Cinéma

Lumière MIFC 2017 - Le rendez-vous des distributeurs en détail

Date de publication : 20/10/2017 - 08:35

Ils étaient pas moins de 15 distributeurs ou organismes institutionnels, et une invitée de renom, à assister à cette 5e édition du rendez-vous du MIFC dédié à la distribution, livrant annonces et images des futures sorties classiques.

Comme les années précédentes, c’est par la voix du CNC que s’est ouvert ce 5e rendez-vous des distributeurs au MIFC 2017. Incarné sur scène par Éric Le Roy, chef de service accès, valorisation et enrichissement des collections à la direction du patrimoine, et Tiphaine Pirlot, chargée de mission aides sélectives vidéo physique, le Centre est ainsi venu présenter et dresser un bilan des différents dispositifs d’aides au cinéma classique. Avant tout, le plan de numérisation né en 2012, qui aura en cinq ans concerné 870 films, soit 660 longs et 210 courts, 729 titres de fiction et 141 documentaires, pour une enveloppe totale de 55,412 M€ distribués en grande majorité en subventions non-remboursables.

Les deux représentants du Centre ont profité de leur présentation pour répondre aux éventuelles inquiétudes consécutives à l’annulation de la dernière commission, principalement due à une clôture budgétaire plus précoce que d’habitude à cause du déménagement des services du CNC en avril 2018.

Concernant Numev, lancé en 2016 et qui sera renouvelé en 2018, ce dernier a hébergé quatre commissions et reçu 90 projets. Cinquante-sept d’entre eux ont été soutenus pour un total de 1,6 M€, dont 1,3 M€ d’aide à la numérisation. "Pour la majorité des films des années 1980 et 1990", a précisé Tiphaine Pirlot.

Ce fut ensuite au tour de Pathé Films, représentée par Tessa Pontaud, sa responsable du patrimoine films, de prendre la scène. La société au Coq poursuit sa "politique de restauration de prestige", qui aura concerné une dizaine de titres en 2017, dont les sélectionnés à Lumière Premier de cordée de Louis Daquin, La fête à Henriette, qui poursuit le cycle consacré à Julien Duvivier, Miquette et sa mère de Henri-Georges Clouzot, qui sortira en salle dans le cadre de l’événement "Le mystère Clouzot", Et au milieu coule une rivière de Robert Redford, Valmont de Miloš Forman, Jean de Florette et Manon des sources de Claude Berri.

Gaumont a pris le relais avec Ariane Toscan du Plantier, directrice de la communication et du patrimoine de la société. La Marguerite poursuit son plan de restauration au même rythme que les autres années et compte la moitié de son catalogue, soit 500 titres sur 1 000 déjà restaurés et numérisés. Sa représentante a par ailleurs annoncé un virage stratégique concernant la diffusion en salle de ses films, avant de lancer une boucle avec des images des Tontons flingueurs de Georges Lautner, un cycle Jean Vigo – À propos de Nice, Natation par Jean Taris, Zéro de conduite et L’atalante –, Le mystère Picasso de Henri-Georges Clouzot, Quand tu liras cette lettre de Jean-Pierre Melville, à l’occasion du centenaire de la naissance du cinéaste, La gloire de mon père et Le château de ma mère d’Yves Robert, un hommage à Jeanne Moreau – Viva maria ! et Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle – et un autre à Mireille Darc – Le grand blond avec une chaussure noire d’Yves Robert.

Prenant le relais pour représenter tout d’abord l’Association des distributeurs de films de patrimoine (ADFP), Philippe Chevassu, son président, a annoncé quelques éléments sur le prochain festival Play It Again, qui se tiendra au printemps 2018. Avec la possibilité, pour les salles participantes mono-écran de prolonger l’événement sur deux semaines au lieu d’une cette année. En 2017, 190 cinémas étaient au rendez-vous.
Le distributeur a par la suite présenté le programme de sa société, Tamasa, "très orientée sur le cinéma européen cette année, avec beaucoup de titres italiens et britanniques". Le dirigeant a laissé place à une boucle mêlant les bandes-annonces des Fiancés d’Ermanno Olmi, sorti le 27 septembre ; un cycle Michael Cacoyannis avec La fille en noir, Le réveil du dimanche et Fin de crédit ; La chair de l’orchidée de Patrice Chéreau ; ou encore L’empire des sens de Nagisa Ōshima, en salle depuis le 12 juillet.

