Cinéma

Annecy 2021 - Le rôle moteur de l’animation sud-africaine

Date de publication : 18/06/2021 - 08:30

Deux des grands piliers de l’animation du pays participent cette année, virtuellement, au Mifa, le studio Triggerfish et l’artiste multidisciplinaire William Kentridge.

C’est en amont de l’ouverture du Mifa qu’a été annoncée la remise du Mifa Animation Industry Award au studio au sud-africain Triggerfish. Ce pionnier de l’animation africaine, a développé un modèle, au départ influencé par celui des studios américains, avant de prendre ses propres marques en formant les talents locaux et en mettant en place ses propres capacités de production. Ils produisent des longs métrages comme Drôle d’oiseaux (Zambezia) et Khumba qui a été présenté en compétition officielle à Annecy en 2013.

Le studio produit des séries, travaille à présent avec Disney et a reçu plusieurs Emmy Awards. Si au départ l’animation sud-africaine était essentiellement blanche, Triggerfish a rapidement mis en place une politique inclusive très volontariste, en créant des ateliers de formation dans les townships. C’est ainsi qu’est née une nouvelle génération qui entend à présent raconter ses propres histoires et ne pas se contenter de celles venant d’ailleurs.

"Nous allons en Afrique depuis 2011, souligne la responsable du Mifa, Véronique Encrenaz. Et nous avons naturellement commencé par l’Afrique du Sud et Triggerfish, qui fait effet d’une véritable locomotive pour le développement de l’animation dans le pays, mais aussi dans l’ensemble de la région".

Autre personnalité phare de l’animation sud-africaine, William Kentridge participe par visio-conférence au Mifa campus qui se déroule ce vendredi. "Quand je suis allé en Afrique du Sud en 2011, je n’entendais parler que de lui, raconte Véronique Encrenaz. Il possède une aura absolument incroyable". Engagé très tôt contre l’apartheid, tout comme l’étaient ses parents, faisant partie du panel d’avocats ayant défendu Nelson Mandela, travaillant tour à tour la vidéo, la peinture et l’animation, à la fois dessinateur, graveur, sculpteur, cinéaste, acteur et metteur en scène, Kentridge a développé à la fin des années 80 une technique cinématographique baptisée "l’animation du pauvre".

Son principe consiste à réaliser un dessin, puis à en modifier peu à peu certaines parties, (en ajoutant ou en effaçant des éléments), chaque changement étant filme image par image. En résulte un film d’animation, unique témoin de l’évolution du dessin, le seul matériel nécessaire étant une feuille, du fusain, un chiffon et une caméra. Une technique reprise par certains réalisateurs des films africains soumis à Annecy cette année.

C’est son engagement en faveur de la transmission qui a amené William Kentridge à participer à ce Mifa Campus 2021. Une rencontre d’une qualité rare, modérée par N’Goné Fall, la commissaire générale de la Saison Africa2020 en France.

Patrice Carré
© crédit photo :


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