
Zoom sur "Le dernier quart d'heure"
Date de publication : 08/10/2025 - 12:48
Le court métrage Le dernier quart d'heure propose un récit fictionnel sur la peine de mort porté par Guillaume Gallienne et Sylvia Bergé de la Comédie-Française. Diffusé sur France 3, France.TV (depuis le 7 octobre), et Toute l'histoire (vendredi 10 octobre à 20h40) dans le cadre de l'intronisation de Robert Badinter au Panthéon, le film a été tourné dans des conditions inédites. Le producteur Nicolas Fisch et le réalisateur Arthur Dupont de La Motte racontent les coulisses de cette aventure.
Au-delà de l'intronisation de Robert Badinter au Panthéon et de l'anniversaire de l'abolition de la peine de mort, qu'est-ce qui vous a incité, en tant que producteur, à vous emparer du sujet du Dernier quart d'heure et à opter spécifiquement pour ce récit fictionnel d'uchronie ?
Nicolas Fisch (NF) : En tant que producteur, j’ai tout de suite vu dans ce projet un court-métrage ambitieux. Pour rendre hommage à cette page essentielle de notre histoire, il fallait que tout soit à la hauteur : les comédiens, les décors, les lieux de pouvoir… Ces défis m’ont profondément stimulé.
Arthur Dupont de La Motte (AD) : J’aime faire des films qui interrogent les piliers de notre société. Avec Le dernier quart d’heure, on voulait rappeler aux jeunes générations les combats du passé. Notre génération n’a pas connu la peine de mort en France, et c’est justement ce décalage qui nous a poussés à imaginer un récit frictionnel d’uchronie. En déplaçant le sujet dans le temps, il devient plus fort, plus troublant. Une guillotine aujourd’hui en France, ça nous paraît impensable, et c’est cette idée-là qu’on a voulu mettre en scène : des images marquantes, volontairement dérangeantes, qui font résonner le combat de Badinter avec encore plus d’intensité.
De nombreuses structures sont associées à ce projet. Comment s'est déroulé la fabrication du film ?
Nicolas Fisch : La fabrication du film s’est très bien déroulée, grâce à une coordination fluide entre plusieurs structures aux expertises complémentaires. Les Films du Temps, jeune société portée par une génération passionnée, a insufflé au projet son énergie et sa vision.
Estrella Productions a joué un rôle essentiel dans cette aventure : leur regard sensible, leur engagement et leur présence attentive à chaque étape ont profondément nourri le film et contribué à lui donner son ton singulier. Nous avons également pu compter sur Radar Films, dont l’expérience et la rigueur ont constitué un appui précieux.
Le fait de partager des attaches communes avec Radar Films et la chaîne Toute l’Histoire au sein du groupe Mediawan a naturellement facilité nos échanges et renforcé notre cohésion. La chaîne Toute l’Histoire nous a en effet rejoints dès le début et a accompagné le film tout au long de son développement, partageant pleinement notre engagement. Enfin, la diffusion sur France TV offre au film un rayonnement plus large, et je tiens aussi à les remercier pour leur accompagnement.
Le tournage à l'Élysée est qualifié de "rare et exceptionnel" et de "première pour une fiction française de ce type". Quels ont été les défis logistiques d'une telle production ?
N.F : Tourner à l’Élysée demande une organisation rigoureuse, le respect d’un protocole de sécurité strict et une coordination millimétrée pour le matériel comme pour les équipes. Nous ne disposions que de deux jours de tournage, ce qui nécessitait une préparation extrêmement précise en amont. Les équipes du Palais nous ont d’ailleurs beaucoup aidés en nous permettant d’effectuer plusieurs répétitions avant le tournage, ce qui a été déterminant pour le bon déroulement du projet. Au-delà de ces contraintes, c’était un moment véritablement exceptionnel. Peu de fictions ont eu la chance de tourner à l’Élysée, et c’est une première pour un court-métrage. Filmer dans ce lieu emblématique a donné à notre récit une force et une crédibilité uniques.
Le casting est d'envergure avec Guillaume Gallienne et Sylvia Bergé, tous deux de la Comédie-Française. Quel était l'argument clé pour attirer des acteurs de cette stature sur un format court-métrage ?
A.D : Nous mesurons notre chance d’avoir pu compter sur deux comédiens d’une telle envergure, et nous leur sommes profondément reconnaissants pour la confiance, la rigueur et la force qu’ils ont apportées au film. Guillaume Gallienne et Sylvia Bergé ont été sensibles à la portée symbolique du projet : rappeler le combat de Robert Badinter, à un moment où la nation s’apprête à lui rendre un hommage officiel avec sa panthéonisation. Le fait de tourner à l’Élysée a également constitué un argument fort. Guillaume avait déjà collaboré avec Les Films du Temps sur un précédent court-métrage, Les Mains Vides, et s’est montré très généreux à l’idée de renouveler cette expérience. Son engagement et sa bienveillance montrent sa volonté de transmettre et de soutenir la nouvelle génération du cinéma.
