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Cinéma

Congrès FNCF 2015 - Pierre Pezet : "À l'époque, le Congrès ne rassemblait pas autant qu'aujourd'hui"

Date de publication : 01/10/2015 - 08:30

Président de la FNCF de 1985 à 1988, Pierre Pezet arrive en fonction dans un contexte de crise. L’ancien exploitant avignonnais revient sur son entrée à la FNCF, les grands dossiers et les réalisations de son mandat.

Quel fut votre parcours avant d’entrer à la FNCF ?
Je suis issu d’une des plus vieilles familles du cinéma français. Ma grand-mère exploitait le Cinématographe à Aix-en-Provence. Elle a ensuite quitté Aix pour Avignon et Le Palace. C’est le point de départ. Par la suite, mon père a développé des salles sur Nîmes, Béziers… Je suis arrivé dans le métier à 26 ans, après des études de droit à Aix-en-Provence. J’ai repris les salles – les Théâtres Pezet – et continué à y faire du cinéma, mais aussi des concerts classiques, du music-hall, du théâtre...

Comment êtes-vous arrivé à la présidence de la FNCF ?
Je suis entré à la fédération au début des années 1980, à la commission des questions sociales pour refondre la convention collective. En 1985, une partie de la profession m’a poussé à prendre la succession de Serge Siritzky. Je suis alors devenu le premier président de la FNCF à ne pas être issu de la région parisienne.

Quelle était l’idée directrice de votre candidature ?
Je trouvais qu’on était assez injuste avec les exploitants, qu’on présentait comme des marchands de confiserie, de chocolats glacés. Je voulais contrecarrer ces images un peu caricaturales.

Dans quel contexte avez-vous pris vos fonctions ?
J’arrive un an après la création de Canal+ et un an avant La Cinq, au moment où la vidéo s’installe. Beaucoup d’éditeurs vidéo ne respectaient absolument pas les délais de la chronologie des médias. La fréquentation commençait à baisser. Nous avions eu une année extraordinaire en 1982, puis des baisses de fréquentation très importantes se sont succédé jusqu’en 1992. Pour un certain nombre de responsables politiques et de professionnels, la salle était condamnée. Ils estimaient qu’elle avait fait son temps, que le cinéma serait dès lors distribué à domicile. C’était pour moi très difficile à concevoir. J’ai demandé un arbitrage judiciaire pour que Canal+ – qui présentait énormément de longs métrages – participe à la diffusion du film en salle. Arbitrage que nous avons gagné (imposant à la chaîne de verser une redevance à l’exploitation, Ndlr) durant mon mandat, mais qui fut signé sous celui de Jean Labé.

Quels étaient les autres grands dossiers ?
J’ai commencé une croisade auprès des parlementaires pour qu’on autorise les communes à aider les cinémas privés dans les petites villes. Croisade qui a finalement sauvé, bien après ma présidence, un grand nombre d’établissements. J’ai également lancé Collège au cinéma, avec l’idée de fidéliser les adolescents et leur faire aborder le cinéma sous un aspect plus culturel qu’à travers les cassettes vidéo. Le dossier a été mis en route fin 1986 et réalisé en 1988, sous la présidence de Jean Labé.
J’ai également organisé en 1985, à la demande de Jack Lang, la première Fête du cinéma, qui fut un énorme succès. Dans le même esprit, nous avons lancé à la fédération, en 1986, l’hommage au metteur en scène du Congrès, dont Costa-Gavras fut le premier honoré. Plus qu’une simple manifestation mondaine, c’était aussi un moyen de mettre en lumière les réalisateurs, nos alliés les plus sûrs, à nos yeux, pour le maintien de la salle.

De quoi êtes-vous le plus fier ?
Économiquement, je suis fier de l’accord Canal+, qui a permis de trouver une aide financière pour les salles, de l’opération Collège au cinéma, qui a mis l’Éducation nationale en route sur une approche plus culturelle du cinéma, et de la fidélisation des metteurs en scène via l’hommage rendu à chaque Congrès.

Comment le Congrès a-t-il justement évolué depuis votre présidence ?
Nous étions beaucoup moins nombreux, peut-être 300. Les petits et moyens exploitants étaient évidemment présents, mais le Congrès ne rassemblait pas autant qu’aujourd’hui. Il y avait les travaux avec les représentants du gouvernement, puis une journée de rencontre et de détente en campagne. Le Congrès faisait presque le tour de France. Mais désormais, l’exposition de matériel est si importante et l’affluence si forte que des Palais des Congrès très adaptés, avec une grande salle de projection, sont devenus indispensables.

Pourquoi avoir quitté la présidence de la FNCF ?
J’avais passé trois années difficiles. Je m’étais immergé complètement dans ces problèmes et mes affaires personnelles en ont un peu souffert. J’ai donc décidé d’arrêter. Mais je ne regrette pas d’avoir contribué, à mon échelle, au maintien du cinéma en salle.

Propos recueillis par Kevin Bertrand
© crédit photo : DR


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