Cinéma

Annecy 2021 - Le CNC dévoile son étude consacrée à l'animation

Date de publication : 14/06/2021 - 21:24

Réalisée conjointement par la direction de l'audiovisuel et la direction des études, des statistiques et de la prospective, l'étude annuelle souligne la dynamique assurée du secteur.

Dans sa traditionnelle étude annuelle, le CNC indique que la France occupe la 3e place mondiale dans le secteur de l'animation. Plus de 460 programmes sont en cours de développement ou de production en mai 2021. Dans sa synthèse, disponible ici, le CNC précise : "Selon les estimations d’Ampere Analysis, ce sont plus de 460 programmes d’animation qui sont en cours de développement ou de production dans le monde en mai 2021. La France apparait comme le 3 e pays producteur dans le monde de séries d’animation derrière les EtatsUnis et le Japon. La France est le premier producteur en Europe. Les séries françaises d’animation représentent 4,3 % du volume de séries d’animation disponibles sur les plateformes de vidéo à la demande par abonnement dans le monde. La France est ainsi la 3 e nationalité la plus représentée (catalogue hors pays d’origine) et la 1ère nationalité européenne, devant le Royaume-Uni. L’animation japonaise domine très nettement le classement avec 33,0 % du volume d’offre d’animation, devant les Etats-Unis (18,2 %)."
 
En tout, ce sont 12 longs métrages français d'animation qui ont été agréés en 2020. Deux sont entièrement françaises. "Les 10 autres films sont des coproductions internationales, dont cinq d’initiative française, poursuit le CNC. Entre 2011 et 2020, le coût moyen des films d’animation s’établit à 11,5 M€. La structure du financement des longs métrages d’initiative française d’animation agréés varie fortement selon les années et les films concernés."
 
En outre, "en 2020, commente le CNC, en raison de la crise sanitaire, seulement 25 films d’animation font l’objet d’une première sortie commerciale en France, soit 6,8 % de l’ensemble des films inédits sortis en salles. En 2020, six films d’animation sont recommandés Art et Essai soit le plus faible niveau depuis 1999 et seulement trois sont américains contre une douzaine habituellement. Sur les dix dernières années, les films recommandés Art et Essai représentent 45,2 % des films d’animation sortis en salles."
 
La pandémie de Covid-19 a obligatoirement eu un effet sur le secteur. "La crise sanitaire et la fermeture des salles a entrainé un fort recul de la fréquentation des films d’animation sortis en 2020 (-82,8 % à 5,7 millions d’entrées). Ils génèrent 10,8 % des entrées de l’ensemble des films inédits de l’année soit le niveau le plus bas de la décennie. La baisse des entrées des films d’animation inédits s’accompagne d’une baisse similaire des recettes (-83,0 %) à 35 M€ (-73,4 % tous films en première exclusivité confondus). Les films français d’animation réalisent 32,7 % des entrées des films d’animation, soit le plus haut niveau de la décennie. Le premier film d’animation en termes d’entrées, les Trolls 2 : tournée mondiale (1,01 million d’entrées) est 13ème au classement tous films confondus." Bigfoot Family (photo) de Ben Stassen et Jérémie Degruson est la première coproduction impliquant la France à se classer dans le Top 5.
 
Toutefois, en 2020, la production audiovisuelle est restée stable à un niveau élevé de 295 heures pour un devis cumulé à 245,1M€. "Le coût horaire de l’animation atteint son plus haut niveau historique à 829,7 K€ (+3,0 % par rapport à 2019), il illustre le développement de séries d’animation toujours plus ambitieuses sur le plan international et une augmentation des formats les plus longs."
 
Par ailleurs, se félicite le CNC, "en volume horaire, 19,3 % des œuvres d’animation mises en production en 2020 sont intégralement produites en France, contre 22,4 % en 2019. La part des dépenses de production des programmes d’animation en France demeure à un niveau particulièrement élevé à 82,2 % en 2020, contre 69,9 % en 2011. Cette relocalisation des dépenses confirme à nouveau l’impact conjugué de la réforme du soutien du CNC à l’animation et du crédit d’import audiovisuel entrés en vigueur en 2016."
 
Le CNC souligne aussi que les dépenses ont été relocalisées en France : "En volume horaire, 19,3 % des œuvres d’animation mises en production en 2020 sont intégralement produites en France, contre 22,4 % en 2019. La part des dépenses de production des programmes d’animation en France demeure à un niveau particulièrement élevé à 82,2 % en 2020, contre 69,9 % en 2011."
 
Les chaînes nationales ont tiré partie de l'offre : "En 2020, les chaînes nationales diffusent 16 794 heures d’animation sur l’ensemble de la journée. Le volume d’animation diffusée sur les chaînes nationales augmente de 4,0 % par rapport à 2019 pour atteindre son plus haut niveau sur Gulli (6 785 heures), sur France 4 (4 664 heures), sur France 3 (1 311 heures), sur France 5 (1 208 heures) et sur Canal+ (413 heures). Certaines chaînes ont d’ailleurs renforcé leur programmation d’animation en raison de la crise sanitaire. En 2020, l’augmentation de l’offre d’animation sur les chaînes nationales repose sur la progression du volume de programmes français (+7,1 % par rapport à 2019), de programmes américains (+9,3 %) et européens (+34,8 %). En 2020, les programmes français composent 61,6 % de l’offre d’animation sur les chaînes nationales (59,8 % en 2019)."
 
Le rôle de la VàDA (vidéo à la demande par abonnement) ? "En avril 2021, plus de 71 000 épisodes de programmes jeunesse sont disponibles sur les plateformes de vidéo à la demande par abonnement (VàDA) en France. Au sein de cette offre jeunesse, l’animation représente 90,2 % des titres disponibles et 91,6 % des épisodes. L’offre jeunesse des plateformes de VàDA s’enrichit avec l’arrivée en avril 2020 de Disney+ et en octobre 2020 de Salto. En nombre d’épisodes, Netflix est toujours la plateforme qui propos l’offre jeunesse la plus importante avec 15 178 épisodes en avril 2021 (+16,6 % par rapport à avril 2020), devant Prime Vidéo avec 13 878 épisodes (+43,2 %) et Salto avec 9 787 épisodes."
 
Côté export, "en 2020, six films d’animation français inédits connaissent une sortie à l’international et 32 films français d’animation sont exploités dans les salles étrangères. Ces 32 films cumulent 2,3 millions d’entrées en 2020, soit une baisse de 61,7 % par rapport à 2019."
 
Enfin, le CNC précise que ce sont 2000 emplois supplémentaires qui ont été créés en cinq ans "avec une accélération sur la période récente, pour atteindre près de 7 700 salariés, pour une masse salariale de 183,2 M€. En cinq ans, 2 000 emplois supplémentaires sont dénombrés. Si les hommes sont toujours majoritaires, les femmes sont de plus en plus présentes dans le secteur des films d’animation et d’effets visuels. En 2019, la part de femmes (42,4 %) au sein des salariés permanents est proche de celle des hommes."

Vincent Le Leurch
© crédit photo : DR

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