Annecy 2025 - Le rapprochement France - Japon à l'œuvre

"Nos deux industries sont à un tournant. L’animation française, au sommet de son art, cherche de nouveaux débouchés pour son vivier de talents. L’animation japonaise, plus populaire que jamais, doit relever les défis de production et de formation pour répondre à la demande", a déclaré en introduction de cette rencontre bilatérale Mathieu Fournet, conseiller culturel au sein de l'Ambassade de France au Japon et directeur général de l'Institut français du Japon.

Les besoins des deux pays semblent ici parfaitement se compléter. "A l'Ambassade de France au Japon, nous souhaitons inciter nos deux écosystèmes à se saisir de ce moment pour enfin pleinement se rapprocher, imaginer de nouvelles formes de collaboration, s'appuyer sur les talents de nos deux pays pour inventer l'animation de demain", indique Mathieu Fournet.

Une feuille de route sera prochainement mise en place. Des actions sont déjà prévues. L'Ambassade, l'Institut français et Business France organiseront ainsi à la rentrée un Creative Lab sur les métiers de l'image à Tokyo. Cette ambition de rapprochement est partagée par le CNC et la VIPO.

"A Annecy, tout le monde parle du Japon. Le public français est plus que jamais friand d'animation, et plus particulièrement d'animation japonaise. En 2024, 18 films d'animation japonais sont sortis en France. Un record", relève Gaëtan Bruel, président du CNC. Le dirigeant a insisté sur les investissements consentis dans la Grande fabrique de l'image permettant d'optimiser la capacité des studios d'animation à accueillir notamment des productions internationales.

"Nous croyons que la cohérence du système et sa force d'ouverture à l'international sont les garants d'une création forte et populaire, désirée dans le monde entier. Le succès aux Oscars de Flow, coproduction entre la Lettonie et la France, raconte cette vision que nous voulons répliquer avec vous. L'histoire d'une collaboration créative internationale réussie entre la vision d'un créateur et d'un producteur français […] La France peut être la porte d'entrée du Japon pour se connecter à d'autres territoires", argumente Gaëtan Bruel, soulignant également l'importance de rendez-vous mondiaux comme Annecy, Cannes et Lumière, véritables plateformes de rencontres entre les différents territoires. "Des ponts peuvent être construits entre nos étudiants, nos animateurs, nos studios et nos détenteurs d'IP. En témoignent des succès d'adaptations venues du Japon comme Cat's Eyes et Super Mario Bros., le film."

La France et le Japon n'ont pas d'accord de coproduction pour des raisons juridiques et des raisons commerciales dépassant le cadre du cinéma d'animation. "Il ne faut pas voir cela comme un obstacle mais une opportunité : celle de développer de nouvelles collaborations plus concrètes, structurées et globales. Nous allons accélérer ces partenariats en coopération avec l'Ambassade et la VIPO. La coproduction Anzu, chat-fantôme, sélectionnée à Cannes et Annecy, est la meilleure illustration de ce que nous voulons multiplier dans les prochaines années."

Du côté de la VIPO, sa représentante Mika Morishita a mis en avant les "relations étroites" entre le Japon et la France, par le biais notamment des festivals de Cannes et d'Annecy. "J'ai été frappée par la croissance du Mifa. Le nombre de participants et de pays représentés a considérablement augmenté. De nombreux professionnels japonais sont présents à Annecy où 20 de nos films sont présentés. Notre présence au Mifa répond à deux objectifs pour faire connaitre la diversité de l'animation japonaise. Nous voulons mettre en avant les créateurs et les œuvres d'animation indépendantes. Nous souhaitons également promouvoir l'excellence des studios d'animation japonais et leurs projets les plus prometteurs." Elle ajoute : "Nous espérons pouvoir collaborer non seulement dans le domaine de l'animation mais aussi dans le jeu vidéo, la fiction et la série. J'espère que les relations franco-japonaises seront de plus en plus dynamiques".