Le film fera l'objet d'une double diffusion sur France.tv et Toute L'Histoire. Pourquoi avoir opté pour ce choix ?
N.F : Avant tout, c’est un projet de service public. Il nous semblait essentiel de l’inscrire dans le paysage médiatique public, en lien avec un moment fort de mémoire nationale : l’hommage à Robert Badinter et sa panthéonisation. France.tv s’est imposé naturellement comme partenaire, d’autant qu’ils accompagnent depuis longtemps les jeunes sociétés de production sur le format court et disposent d’une véritable expertise dans ce domaine. La diffusion sur Toute l’Histoire répondait, elle, à une autre ambition : s’adresser à un public de passionnés et donner au film une résonance supplémentaire sur une chaîne thématique, d’autant plus que leur soutien a été présent tout au long du projet.
Le dernier quart d'heure se positionne comme un outil de réflexion sur la fragilité des acquis démocratiques. La carrière du film pourrait-elle se poursuivre dans des établissements scolaires pour sensibiliser le jeune public ?
A.D : Dès le départ, nous avons imaginé ce film comme un moyen de sensibiliser la jeunesse. Nous avons trouvé remarquable que la série Adolescence — d’ailleurs produite par Plan B (groupe Mediawan) — soit diffusée dans les écoles britanniques, et désormais autorisée comme support pédagogique au collège en France : c’est une belle manière d’impliquer les jeunes dans des sujets de société essentiels, avec des formats qui leur parlent. Cette démarche nous inspire beaucoup. L’idée d’une diffusion du film dans les établissements scolaires nous paraît donc tout à fait naturelle, et nous y sommes très ouverts.
Envisagez-vous de développer d'autres projets pour approfondir ces thèmes ?
N.F : Oui, absolument. Nous partageons avec Arthur une véritable passion pour l’Histoire et pour les sujets de société. Dans cette continuité, nous avons l’ambition de développer un long métrage ancré dans notre réalité contemporaine, autour de l’espionnage russe en Europe, sur fond de guerre en Ukraine, où Arthur est déjà parti en repérage. Ce projet réunira cette même équipe jeune, avec laquelle nous souhaitons continuer à grandir, tout en s’appuyant sur l’expérience de producteurs aguerris : un véritable trait d’union entre les générations, comme nous avons su le faire avec Le Dernier Quart d’Heure.
Nicolas Fisch (NF) : En tant que producteur, j’ai tout de suite vu dans ce projet un court-métrage ambitieux. Pour rendre hommage à cette page essentielle de notre histoire, il fallait que tout soit à la hauteur : les comédiens, les décors, les lieux de pouvoir… Ces défis m’ont profondément stimulé.
Arthur Dupont de La Motte (AD) : J’aime faire des films qui interrogent les piliers de notre société. Avec Le dernier quart d’heure, on voulait rappeler aux jeunes générations les combats du passé. Notre génération n’a pas connu la peine de mort en France, et c’est justement ce décalage qui nous a poussés à imaginer un récit frictionnel d’uchronie. En déplaçant le sujet dans le temps, il devient plus fort, plus troublant. Une guillotine aujourd’hui en France, ça nous paraît impensable, et c’est cette idée-là qu’on a voulu mettre en scène : des images marquantes, volontairement dérangeantes, qui font résonner le combat de Badinter avec encore plus d’intensité.
De nombreuses structures sont associées à ce projet. Comment s'est déroulé la fabrication du film ?
Nicolas Fisch : La fabrication du film s’est très bien déroulée, grâce à une coordination fluide entre plusieurs structures aux expertises complémentaires. Les Films du Temps, jeune société portée par une génération passionnée, a insufflé au projet son énergie et sa vision.
Estrella Productions a joué un rôle essentiel dans cette aventure : leur regard sensible, leur engagement et leur présence attentive à chaque étape ont profondément nourri le film et contribué à lui donner son ton singulier. Nous avons également pu compter sur Radar Films, dont l’expérience et la rigueur ont constitué un appui précieux.
Le fait de partager des attaches communes avec Radar Films et la chaîne Toute l’Histoire au sein du groupe Mediawan a naturellement facilité nos échanges et renforcé notre cohésion. La chaîne Toute l’Histoire nous a en effet rejoints dès le début et a accompagné le film tout au long de son développement, partageant pleinement notre engagement. Enfin, la diffusion sur France TV offre au film un rayonnement plus large, et je tiens aussi à les remercier pour leur accompagnement.
