Cinéma

Lumière 2019 - Lyon célèbre le retour de Martin Scorsese

Date de publication : 16/10/2019 - 08:33

Quatre ans après son prix Lumière, le cinéaste américain a été honoré, mardi 15 octobre, d’un chaleureux accueil lors de l'avant-première de son nouvel opus, The Irishman, exceptionnellement projeté sur grand écran avant une sortie exclusive sur Netflix.

"Le prix Lumière 2015 est de retour !" C’est le message qui a accompagné la boucle d’images introductives que les spectateurs de l’Auditorium de Lyon ont découvert en ouverture de cette avant-première. Ce soir-là, ils ont assisté au grand retour de Martin Scorsese à Lyon, quatre ans après sa consécration honorifique, venu présenter sa nouvelle réalisation, The Irishman. Une occasion rare de découvrir sur grand écran ce drame criminel de 3h30 au casting luxueux – Robert De Niro, Al Pacino, Joe Pesci, Harvey Keitel, Bobby Cannavale… Un événement promotionnel de choix pour soutenir sa sortie, le 27 novembre, en exclusivité sur Netflix.

Absent de la cérémonie de remise du prix Lumière il y a quatre ans pour soucis de santé, Bertrand Tavernier a tenu à monter sur scène pour introduire la soirée par un chaleureux discours d’amitié et d’admiration pour le cinéaste américain. Il a ainsi rendu hommage à "quelqu’un dont je me sens proche et que j’aime depuis si longtemps. J’ai envie de parler d’amitié, de générosité, de partage… C’est ce que je ressens en lui, dans ses œuvres mais aussi dans ses actions pour le cinéma".

"investi et sincère"
"Chaque film est une aventure et celui-ci en est évidemment une", a déclaré pour sa part Martin Scorsese, montant à son tour sur scène après avoir déclenché une longue standing ovation. "Il faut être pleinement investi et sincère sur un projet comme celui-ci, où nous avons tenté de repousser des limites. (…) À chaque fois, c’est un apprentissage, on en apprend plus sur soi-même que des autres, jusqu’où repousser les frontières."

Interrogé justement sur ce qu’il avait appris à retravailler de nouveau avec Robert De Niro, le cinéaste a déclaré : "C’est la raison pour laquelle il nous a fallu tant de temps avant de nous réunir. Nous nous sommes finalement décidé voilà neuf ans. Avant cela, j’étais réticent à l'idée de faire un nouveau film avec Bob dans le milieu de la pègre, car j’avais l’impression que nous avions tellement creuser le filon qu’il était difficile d’envisager que nous ayons encore des choses d’intéressantes à exprimer. Mais après avoir découvert le livre ("J’ai tué Jimmy Hoffa" de Charles Brandt, dont "The Irishman" est adapté, Ndlr), Bob était très ému par ce personnage (Frank Sheeran, que Robert De Niro interprète, Ndlr). J’ai compris que c’est vers lui qu’il nous fallait aller et que, de toute façon, nous y allions sans même le savoir."

Le passage du temps
"Que ce soit Bob ou moi-même, nous avions envie d’évoquer le passage du temps et l’écoulement de la vie. Une fois que j’ai compris cela, le chemin à parcourir m’est apparu clairement. Je savais exactement ce qu’il fallait faire, quels choix prendre, que le film soit réussi ou pas", a poursuivi Martine Scorsese à propos de la genèse de The Irishman.

"L’état actuel du 7e art me met particulièrement en colère", a ajouté le réalisateur, invité par Thierry Frémaux à évoqué sa prise de position récente où, dans une interview à Empire, il a déclaré que les films Marvel n'étaient pas du cinéma. "L’offre commerciale est devenue écrasante et prend le pas sur l’art. Désormais, les films tendent à devenir des attractions de foire plutôt que des œuvres, et les salles deviennent des parcs forains. Or ce n’est pas leur but. Certes, le cinéma peut être un divertissement, mais ce dernier ne doit pas dominer sur tout le reste. C’est bien sûr aussi une question économique et de rentabilité. Les réalisateurs d’aujourd’hui doivent se battre pour concrétiser leurs projets. Mais accrochez-vous ! N’allez pas abandonner le cinéma à un genre unique de films !"

Sylvain Devarieux
© crédit photo : DR


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