Représentée par Inès Delvaux, Carlotta Films s’est félicitée du succès du cycle Buñuel, qui compte 25 000 entrées à ce jour, et s’apprête à une excursion dans le cinéma de genre avec la sortie de Carnage de Tony Maylam le 1er novembre. La structure prévoit également un hommage à Maria Callas avec celle de Médée de Pier Paolo Pasolini, et sortira le 22 novembre Jean Douchet, l’enfant agité, documentaire de Guillaume Namur, Fabien Hagege et Vincent Haasser présenté à Cannes Classics en mai. La distributrice a aussi évoqué La ronde de Max Ophüls, qui bénéficie du soutien ADRC, La leçon de piano de Jane Campion, Roar, "excentricité filmique" de Noel Marshall, Fuller, a Fuller Life, documentaire de Samantha Fuller sur son père Sam Fuller, avant d’annoncer une rétrospective Fassbender au printemps et un événement Bergmann à l’été 2018.

Jean-Fabrice Janaudy s’est ensuite présenté pour introduire le menu des Acacias. L’événement de la structure est bien entendu la rétrospective sur Henri-Georges Clouzot à l’occasion du "Mystère Clouzot", actuellement célébré à Lumière. La société prévoit également de sortir Les aventures de Pinocchio de Luigi Comencini, et en 2018, Un mauvais fils de Claude Sautet, La religieuse de Jacques Rivette, Blood Simple (Sang pour sang) d’Ethan et Joel Coen, Les camarades de Mario Monicelli et Les dames du Bois de Boulogne de Robert Bresson.

Louise Kerouanton, responsable de la distribution de Splendor Films, a par la suite présenté "un line-up très diversifié en genres et nationalités", évoquant La famille Addams de Barry Sonnenfeld, et lançant des images des Iraniens Le coureur d’Amir Naderi, qui bénéficie du soutien Jeune Public de l’Afcae, et Leila de Dariush Mehrjui, ainsi que du Jour où la Terre s’arrêta de Robert Wise et de Carrie de Brian de Palma. La société prévoit en outre une rétrospective Seijun Suzuki avec six titres restaurés : La marque du tueur, Histoire d’une prostituée, Le vagabond de Tokyo, La jeunesse de la bête, La barrière de chair et Détective bureau 2-3.

Malavida, présentée par ses fondateurs et codirigeants Anne-Laure Brénéol et Lionel Ithurralde, a affiché sa fidélité à une ligne éditoriale centrée sur les films d’auteurs et le cinéma jeune public classique et majoritairement d’Europe de l’Est. Les distributeurs sont revenus sur Rêves en rose de Dusan Hanak, dont le réalisateur accompagnera la promotion en France au prochain Festival d’Arras, J’ai même rencontré des Tsiganes heureux d’Aleksandar Petrović, sélectionné à Lumière et précédemment à Cannes Classics cette année, mais également Vivre ensemble, premier long d’Anna Karina, "restauré grâce au CNC et à SNC du Groupe M6, un film très moderne et qui plaît aux jeunes".
Rayon jeune public, la société sortira pour les fêtes le deuxième volume d’Alice Comedies de Walt Disney, dont la bande originale composée pour cette restauration comptera la participation de Manu Chao, et La révolte des jouets, programme de courts tchèques réalisés par Hermina Tyrlova.

Après un entracte, l’Afcae a pris la parole par les voix d’Aurélie Bordier, adjointe actions et communication, et Éric Miot, responsable du groupe patrimoine/répertoire de l’association. L’occasion pour l’organisation de présenter la nouvelle formule de ses avant-programmes numériques à destination des exploitants membres. Parmi ces contenus, destinés à accompagner les séances d’œuvres classiques, un consacré à J’ai même rencontré des Tsiganes heureux présenté par Claude Lelouch, qui vient d’être tourné à Lumière, et un autre de 8 minutes 30 dédié au "Mystère Clouzot", produit avec Ricochet Production, avec le soutien du CNC. En outre, l’association va accompagner 50 séances de cette rétrospective par une conférence de Noël Herpe.

