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Lumière MIFC 2022 - Jean-Baptiste Viaud (LaCinetek) : "Ne pas diluer notre identité tout en s'adaptant à la demande"

Date de publication : 20/10/2022 - 08:25

Malgré son jeune âge, LaCinetek fait figure de pionnière parmi les plateformes de patrimoine. Doté d'une identité singulière, le streamer mène de nombreux chantiers pour être en phase avec les attentes du public. Jean-Baptiste Viaud, délégué général de LaCinetek fait le point sur la situation.

LaCinetek est une plateforme jeune mais également pionnière de l'offre de cinéma de patrimoine en ligne. Quel regard portez-vous sur la situation de la plateforme aujourd'hui ?

Nous allons fêter nos 7 ans prochainement. LaCinetek a permis d'ouvrir la voie à une nouvelle forme de diffusion pour le cinéma de patrimoine. Nous nous sommes lancés à un moment où le travail autour du film de patrimoine était en déshérence, en dehors de la salle et du DVD. L'offre légale en ligne était quasi-inexistante. Il était très difficile d'accéder à des films assez connus en ligne. Théorème, de Pier Paolo Pasolini, et Viridiana, de Luis Buñuel, n'étaient pas disponibles avant l'arrivée de LaCinetek.
 
Nous avons comblé une absence sur le cinéma de patrimoine. Notre croissance nous a conforté dans cette optique.

Au cours de ces sept ans, nous sommes très attachés à notre ADN avec au cœur de notre proposition : le pouvoir prescripteur des réalisatrices et réalisateurs.
 
Aujourd'hui, LaCinetek a su se tailler une part de choix dans le paysage de la vidéo à la demande sur un double modèle économique : Tvod et VàDA. Depuis la création, nous avons recensé plus de 75 000 personnes ayant souscrit à un abonnement à un moment donné. 200 000 comptes ont été créés.

Nous proposons 2 000 films à la location unitaire et une offre par abonnement avec une sélection thématique de dix films par mois pour 2,99 €. La Tvod et la VàDA ont une part équivalente dans nos revenus. Cela prouve à quel point les usages peuvent coexister aujourd'hui.

Aujourd'hui, de nombreuses plateformes ont émergé. Comment cultivez-vous votre singularité ?

Nous restons fidèles à nos principes fondateurs. Nous sommes exclusivement dédiés au cinéma de patrimoine. Nos films les plus récents ne dépassent pas 2010.

La curation et la recommandation par les cinéastes demeurent notre spécificité. Pouvoir à la fois revoir de grandes œuvres du cinéma et découvrir des pépites constitue une plateforme unique.

En parallèle, nous travaillons au quotidien sur l'éditorialisation. Il n'y a pas un film disponible sur la plateforme qui ne soit pas éditorialisé. Nous regroupons de nombreuses œuvres autour de thématiques ciblées. Nous collaborons également avec les institutions patrimoniales françaises et européennes (Cinémathèque française, l'Ina, Cinémathèque de Toulouse, Cinémathèque Royale de Belgique, Gaumont etc.) autour des trésors de leurs collections.

Comment LaCinetek peut-elle se développer davantage ?

Nous devons continuer à travailler autour de la fidélisation de ses utilisateurs. La plateforme doit conserver son modèle unique. En parallèle, nous devons rester en phase avec les évolutions du marché et des usages. Il y a un double enjeu. Il s’agit de ne pas diluer notre identité tout en s'adaptant à la demande.

Concrètement, un des gros chantiers de 2023 sera centré sur notre offre par abonnement. Nous aimerions la faire évoluer sans aller vers le tout illimité.

La multiplication des canaux de diffusion est également un enjeu majeur. Nous venons de sortir nos applications Android. Elles seront disponibles sous environnement Apple dans les prochaines semaines. Nous discutons étroitement avec les FAI également. Nous avons intégré les services d'Orange depuis le 10 octobre.

Florian Krieg
© crédit photo : Jean-Baptiste Viaud - LaCinetek


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