Le tournage à l'Élysée est qualifié de "rare et exceptionnel" et de "première pour une fiction française de ce type". Quels ont été les défis logistiques d'une telle production ?
N.F : Tourner à l’Élysée demande une organisation rigoureuse, le respect d’un protocole de sécurité strict et une coordination millimétrée pour le matériel comme pour les équipes. Nous ne disposions que de deux jours de tournage, ce qui nécessitait une préparation extrêmement précise en amont. Les équipes du Palais nous ont d’ailleurs beaucoup aidés en nous permettant d’effectuer plusieurs répétitions avant le tournage, ce qui a été déterminant pour le bon déroulement du projet. Au-delà de ces contraintes, c’était un moment véritablement exceptionnel. Peu de fictions ont eu la chance de tourner à l’Élysée, et c’est une première pour un court-métrage. Filmer dans ce lieu emblématique a donné à notre récit une force et une crédibilité uniques.
Le casting est d'envergure avec Guillaume Gallienne et Sylvia Bergé, tous deux de la Comédie-Française. Quel était l'argument clé pour attirer des acteurs de cette stature sur un format court-métrage ?
A.D : Nous mesurons notre chance d’avoir pu compter sur deux comédiens d’une telle envergure, et nous leur sommes profondément reconnaissants pour la confiance, la rigueur et la force qu’ils ont apportées au film. Guillaume Gallienne et Sylvia Bergé ont été sensibles à la portée symbolique du projet : rappeler le combat de Robert Badinter, à un moment où la nation s’apprête à lui rendre un hommage officiel avec sa panthéonisation. Le fait de tourner à l’Élysée a également constitué un argument fort. Guillaume avait déjà collaboré avec Les Films du Temps sur un précédent court-métrage, Les Mains Vides, et s’est montré très généreux à l’idée de renouveler cette expérience. Son engagement et sa bienveillance montrent sa volonté de transmettre et de soutenir la nouvelle génération du cinéma.
Le film fera l'objet d'une double diffusion sur France.tv et Toute L'Histoire. Pourquoi avoir opté pour ce choix ?
N.F : Avant tout, c’est un projet de service public. Il nous semblait essentiel de l’inscrire dans le paysage médiatique public, en lien avec un moment fort de mémoire nationale : l’hommage à Robert Badinter et sa panthéonisation. France.tv s’est imposé naturellement comme partenaire, d’autant qu’ils accompagnent depuis longtemps les jeunes sociétés de production sur le format court et disposent d’une véritable expertise dans ce domaine. La diffusion sur Toute l’Histoire répondait, elle, à une autre ambition : s’adresser à un public de passionnés et donner au film une résonance supplémentaire sur une chaîne thématique, d’autant plus que leur soutien a été présent tout au long du projet.
Le dernier quart d'heure se positionne comme un outil de réflexion sur la fragilité des acquis démocratiques. La carrière du film pourrait-elle se poursuivre dans des établissements scolaires pour sensibiliser le jeune public ?
A.D : Dès le départ, nous avons imaginé ce film comme un moyen de sensibiliser la jeunesse. Nous avons trouvé remarquable que la série Adolescence — d’ailleurs produite par Plan B (groupe Mediawan) — soit diffusée dans les écoles britanniques, et désormais autorisée comme support pédagogique au collège en France : c’est une belle manière d’impliquer les jeunes dans des sujets de société essentiels, avec des formats qui leur parlent. Cette démarche nous inspire beaucoup. L’idée d’une diffusion du film dans les établissements scolaires nous paraît donc tout à fait naturelle, et nous y sommes très ouverts.
Envisagez-vous de développer d'autres projets pour approfondir ces thèmes ?
N.F : Oui, absolument. Nous partageons avec Arthur une véritable passion pour l’Histoire et pour les sujets de société. Dans cette continuité, nous avons l’ambition de développer un long métrage ancré dans notre réalité contemporaine, autour de l’espionnage russe en Europe, sur fond de guerre en Ukraine, où Arthur est déjà parti en repérage. Ce projet réunira cette même équipe jeune, avec laquelle nous souhaitons continuer à grandir, tout en s’appuyant sur l’expérience de producteurs aguerris : un véritable trait d’union entre les générations, comme nous avons su le faire avec Le Dernier Quart d’Heure.
Florian Krieg
© crédit photo : Les Films du Temps - Marc Levaillant
L’accès à cet article est réservé aux abonnés.
Vous avez déjà un compte
Accès 24 heures
Pour lire cet article et accéder à tous les contenus du site durant 24 heures
cliquez ici