Rodolphe Lerambert de l’ADRC a pris le relais pour présenter les actions de l’association dédiées au cinéma de patrimoine. L’organisme, en lien avec les distributeurs, dispose d’un fonds de 650 titres avec des conditions économiques particulières (sans MG) à destination des salles de province. L’ADRC a également développé des ciné-concerts avec la Cinémathèque française, et accompagne Les Acacias pour "Le mystère Clouzot", mais aussi ARP Sélection pour la rétrospective Wong Kar-waï sortie le 18 octobre, avec un dépliant dédié à chacun. Enfin, un récent partenariat avec LaCinetek permet la diffusion gratuite des bonus exclusifs de cette dernière pour accompagner les œuvres de sa plateforme, tels les présentations de L’homme de Rio ou des 7 samouraïs par Cédric Klapisch, du Fleuve par Arnaud Desplechin ou encore de Masculin/féminin par Michel Hazanavicius. Ce dernier fut projeté en exemple aux accrédités. "L’idée est de créer une passerelle entre plusieurs univers de diffusion et la salle, et le cinéma de patrimoine s’y prête idéalement."

Pour Ciné Sorbonne, François Cosse et Marie-France Aubert ont présenté des images du Milliardaire de George Cukor, L’arme à gauche de Claude Sautet, Les complexés, comédie italienne à sketches de Dino Risi, Franco Rossi et Luigi Filippo d'Amico, Pas de printemps pour Marnie d’Alfred Hitchcock. En décembre, le distributeur prépare la sortie d’Ariane de Billy Wilder, et le 7 février, d’Un enfant attend de John Cassavetes, dont la version restaurée a fait sa première à Lumière cette année.

Pour Solaris, Charlotte Roul et Guillaume Mannevy ont introduit la nouvelle restauration de Vivre sa vie de Jean-Luc Godard, Les moissons du ciel de Terrence Malick, et une trilogie britannique formée de La solitude du coureur de fond et Un goût de miel de Tony Richardson et Samedi soir et dimanche matin de Karel Reisz. La structure accompagne en outre, en 2017, le 100e anniversaire de la naissance de Jean Rouch, qui fait l’objet d’une exposition à la BNF et d'une rétrospective à la Cinémathèque française.

Invitée surprise de ce rendez-vous habituellement réservé aux distributeurs et institutionnels, Diane Kurys s’est présentée aux accrédités pour exposer des images de quatre de ses longs métrages actuellement montrés à Lumière. À commencer par Cocktail molotov et La Baule-les-Pins, tous deux restaurés par sa société Alexandre Films, suivis de Coup de foudre, restauré par Studiocanal, et Un homme amoureux, par Pathé. "Les films d’époque se démodent moins parce qu’ils sont déjà passés. Le temps leur fait du bien", a déclaré la cinéaste en conclusion.

Vincent Dupré s’est ensuite approché pour présenter le programme de Théâtre du Temple. Avec des images du Bel Antonio (photo) de Mauro Bolognini, une version 4K actuellement projetée à Lumière, Notre pain quotidien de King Vidor et Les bourreaux meurent aussi de Fritz Lang. Le distributeur a également évoqué les sorties de L’adieu aux armes de Frank Borzage, avec Gary Cooper, La fiancée du pirate de Nelly Kaplan et Les chasses du comte Zaroff d’Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel.

Clôturant enfin cette après-midi de présentation, Artedis a dévoilé des images de La notte (La nuit) de Michelangelo Antonioni, Le voleur de bicyclette et Miracle à Milan de Vittorio De Sica, Lucky Luciano de Francesco Rosi, Que la bête meure et La rupture de Claude Chabrol, qui fera l’objet d’une rétrospective à la Cinémathèque française en 2018, La soule de Michel Sibra et Luther, biopic signé Eric Till avec Joseph Fiennes, sorti en 2008.

Sylvain Devarieux
© crédit photo : DR


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