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Cinéma

Annecy 2017 – Un plan européen pour l’animation attendu à l’automne

Date de publication : 16/06/2017 - 08:25

La Commission européenne a mandaté Europe Creative via la direction du programme Media pour établir un plan en faveur de l’animation européenne, qui sera finalisé à l’automne.

Ce plan pour l’animation européenne est très important puisque la Commission européenne va préparer le prochain budget de Media, qui s'appliquera à partir de 2020. En effet, il sera difficile à financer et pourrait être réduit de 10 à 15% dans un contexte de restriction plus globale du budget européen.

Or l’animation a été identifiée comme un secteur dynamique et d’excellence par la Commission, qui a donc mandaté Europe Creative au sein de la DG Connect sur le sujet. Europe Creative (qui chapeaute le programme Media) s’appuie notamment sur deux organisations, Animation in Europe et Cartoon, pour établir ce plan. Philippe Alessandri (Watch Next Media), président du SPFA et président d’Animation in Europe, a évoqué le travail mené au sein de l’organisation sur ce sujet au cours du bilan annuel du syndicat.

Au Mifa, Europe Creative a organisé le 14 juin un panel de discussion (photo), présenté par Lucia Recalde, directrice de l’unité Industrie audiovisuelle et du programme Media au sein de la DG Connect à Bruxelles. Elle a évoqué la nature holistique du plan en préparation. Les propositions de la Commission prendront ainsi en compte tout le spectre de la chaîne de valeur de la filière animation, la formation, la promotion des œuvres, les innovations technologiques et financières. Dans ce cadre, elle a rappelé l’importance de l’engagement des professionnels pour faire part de leur vision du secteur pour l’avenir, le plan allant tenir compte des retours et des demandes des acteurs.

Au cours de ce panel, où participaient deux figures de l’animation hexagonale, Marc du Pontavice (Xilam) et Christian Davin (Monello Productions et président de l’association Cartoon), ainsi que l’Irlandaise Moe Honan (Moetion Films) et Tom van Waveren (Cake), installé au Danemark et vice-président d’Animation in Europe, ont été évoqués plusieurs axes. Xilam et Cake, avec PGS, étant les sociétés indépendantes qui ont constituées les plus gros catalogues en Europe.

Interrogé sur la distinction entre cinéma et audiovisuel en animation, parmi les panelistes, Marc du Pontavice a insisté sur la nécessité de prendre plus en compte dans la production européenne de long métrage les dépenses de marketing, cet enjeu pour des séries étant important mais moins fort. "Un film d’animation met des années à se faire et quelques semaines pour faire sa carrière en salle", a-t-il rappelé. Il a aussi évoqué la nécessité de la prise de risques dans ces métiers (un des trois ingrédients du succès selon lui, avec l’histoire et le talent), celle-ci devant aussi intervenir au niveau des dépenses de promotion et pas seulement des dépenses créatives. Lui et sa consœur Moe Hanan ont plaidé pour que cette prise de risques, en cas de succès, soit rémunérée et récompensée.

Christian Davin a fait remarquer que la communauté de l’animation grandit dans le monde parce que les créateurs ont de plus en plus de portes qui s’y intéressent. Il veut aussi travailler pour attirer des investisseurs privés dans le secteur, une rencontre allant être organisée sur ce sujet en novembre à Madrid, juste avant le Cartoon Digital.

Tom van Waveren a lui suggéré de travailler pour trouver un moyen de favoriser les coproductions entre les grands et petits européens, "où il n’y a pas d’argent pour prendre des risques dès le départ", a ajouté Christian Davin. Le premier a également plaidé pour mieux soutenir des projets fabriqués sur le territoire européen.

Sur le sujet des plateformes en ligne type Netflix, Marc du Pontavice a souligné que cela bénéficiait surtout aux ventes de catalogues, et non à la production fraîche. "Le gros enjeu est de les pousser à investir à plus grande échelle, avec la difficulté que l’on connaît essentiellement des plateformes américaines. Mais la grande chance pour nous est que les programmes jeunesse marchent très bien et qu’elles en ont du coup besoin." 

À l’issue de l’élaboration de ce plan, des rencontres seront organisées avec le Parlement européen et la Commission européenne.

Sarah Drouhaud
© crédit photo : FB


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