Télévision

Séries Mania 2024 - Focus sur "Extra." en sélection Comédies

Date de publication : 19/03/2024 - 08:05

Lauréate du Fonds SACD-OCS 2021, Extra. est la première série de la société Les Films du Cygne d’Alexandre Charlet. Elle soigne sa singularité : traiter le handicap par le prisme de la comédie. Destinée à OCS, celle-ci est en lice à Séries Mania dans la section Comédies.

Les deux réalisateurs, Jonathan Hazan et Matthieu Bernard, qui ont aussi écrit ce 10x26 minutes, ont choisi un sujet tabou : l’assistance sexuelle pour les personnes handicapées. L'héroïne est Catherine (Anne Girouard), une mère de famille, cheffe de chœur d’une chorale inclusive catholique qui se retrouve à la tête d’un réseau d’assistants sexuels pour personnes en situation de handicap. A ses côtés Stéphane Debac, Nicolas Lumbreras, Rio Vega et Hélène Bares. Rencontre avec Alexandre Charlet et Jonathan Hazan.

Comment est né le projet Extra. ?
Alexandre Charlet : LA SACD et OCS avaient lancé un appel à projets autour du thème du handicap traité sous l’angle de la comédie. En juin 2021, Extra. , signé Matthieu Bernard et Jonathan Hazan, a été le projet lauréat 2021. 

Jonathan Hazan : Alexandre et moi avions déjà produit un court métrage, sur un sujet qui n’était pas loin du sujet de Extra. La question de l’accompagnement sexuel des handicapés, un sujet qui n’arrive pas à être sérieusement traité par les pouvoirs publics, ou en tout cas pris en compte comme pas mal de pays européens. Il nous semblait important avec mon co-auteur, Matthieu Bernard de partir d’un personnage extérieur, une mère de famille, cheffe de cœur qui a elle-même un handicap dans sa sexualité, et qui va partir à la recherche de sa propre jouissance à travers l’accompagnement sexuel des handicapés qui est illégal en France. Nous voulions nous appuyer sur un levier de comédie pour intéresser le spectateur à ce sujet. Ey pas de le traiter de façon clinique ou moral.

Quelles étaient les pièges que vous vouliez éviter ?
J.H : Ce qui nous aidé pendant toute l’écriture, c’était d’être à l’échelle de nos personnages, d’être en accord avec leur psychologie, leurs objectifs, leurs enjeux. A partir ce ces éléments balisés, nous étions en phase avec la façon dont nous voulions traiter le sujet.

S’agit-il d’une minisérie bouclée ou elle est-elle potentiellement récurrente ?
J.H : La série se termine sur un gros cliffhanger en espérant que cela suscite l’envie d’une saison 2. Pour Matthieu et moi, il est clair qu’il y a beaucoup de choses à dire et à aborder autour de l’accompagnement. Car il y a autant de questions que d’individus, avec des questions aussi plus larges à embrasser.

A.C : La vie intime et sexuelle des personnes en situation de handicap est un sujet porté par le gouvernement. Mais dans les rapports que celui-ci a reçu sur ce sujet, il se confronte à des réserves. Autant dans des pays limitrophes, comme la Suisse ou la Belgique, c’est un sujet légal. Mais en France, il y a encore du chemin…

Comment avez-vous travaillé sur le casting ?
J.H : Il a fonctionné à plusieurs nouveau et avec différentes réflexions. On a d’abord constitué le quatuor de la famille Blondin. Nous avons été très sélectif au départ. Nous avons travaillé avec Angélique Luisi qui connaissait les séries d’OCS. Nous cherchions une comédienne totalement investie et qui vit une vraie transformation dans la série. Et notre choix s’est porté sur Anne Girouard. Il y a eu beaucoup de retours enthousiastes sur la série, dont on appréciait la liberté de ton et le faiut qu’il y ait beaucoup de choses à défendre. Pour les personnages en situation de handicap, nous avons essayé d’être le plus inclusif possible.

A.C : Le casting s’est fait dans le cadre d’une production OCS. Tous les acteurs ont été payés au même tarif, plutôt proche du tarif syndical, et tout le monde a joué le jeu. Jonathan voulait un effet de troupe. La préparation et le tournage se sont fait dans cet esprit là. C’est l’un des points forts de la série.

Aujourd’hui que le tournage est terminé, qu’en retenez-vous ?
J.H : Le rythme ! Et encore nous avons tourné sur 32 jours, ce qui est le haut du panier dans ce cas de figure.

A.C : Nous avions pas mal de décors, pas si évident à trouver, à 120 kms les uns et les autres. La série est censée se passer entre Vienne et Genève et nous avons tourné entre autres en Auvergne-Rhône-Alpes. La région nous a soutenu. Ces contraintes ont soudé l’équipe et fait aussi cet effet "troupe". Les séries low budget, c’est l’art dans la contrainte.

Francois-Pier Pelinard-Lambert
© crédit photo : Les Films du Cygne


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