Cinéma

Annecy 2016 - A la découverte de l’univers des "Trolls"

Date de publication : 14/06/2016 - 08:45

Le Work in Progress de ce mardi matin sera consacré au dernier long métrage "décoiffant" de DreamWorks Animation, signé par les créateurs de Shrek 4, dont la sortie est déjà calée au 19 octobre.



Introduites par Jeffrey Katzenberg en personne, beaucoup plus prolixe sur le sujet que sur le rachat de DreamWorks par ComCast, les premières images du film avaient été montrées pour le moment uniquement à Cannes. Certes, les extraits étaient soigneusement choisis, mais force est de constater que le studio semble avoir franchi une nouvelle étape en termes d'animation notamment sur la caractérisation des personnages, grâce à un travail sur les visages et les yeux de plus en plus subtil. Pourtant, le pari de faire un film dont les personnages sont inspirés directement de poupées créées au Danemark dans les années 1960 pouvait paraître risqué, notamment au vu du look assez improbable des trolls en question. "Nous étions au contraire totalement libres car ce sont des personnages qui n'avaient encore servi de support à aucune histoire", souligne Mike Mitchell qui a coréalisé le film avec Walt Dohrn. "Nous avons dû inventer entièrement leur univers. Nous savions que beaucoup de gens connaissaient les poupées et que d'autres identifient au contraire les trolls comme des créatures maléfiques. Il nous a donc fallu les doter de caractéristiques joyeuses en ayant notamment recours à un traitement très poussé de la couleur." 

Les deux réalisateurs, qui se connaissent depuis les bancs de l'école d'animation, sont particulièrement à l'aise dans l'univers du conte, ayant notamment travaillé sur Shrek 4 ou encore Alvin et les Chipmunks 3. "Notre collaboration commence à être une longue histoire. Nous faisons absolument tout ensemble car nous partageons la même sensibilité, souligne Mike Mitchell. La seule différence c’est que Walt aurait tendance à avoir toujours son verre à moitié plein alors que le mien est généralement à moitié vide." 
Les deux hommes ont bénéficié de logiciels de dernière génération qui leur ont permis de faire des progrès très notables en termes d’anticipation des mouvements de personnages et de rendu des textures. Le processus de fabrication du film aura duré trois ans "au cours desquels nous nous sommes assurés continuellement que tout ce qui était mis en œuvre servait à renforcer l’histoire. C’est pour cela que nous avons organisé un véritable casting pour choisir les animateurs, en fonction, non seulement de leurs capacités techniques, mais aussi de leur sensibilité." Les différentes étapes d’animation des personnages ont été poussées au point de s’apparenter à un véritable travail de direction d’acteurs. "Les animateurs se sont constamment référés à des prises de vues faites avec des comédiens. Cela permettait une étude des mouvements et des expressions très fine. Et nous avons travaillé de la même façon avec les comédiens qui ont fait ensuite les voix. C’était d’autant plus important que ce film comporte des créatures très particulières. Il fallait donc les travailler de façon réaliste tout en gardant cet aspect conte de fées qui est l’essence même de Trolls."

La place centrale accordée à la musique fait que Justin Timberlake, qui en a composé la bande originale, a été associé au projet très en amont. "C’est typiquement le genre d’histoire qui passe par une bande originale très élaborée. Nous avons pensé dès le départ que les chansons nous permettraient d'élargir la palette d'émotions tout en introduisant des éléments de pure comédie. Cela nous a permis d’appuyer la couleur joyeuse du film. Et comme nous sommes de grands fans de music-hall nous avons mis par moments en scène de véritables numéros", explique Walt Dohrn. La BO joue également sur la nostalgie des années 1960 et 1970, époque durant laquelle furent créés les personnages originaux, en convoquant des titres tels que True Colors ou encore Sound of Silence, réarrangés pour la circonstance. "L'idée c'est que les parents qui emmèneront leurs enfants voir le film vont les reconnaître et se sentir en terrain familier. De leur côté, les jeunes les découvriront peut-être pour la première fois. On aime bien cette façon de créer une sorte de connexion entre les générations."

Patrice Carré
© crédit photo : DreamWorks Animation


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