserver directement sa place de cinéma via le Pass Culture.
L'attractivité des métiers au cœur des réflexions
Au cours de cette après-midi riche en informations, un focus a été réalisé autour du handicap. La valorisation des actions des salles en faveur d'un public en situation de handicap a notamment été cité comme un enjeu important tout comme l'intégration et l'insertion des travailleurs handicapés au sein de structures cinématographiques.
Autre défi des années à venir : l'attractivité des métiers de l'exploitation cinématographique. Un groupe de travail de la FNCF a présenté des premières pistes autour de trois axes de travail : le recrutement, la formation et l'amélioration des spécificités sectorielles.
Enfin, les actualités sociales ont conclu ce forum avec au programme : les derniers accords négociés (revalorisation des minima conventionnels, dispositif de reconversion ou promotion par alternance), la loi pouvoir d'achat et son apport pour l'exploitation ainsi que la nouvelle définition du harcèlement sexuel.